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Ménage à trois.

Magnette désignait ainsi le rassemblement sous la houlette du PS : la mutuelle, déjà à la botte, et le syndicat, qu’on pensait sous l’œil de Demelenne.
A peine la merveille annoncée, ça craque aux entournures !
Il est encore trop tôt pour faire une estimation raisonnable des chances de la FGTB Hainaut de fédérer les partis à la gauche du PS et terminer l’élection de 2014 avec 10 % des voix. Mais cette initiative venant d’une partie non négligeable du syndicat socialiste donne à penser que le monde du travail commence à en avoir assez de l’attitude des dirigeants principaux de la FGTB, plus à la remorque du parti que des légitimes forces actives internes.
La présence d’Anne Demelenne au dernier congrès du PS, du fait qu’elle ait été citée par des orateurs pour sa capacité de concilier les impératifs de la politique et les revendications syndicales, a été très mal perçue par la Régionale hennuyère.
Par le passé, c’était la Régionale liégeoise qui était en pointe avec André Renard, puis Jacques Yerna. Il faut croire que le déclin de Liège n’est pas seulement le manque de personnalités au PS local, sur le plan syndical, c’est le silence radio.
Il faut se réjouir qu’ailleurs, on ait repris le flambeau de la contestation, sans pour autant oublier de se demander ce que fiche Bodson place Saint-Paul.
Un an avant les élections, monter un rassemblement des petits partis paraît quand même court pour le Carolo Daniel Piron. Les petits partis contestataires ne subsistent que grâce au charisme de leurs leaders. Aucune grande figure de rassemblement n’émerge, ce qui démocratiquement les rend sympathiques, mais terriblement fragiles. Le public matraqué depuis cinquante ans par l’exhibitionnisme des grandes gueules des grands partis, saoulé par un suffrage universel qui ne fait élire que des vedettes, on le voit avec quelle facilité des gens connus obtiennent un mandat de député, comme par exemple les anciennes vedettes de la télévision, le public, dis-je, n’est pas prêt à tirer au sort quelqu’un que le hasard désignerait pour l’emploi de porte-parole de cette nouvelle gauche qui tente d’exister.
Les dirigeants du PS le savent bien, avec les têtes de gondole de la mutuelle et du syndicat, les bâtiments de réunion et les cotisations des membres, les carriéristes aussi, les avocats en tête, tous ceux qui apprennent dans les écoles l’art de ne rien dire dans le faux semblant du savoir-faire, et qui rallient le parti pour s’y incruster dans de beaux emplois, il sera très difficile de leur tailler des croupières et d’atteindre un score avoisinant les 10 % d’électeurs.
Le corps électoral est ici en cause. Sa frilosité et son conservatisme sont légendaires. Même vidé de son emploi, massacré par le système capitaliste, réduit à la misère, l’électeur de gauche hésite à quitter le PS, non pas qu’il l’estime en tant que parti défendant ses intérêts, mais il n’est pas sûr qu’une vraie gauche – nécessairement dans l’opposition – sera capable de faire peur à la droite et aux banques.
Si ça se trouve, la gauche de la gauche est activement surveillée par la Sûreté de l’Etat, les membres fondateurs déjà fichés et les caisses de grenades lacrymogènes prêtes à l’emploi.

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Que le nouveau parti le veuille ou non, il ne subsistera qu’en proposant des réformes à l’intérieur du système capitaliste qui seront susceptibles d’être réalisées et d’être acceptées par la nomenklatura politico-capitaliste.
A la limite, son rôle serait de faire peur au PS en mordant sur sa puissance et sa forte majorité en Wallonie, en lui faisant perdre des sièges, voire des majorités communales et peut-être diminuer ses députations au Fédéral et à l’Europe.
Pour cela, il faudrait non seulement atteindre les 10 %, mais encore faire bouger les lignes en ayant des chances, aux élections suivantes, de faire 12, voire 15 %.
Dans cette future composante d’une gauche à créer par la fusion des petits partis, il y a déjà un clivage qui saute naturellement aux yeux. Il y a les réalistes qui pensent constituer un groupe de pression dans le système, et les utopistes qui tablent sur une révolte populaire pour renverser un système capitaliste déviant et pourri.
Réalistes ou utopistes, il faudra que Bernard Wesphael (MG) et Raoul Hedebouw (PTB) se mettent d’accord et disent ce qu’ils sont.
C’est évident que le PS est usé et ne représente plus les intérêts de la masse des électeurs qui votent pour lui. Ce constat est insuffisant pour fédérer des partis dont le seul point commun est la détestation du PS de Di Rupo et de Magnette, le successeur désigné par le chef.
Pour ma part, j’estime que le capitalisme est inamendable que chacun en tire les conclusions qu’il veut.

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