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On n’arrondit pas que les angles.

Voilà que l’intention de supprimer les pièces de 1 et 2 centimes d’euro revient telle une endémie.
Les commerçants ne veulent plus de la mitraille. Elle complique la comptée du soir. Les clients superbenêts non plus, des jetons qui leur gonflent les poches. Comme toujours la race moutonnante donnent raison aux têtes de gondole. Les Autorités font des pertes, puisque la fabrication des petites pièces est supérieure à leur pouvoir d’achat.
C’est symbolique, mais faut-il rappeler que la pièce de 2 centimes est celle dont la valeur se rapproche le plus de notre ancien franc (0,806) !
Faut-il y voir un symbole ? Non ! Mais cette « mitraille » ne l’est devenue qu’à cause d’une inflation insidieuse, non contrôlée, qui nous fait mesurer depuis le temps que nous comptons en euros, la perte du pouvoir d’achat d’une heure de travail par rapport à l’euro.
Les personnes d’un certain âge, par exemple la trentaine, qui sont passées du franc à l’euro en 2002, ont encore en tête ce que valait à leurs yeux un billet de 1.000 francs. Ce que l’on pouvait acheter avec ce billet. Faites donc la comparaison avec ce que l’on peut acheter avec 25 euros aujourd’hui ou, mieux encore, faites l’inverse, convertissez les 150 à 200 euros que valent aujourd’hui une bonne paire de chaussures en francs, soit de 6.000 à 8.000 francs !
Vous me direz, quatorze années nous séparent du franc, c’est normal que les prix ne soient plus les mêmes.
En disant cela vous participez vous-même au mouvement inflationniste et vous trouverez tout à fait normal que l’on en termine avec la valeur symbolique la plus proche du franc : le 2 centimes actuel.
Le ministre des Finances Koen Geens aura beau « réfléchir », "à condition toutefois que ce scénario n'augmente pas l'inflation", voilà trop longtemps qu’on en parle, pour que cela soit anodin et se fasse « dans de dos » du ministre. On pourrait se poser la question : ne serait-il pas complice des bruits qui courent ? Dame, battre monnaie coûte cher. On rechignerait à voter une loi supprimant les indemnités de départ de ces messieurs parlementaires (mesure enfin prise), qu’on n’hésiterait pas une seconde à voter celle qui économise sur la frappe des monnaies.
Non seulement les pièces sont condamnées, mais encore cette suppression donnera un petit coup de pouce à l’inflation, déjà minimisée, et qui le sera encore plus.
Ce sera la fin de l’euro divisible par cent, d’où ses subdivisions en centimes. Comment voulez-vous que les prix ne s’en ressentent pas, et même très fortement ?
La petite pièce sera donc la pièce de 5 centimes soit environ deux francs anciens. L’euro n’aura plus à sa disposition que son vingtième négociable et visible.

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Dès lors, tous les nouveaux prix en tiendront compte et les anciens seront réformés aussi, probablement presque tous à la tranche supérieure. Les chiffres après la virgule 1, 2, 3, 4, seront convertis à 5. Un point, c’est tout.
On ne se rend pas assez compte de l’utilité des petites pièces. Par exemple un bouton qui se négocie à 12 centimes, se verra facturé à 15. S’il en faut deux douzaines pour finir une toilette, l’augmentation du débours sera de 24 x 3 = 72 centimes. Mine de rien, avec 11 millions de consommateurs qui achèteront d’autres fournitures aux prix arrondis, cela fait des millions d’euros dépensés en plus chaque année par le public.
Bien sûr, certains petits commerçants et artisans y gagneront, à condition que les grossistes continuent à calculer leurs prix en centièmes d’euro et non pas en vingtièmes.
"J'étudie un scénario d'extinction de l'usage de ces pièces en arrondissant non pas le prix (des produits), mais le montant total de la somme à payer, aux 5 centimes d'euro les plus proches", a répondu le ministre CD&V à une question du député Mathias De Clercq (Open Vld) en commission de la Chambre. (dixit 7/7)
Cette opération qui apparaîtrait de nature à rendre la mesure neutre n’est pas si anodine. Il faudrait changer toutes les caisses des grands magasins et changer tous les programmes comptables des ordinateurs, sans compter les Administrations de l’État dont celle des Finances au premier chef. Bonjour les frais !
Et pour quel résultat ? Cela n’empêchera pas les commerçants des petits et des grands magasins de pousser les étiquettes à la tranche supérieure.

Commentaires

les américains n'ont que 4 pièces (1 5 10 25 cents) Ils ne suppriment pas les pièces de 1 cent car cela ferait monter les prix

Pourquoi n'aurions nous pas que 5 pièces (1, 5 , 25 cent et 1 2 euros)

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