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De Kiev à Davos.

Alors que la plupart des populations des pays fondateurs de l’Union Européenne se désespèrent du manque d’intérêts de leurs représentants pour le social, que des partis militent pour en sortir et que la Grande-Bretagne gangrène tout de l’intérieur, les candidats se pressent au portillon avec un désir d’intégration que nous ne partageons plus.
C’est le cas de l’Ukraine.
Le président Viktor Ianoukovitch est pro Russe avec l’accord, semble-t-il d’une moitié des Ukrainiens d’origine russe et importés en masse par Staline qui se méfiait des Ukrainiens de souche, le restant se rappelant la manière dont leur République était traitée par le petit père des Peuples, sont pour l’adhésion plus par détestation de l’Est que par l’amour de l’Ouest.
Bien entendu, la ligne de fracture qui traverse l'Ukraine ne peut se résumer à une opposition entre l'ouest ukrainophone et l'est russophone, même si la majorité des Russes importés par Staline ont conservé et développé leur langue, au point que la connaissance des deux langues dans ce pays est quasiment devenue nécessaire.
Cette question linguistique ne vous rappelle rien ?
Les Européens voient cela d’un œil rond, se demandant ce que les Ukrainiens nous trouvent. L’Europe est en panne. La pauvreté qui y règne est la preuve que le système économique est un échec. Les riches planqués dans les Grisons ont la tête ailleurs. C’est chouette quand on a des sous de négocier un rein de pauvre contre une machine à laver. On se file de bonnes adresses au cas où ? Voilà des sujets graves et importants dignes de Davos…
Ce conflit interne de l’Ukraine n’est pas sans nous rappeler qu’on ne mélange pas ainsi les cultures et qu’une injection massive des cultures extérieures au pays dans lequel vivent des populations depuis longtemps implantées, n’est pas sans danger, ni sans rappeler la politique imbécile de Fadila Laanan qui au lieu d’enrichir la culture locale des apports étrangers, s’est proprement investie dans un cloisonnement protecteur des cultures importées, détruisant ainsi toute intégration profitable pour les Communautés. De même on comprend mieux le ressentiment flamand devant le rayonnement de la langue française.
On ne pense pas à ça, place de l'Indépendance à Kiev.
A Kiev, on en est à la crainte que le régime pro russe n’use des moyens de la police pour susciter des affrontements. Déjà les manifestants sont convaincus qu’ils sont infiltrés par des individus cagoulés qui seraient chargés de provoquer l’émeute et qui s’allieraient aux casseurs.
On a déjà connu ça en Belgique lors des grandes grèves de 60-61 et pour l’affaire royale. Ce n’est donc pas une spécialité de Staline qui se serait transmise à Poutine ; mais le propre de toute société républicaine ou monarchique qui se voit acculée par les circonstances à faire la politique de l’autopompe et du lacrymogène, plutôt que dissoudre la Chambre et procéder à des élections.
Les mouvements de révolte, lorsqu’ils ne prennent pas tout de suite une forme de révolution s’essoufflent rapidement.

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Les Ukrainiens sont à un tournent, tout peut s’embraser ou s’éteindre venant d’un même mouvement et c’est inexplicable.
Si cela pouvait s’expliquer, vous pensez bien qu’Ianoukovitch… ou Di Rupo – si cela se gâtait en Belgique – se ficherait des mouvements d’humeur de la foule.
Mais, ils ne le savent pas. Ainsi, ils craignent que leurs exactions ne soient poussées au-delà de la capacité d’encaisser de la foule misérable.
Encore que Di Rupo soit toujours porté par la vague populaire, le pauvre est de plus en plus content du PS au gouvernement. Le président Ukrainien n’est pas dans le cas.
Le Parti des Régions qui soutient le Régime monte des contre manifestations en payant les participants et en leur offrant des transports gratuits. Ça rappelle des souvenirs du temps de l’URSS, et permet de montrer à la télévision d’État « les masses » favorables au Régime. Toutes les Agences photos savent comment filmer pour que ça paraisse plein ou à moitié vide. On n’a pas besoin d’aller en Ukraine pour savoir ça.
Que va faire le gouvernement ukrainien ?
Le référendum demandé par les pro Européens ne se fera pas, évidemment. C’est de bonne guerre. Comme en Belgique, Di Rupo a compris qu’un Référendum sur l’Europe pourrait tourner à sa confusion.
A force de comparer, mais c’est vrai que Di Rupo et Ianoukovitch sont les deux facettes d’une politique pas si éloignées que ça l’une de l’autre.
L’un est pro Russe et l’autre pro Américain et surtout, ce sont des dirigeants centristes amoureux de l’argent ! Tous les deux à Davos, dans le même hôtel, pourquoi pas dans la même chambre, et si en politique comme dans la vie, tout n’était qu’une affaire de sentiments ?

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