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La Belgique joyeuse.

Le PS aura beau donner des gages à droite sur sa légitimité de gérer les affaires du pays en toute obédience capitaliste, les partis qui se sentent « naturellement » aptes à ce jeu de gestion sont évidemment beaucoup plus sceptiques. Question de concurrence (le PS chasse sur les mêmes terres que le MR et le CDH), mais aussi une méfiance qui remonte au temps où le PS était vraiment de gauche !
On l’a bien vu lors de la déclaration gouvernementale. Jusqu’à preuve du contraire, il y a aussi des ministres MR dans ce gouvernement, ce que semble ne pas avoir découvert les détracteurs de la politique du premier ministre.
Le chef de groupe des libéraux francophones, l’hyper nanti en mandats giboyeux, Daniel Bacquelaine, a parlé d'autosatisfaction stérile.
Les socialistes volant au secours de Di Rupo ont fait leur dur métier qui consiste à se montrer et à montrer leur chef plus catholiques que le pape, c’est-à-dire plus libéraux que Charles Michel.
C’est un exercice redoutable qui consiste à dire le contraire au parlement de ce qu’on débite toutes les semaines dans des assemblées de proximité, dans les quartiers où ils tiennent permanence et dans les arrières salles des dernières maisons du peuple.
A sept mois des élections, à moins que l’électorat wallon de gauche soit le plus bête du monde, cette politique de la patte blanche pour cohabiter avec la droite est proprement suicidaire dans l’état actuel de la crise et de la crispation générale.
La « recette belge » de Di Rupo consiste en un ensemble de formules dont il ne ressort rien d’autre qu’un misérable suivisme de la politique libérale appliquée aussi bien ailleurs en Europe, notamment en France, avec les résultats désastreux pour l’emploi et le niveau de vie des gens. Les mesures qui s’ensuivent tournent autour de deux axes, des emplois aidés et de plus en plus précaires, en même temps un tour de vis sur les allocations de chômage et les exclusions. Le reste produit du sirop autour d’un laxisme typiquement latin qui consiste à reporter les difficultés après les stages, les aides aux chômeurs remis au travail et les programmes assistés de trimestre en trimestre.
Quant à la relance économique tant attendue, elle est le produit d’une imagination des pires économistes de droite dont la Belgique est pleine et qui foisonnent dans l’entourage du premier ministre. Elle ne repose que sur la foi d’une économie libérale qui irait toute seule vers du travail, de la vertu et de la morale, une foutaise sans nom, mélange de bêtise et d’un raisonnement pervers.

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A ce petit jeu, d’autres plus performants que nous, dont notre voisin immédiat la Hollande, ont des coûts salariaux de 15 % au moins inférieurs. Dans ce genre de compétition à la baisse des revenus du travail, le PS et Di Rupo sont en train de perdre sur les deux tableaux, le capital qui récuse leur savoir-faire et le travail qui perd peu à peu tous ses acquis.
La seule performance du PS qui reste serait en Wallonie de convaincre les électeurs de voter pour ses candidats. Ce qui risque de se produire, puisque les autres candidats issus des partis de droite sont pires encore.
Voter par défaut, plutôt que par conviction, voilà sans doute une des raisons profondes de cet espèce de désespoir qui pèse sur le moral des Belges et qui fera que la majorité socialiste en Wallonie aura toutes les chances d’être reconduite.

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