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Woodrow Wilson pas mort !

Les États-Unis seraient sur le point de renouer avec l’isolationnisme !
Voilà qui rappellerait les premières années de présidence de Woodrow Wilson, le président qui ne voulait rien savoir du monde extérieur hors l’échange et le commerce. Il fallut attendre Pearl Harbour pour voir les Américains changer de politique.
L’isolationnisme fait tendance aujourd’hui nous révèle le Huffington Post. Rien au journal Le Monde, John Dickerson, le spécialiste des States, relate le dernier speech de Barak Obama où il est question de tout, sauf de la situation en matière économique. Le New-York Times de ce matin, pourtant bien informé, avec ses grandes oreilles traînant en permanence dans les couloirs de Wall Street, n’est au courant de rien. Une couverture (quand même) du Financial Times qui se fend de dix lignes du président de la banque centrale indienne qui tire la sonnette d'alarme. Néant dans la presse belge, on y est habitué.
Alors ?
Les Etats-Unis mettraient en place un jeu de massacre, comme dans une baraque de foire, sous les regards « stupides » de Barroso et des autres commissaires européens !
Ce ne serait pas la première fois que ce grand pays tire à lui la couverture laissant patauger les autres dans le dollar, son chef-d’œuvre de papier !
Mais quand même : « Au prétexte d'une reprise plus robuste que prévue, la première économie mondiale rapatrie tous les capitaux qui inondaient les marchés émergents depuis 2009. Trop brusque, trop volumineux, ce retour de flux a pour conséquence de faire vaciller des économies qui avaient appris à vivre avec des dollars en abondance. À se concentrer sur sa seule situation, Washington menace ainsi de créer de nouvelles crises financières à l'autre bout du monde. »
Égoïstes les USA ? Il n’y a que nos américanolâtres pour en douter. A sa future conférence d’Uccle, Reynders va sûrement s’inonder le caleçon de bonheur en évoquant le phénomène américain de croissance.
Dommage pour l’économie européenne et la belge en particulier d’être à la remorque d’un tel pays, et pousser la servilité jusqu’à imiter ses concepts, ses modes, ses caprices, avec d’autant d’assiduité que la mondialisation, les économies de casino, les titrisations des hypothèques louches et la crise de 2008, c’est du Made in USA 100 % !
La Fed (banque centrale américaine) coupe le soutien à l’économie américaine et amorce une diminution de son débit depuis 2009, avec 2200 milliards de dollars injectés dans le business.
Un retrait massif des fonds placés dans les pays émergents serait catastrophique pour les économies et aurait des conséquences sur la faible reprise en Europe.
Cet amour des Américains pour eux-mêmes a une résonance forte dans l’univers des affaires, véritable panier de crabes où il n’y a pas d’amis, mais des concurrents, pas de générosité mais de faux-semblant, pas de confiance mais son apparence, pas de morale mais l’art de cacher les vices.
Le déclenchement de ces vérités pas bonnes à dire que les libéraux ne voient pas, tient dans les chiffres de la croissance américaine, 3,7 %. (Richesse en progression de 2 % sur l’année pour… 0,7% à l’UE).
« Our money, your problem » disait-on à propos du dollar dans les années 70, ironise Daniel Larrouturou. « C’est la même chose aujourd’hui avec la politique monétaire américaine. Nous sommes dans un monde interdépendant, pas dans un monde solidaire » (Huffington Post).
Ce regain, cette poussée, ce prurit capitaliste, est le résultat d’une indépendance énergétique que promet l’exploitation des gaz de schiste dont l’Amérique possède une vaste réserve.
Obama n’a pas les mêmes scrupules que nous. Que d’immenses zones soient dévastées, que les nappes phréatiques soient menacées, cette nouvelle possibilité de trouver de l’énergie galvanise les énergies. L’argent n’a pas d’odeur, depuis Vespasien.

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Ce réflexe du système capitaliste est mis ici en évidence. Qu’importe l’avenir, seul le profit immédiat compte.
Cette prise de cash montre un système d’une grande perversité.
Seule satisfaction – momentanée – les princes du pétrole risquent d’empiler les bidons de gasoil chez eux, en attendant l’acheteur, puisque les émergents, à cause du dollar raréfié, achèteront moins.
Les conclusions de Hugues Poisonnier et Daniel Larrouturou sont édifiantes « Les Etats-Unis semblent destinés à entrer dans une phase d'isolationnisme… il y a d’autant moins de solidarité à attendre des USA, que leur nouvelle indépendance énergétique les rend moins enclins à s’occuper des problèmes des autres ».
C’est là qu’on va entendre nos Reynders et Michel rejeter l’indifférence des USA sur les malheureux socio-démocrates du PS, derniers ralliés de la pensée libérale triomphante.
Nos journaux, tous libéraux, auront du pain sur la planche d’ici les élections de mai !

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