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Les mains dans le tiroir syndical !

On l’a oubliée, pourtant l’affaire n’est pas mince. L’ACW (l’équivalent en Flandre du syndicat chrétien wallon) est toujours plongé jusqu’au cou dans des fraudes fiscales, certaines, avec faux et falsifications de documents officiels.
L’affaire est dans les mains de la justice, comme on dit, et ne fait que débuter.
Inutile de dire qu’on n’est plus qu’à onze mois de l’élection capitale pour l’avenir de ce fichu pays et que, pour le CD&V, il y a intérêt à faire durer l’instruction jusqu’en juin de l’année prochaine, si les partis piliers du système veulent sauver la dynastie.
On verra si la justice en Flandre est aux ordres du CD&V « rempart de la Constitution » ou gagnée à la cause de Bart De Wever.
Comme la FGTB, par sa direction, impliquée directement dans le monde socialiste, l’ACW l’est du CD&V et du monde chrétien flamand. La démission de Vanackere aux Finances est directement liée aux indélicatesses du syndicat. Je ne sors pas l’info de mon chapeau, c’est M’ame Delvaux qui l’a écrit dans un Soir du mois de mars !
C’est dire comme l’ACW et la CD&V sont liés et comme ils se tiennent par la barbichette.
Il ne faut pas s’illusionner sur le compte des syndicats quant à la gestion des fonds considérables brassés sous différentes formes des Régionales, des bureaux des huiles, jusqu’aux guichets des corporations. Cela a toujours été une nébuleuse, d’abord pour la bonne cause, ensuite par habitude.
C’était logique, lorsque les syndicats étaient la propriété des travailleurs et que ceux-ci l’organisaient de A à Z, la FGTB était socialiste de façon naturelle, puisque le socialisme d’alors n’avait rien du socialisme réformateur d’aujourd’hui. Les dirigeants savaient par cœur les articles de la Charte de Quaregnon et il n’était pas question de cogérer le pays avec le monde libéral.
La comptabilité était tenue de bonne foi par des camarades et si, parfois, l’un ou l’autre entendait le chant des sirènes capitalistes et s’enfuyait avec une caisse locale, l’ensemble des dirigeants était animé par un sentiment puissant d’appartenance à une classe sociale, tandis qu’une force morale les unissait.
Si l’ACW ne partageait pas l’idéal du syndicat wallon, il n’en était guère éloigné sur les principes de la plus stricte honnêteté et l’idéal chrétien, moins radical, était cependant tout aussi respectable.
Avec la modernisation et la société de consommation, le parler rude, les mœurs, et surtout l’idéal de Quaregnon, se sont envolés. Le PS virait au rose et devenait un parti social-démocrate. Une flopée d’universitaires en mal d’emploi saisit l’opportunité. Des marioles prirent les places en vue de l’organisation syndicale. Ils tenaient un beau discours, mais ils se découvrirent sans état d’âme et nantis d’un solide appétit. Ce qui provoqua un relâchement, voire un dégoût des idéalistes qui militaient après journée et à titre gracieux.
L’esprit de Quaregnon disparut. Un opportunisme malsain des dirigeants que l’on connaît fit le reste. Le boulot est garanti sans élection d’assemblées, sinon pour la forme et donc souvent bidons.

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L’ACW a connu à peu près le même parcours, plus rapidement même de décomposition interne. On voit le résultat.
Les militants de l’ACW et la FGTB sont les victimes collatérales du système capitaliste. L’enrichissement individuel par tous les moyens, quoi de mieux pour pourrir les consciences, fussent-elles chrétiennes !
L’ancienne FGTB ne reconnaissait pas le droit aux suborneurs de la classe ouvrière d’exiger des comptes. L’Etat ne fourrait pas le nez dans les papiers et les syndicats n’avaient aucun contrôle. L’ACW naviguait dans les mêmes eaux.
Reste que le syndicat chrétien, cul et chemise avec le CD&V, fait un boulevard à la N-VA et montre les limites d’une collaboration de classe dans une social-démocratie bien trop utile pour le patronat et les holdings, pour qu’elle soit honnête.
Au lieu de serrer les rangs autour du gouvernement actuel pour faire des réformes et amoindrir ainsi l’influence de De Wever, on fait l’inverse. C’est du bonus pour la N-VA.
D’ici à ce qu’on serre les fesses au lieu de serrer les rangs, on le saura dans onze mois.

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