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Lakshmi la grappe, Saison 2.

L’interview de J-C Marcourt sur l’avenir de la sidérurgie dans le bassin liégeois a quelque chose de glaçant. C’est l’homme qui inquiète. Il se veut posé, on le croit dolent. Il s’estime diplomate, on le trouve lourdaud. Il détache les mots, il paraît hébété.
L’opinion générale, si elle se trompe souvent, tape parfois dans le mille, Marcourt n’a pas l’étoffe d’un Cools, la faconde d’un Dardenne, la roublardise d’un Di Rupo, il n’est que prétentieux.
C’est le problème de Di Rupo qui voudrait rétablir un certain équilibre aux manettes du parti où ne s’affairent que des gens du Borinage. Le PS liégeois s’est arrangé pour étouffer dans son sein des gens d’esprit et d’action libérant ainsi les médiocres à des destins nationaux, à cause des guerres d’ego qui ravage les sections et mettent en pièces les meilleurs à la chapelle Sainte-Véronique. Les Loges qui fabriquent les cadres du parti n’ont pas eu la main heureuse à propos de J-C Marcourt. Le corporatisme qui y sévit, en privilégiant le métier d’avocat, y est aussi pour quelque chose.
Bref, nous voilà mal parti pour négocier avec l’Indien, homme sans scrupule, nationaliste farouche du portefeuille, parti d’un tas de ferraille du père, pour aboutir à être une pointure dans le domaine mondial de l’acier.
Voilà donc J-C en Talleyrand jouant les importants pour une réunion avec Mittal. La direction de la FGTB a beau être corps et âme dévouée au parti, la délégation liégeoise du fer y est moins sensible. Il est recommandé à Bodson de surveiller plutôt les architectes qui agrandissent place Saint-Paul, que venir jouer les intermédiaires entre Marcourt et la base syndicale.
Le fils Mathot, tout bellâtre aux cheveux gominés soit-il, est quand même mieux assorti avec les métallos que l’avocat tout en dentelles. Il est plus direct, plus « tête brûlée » et donc capable d’un coup de sang et ainsi d’une capacité plus grande d’innovation que l’avocaillon de la belle réussite personnelle.

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Pour parler franc, le fils Mathot a des couilles et Marcourt joue à la diplomatie "responsable", sensible et en tout proche des mignardises qui doivent plaire au Premier ministre, mais on le voit mal à la coulée revêtu du vêtement des hommes au feu.
Avec ces derniers, on est sûr qu’en avocat, il adoptera le « chemin le plus raisonnable », c’est-à-dire : chômage pour tous et démantèlement des hauts-fourneaux, avec promesses de compensations qui n’arriveront jamais du rusé Lakshmi.
D’ailleurs un dernier commentaire d’une voix of de RTL prévient J-C que même les Français ont renoncé à nationaliser Florange ! C’est dire la neutralité de la chaîne…
Bien sûr, Marcourt donnera à chacun son petit viatique, pot de miel et saucisson de terroir, prépension et discours « noble » à la gloire de l’acier, mais si avec ça il croit pouvoir assurer son lendemain, il risque de déchanter.
Homme de salon, de Loges et de micro, Marcourt a donné des informations sur le calendrier des bras de fer à venir, entre le gouvernement et l’Indien, toujours sur RTL.
Comme Demotte s’en méfie, le gouvernement wallon a demandé une deuxième entrevue avec les syndicats. « Nous allons réaffirmer notre souhait de maintenir une sidérurgie intégrée avec la possibilité de reprendre les outils qui seraient abandonnés », dit Marcourt, tout fier de son exercice de musculation, histoire de faire peur à l’adversaire.
Le décret de nationalisation est « totalement rédigé » dit-il après dix pompes au sol au journal de 19 heures.
C’est peut-être un mauvais présage de ma part, mais Mittal aura certainement fait le calcul, combien lui coûterait de raser les hauts-fourneaux et ensuite d’assainir les hectares du site de Seraing ? Un ou deux milliards ? Et combien lui rapporterait une expropriation de son site ?
L’expropriation n’aurait de sens que dans l’expropriation de toutes les usines d’Arcelor-Mittal du bassin mosan.
Hop !... dehors les malfrats.
Il resterait à trouver un repreneur pour le bon, le moins bon et le mauvais dans un paquet non morcelable, quitte à dégotter un nouveau Gandois pour faire en douceur et réflexion ce que l’Indien veut faire brutalement en force, suivant sa politique recentrée sur l’Inde et le Brésil.
L’Europe est un marché de 500 millions de personnes et même d’un milliard si l’on compte la proximité du pourtour méditerranéen. L’acier, ses transformations et ses applications ont encore un réel avenir, malgré les composites et les nouvelles technologies. Qu’on cesse de faire croire qu’à la tonne, s’est moins cher d’importer d’Inde ou du Brésil les brames à retravailler, le jour où Dunkerque et les survivants des alentours auront fini carrière, ce qui au vu de la politique de Mittal ne saurait tarder.
Alors, un Marcourt avec les couilles du fils Mathot ?
Ce serait une idée. Si vous connaissez un homme bien burné à la fédération du parti à Liège, c’est le moment.

Commentaires

Cher Richard III,
Croyez-vous vraiment que "l'homme sans scrupule" abandonnerait une sidérurgie wallonne porteuse d'un retour à une rentabilité normale ?
Il y a plus de vingt ans déjà, Jean GANDOIS prévoyait le déclin et la sortie de la sidérurgie wallonne.
Reste le seul problème : qui va payer la dépollution des sols ? ARCELOR MITTAL et/ou la Région wallonne.
C'est à MARCOURT a nous l'annoncer.

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