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La Belgique aime la NSA-USA.

Ah ! on les aurait entendus nos indignés-en-chef protestés contre le tovarichtch Vladimir de Saint-Pétersbourg passé du KGB à la présidence de la Russie, s’il était avéré que Poutine finançait un programme d’espionnage de Belgacom.
Aux maffias d’espions tournant autour du rond-point Schumann, socialistes et libéraux unis devant la patrie en péril auraient tonitrué aux tribunes « il était impossible que la Guépéou implantée depuis 1927 dans nos murs n’eût pas laissé derrière elle quelque héritier ».
Comme nos chers amis de Washington sont nos grands alliés, il a fallu attendre que l’excellent journal flamand De Tijd nous file une info sur l’univers de la barbouze, dans lequel la NSA (National Security Agency) règne en maître, pour que nos folliculaires francophones nous lâchent du bout des lèvres que oui, peut-être, il se pourrait que… à l’instar de Joëlle Milquet l’extrémiste en prudence de l’Intérieur, et nous disent que toute la lumière sera faite de l’éventuel espionnage d’Obama sur le territoire national.
On ne peut vraiment compter sur personne en Haut-Lieu quand il s’agit de l’Amérique ou d’Israël, succursale de nos grands alliés. Du socialisme au libéralisme avancé, nos élites sont en amour du grand frère et ce voyant, celui-ci aurait bien tort de se gêner. Car, on a appris sur la lancée et tant qu’on y est qu’Israël aussi… une sorte de pionnier en quelque sorte, puisque
Toujours de l’excellent De Tijd « Belgacom aurait ignoré il y a plusieurs années un avertissement concernant l'emploi d'une technologie israélienne particulière dans son réseau international de télécommunications. D'après certaines sources, cette technologie pouvait en effet contenir un "accès caché" par lequel des services secrets, notamment israéliens, auraient pu intercepter des données. »

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Avons-nous en Belgique un Service de contre-espionnage, oui ou non ?
La sûreté dépend actuellement du Service public fédéral Justice (SPF Justice). C’est donc Annemie Turtelboom (Open VLD), ministre de la justice, à qui on devrait poser la question. Jusqu’à présent, on n’a vu que Milquet aux créneaux nous balancer ses éternelles salades sur « on diligente une enquête », « nous rassemblons les indices », etc.
En matière électronique, nous avons pourtant des spécialistes dont nous sommes fiers : nos flics traquent les pédophiles sur la Toile avec succès. On pourrait en transformer quelques-uns en barbouzes ? Si c’est fait, pourquoi ne nous en informe-t-on pas ?
Cette histoire d’espionnage de nos grands frères américains révèle quand même un grand trou noir de l’Administration belge au sujet de nos Services spéciaux. Jusqu’à présent, ces dits-services ne se sont intéressés qu’à l’extrémisme en Belgique. On peut être sûr que des gens comme Hedebouw ont été épiés même quand ils passaient aux toilettes (un peu moins depuis que le beau jeune homme passe aussi à la Télé). Qu’est-ce qu’ils font exactement, nos Services Spéciaux ? Qui déterminent leur mission ? A qui obéissent-ils ?
Les Américains, par contre, ne sont pas comme nous. Ils sont fiers de la NSA, au point de vanter leurs services, d’expliquer les merveilles de leurs laboratoires. Ils aiment assez parler de la traque de la voyoucratie intégriste par leurs espions. Il y a moins de quinze jours, dans son baratin habituel, il n’était pas question pour Obama d’épargner Edward Snowden dont le crime fut justement de dénoncer les turpides de la NSA.
Si on le poussait un peu, Obama justifierait l’espionnage de Belgacom à Bruxelles, pour réduire à néant la volonté des intégristes musulmans à faire un deuxième Twin Towers à NY ou ailleurs.
C’est assez risible si ce n’était tragique, mais les tueries qui périodiquement ont lieu dans les États de Barak ont presque toutes été perpétrées depuis dix ans par des Américains qui, à 90 %, étaient motivés par autre chose qu’une fatwa sur le grand satan.
Reste notre petite affaire et les suites à y apporter.
De Jean-Pascal Labille à Didier Bellens, c’est l’indignation de façade qui prévaut.
Ils ont prévenu le Parquet, qui lui-même a prévenu le gouvernement. Nous voilà bien avancés !
Dès qu’on n’aura rien trouvé de trop compromettant pour les USA, Elio Di Rupo fera un discours nuancé comme à son habitude et le poisson sera noyé dans une piscine tellement vaste qu’on ne le retrouvera plus. En souvenir de Bastogne et de notre Libération, on leur devait au moins cela.
C’est embêtant d’être un citoyen qui a le sens de la dignité dans un petit pays, si petit qu’il sert de paillasson aux grands. Ce n’est pas la Belgique qui en est salie, mais le citoyen.
Car, que voulez-vous que ce gouvernement fasse ? On ramasse du blé avec le stationnement de l’arsenal atomique des Américains, on crée des emplois de femmes d’ouvrage au QG de l’OTAN, la Commission européenne s’étale et promeut des entrepreneurs, des personnels et des emplois de gardiennage et d’entretien. On a même été remerciés pour notre porosité en nommant un flamingant à la présidence de l’Europe.
Il faut être réaliste et nous dire que si nous sommes espionnés, c’est parce que nous logeons des tas de gens considérables et non pas parce que nous sommes intéressants sur l’échiquier mondial.
Bon d’accord que tout cela. Mais alors, de grâce, Messieurs et Mesdames nos têtes de gondole, si vous pouviez fermer vos gueules sur le cynisme et l’immoralité du petit contribuable, cela nous ferait bien plaisir.

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