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La faute à Nicolas Lambert !

Au concours du plus gonflé, on croyait Reynders grand leader de la compette. On se trompait. On a trouvé le hors-concours, le super Usain Bolt, celui qui parle à l’oreille des foules : un triple banc s’il-vous-plaît ! Je vous demande d’applaudir Elio Di Rupo !
Interviewé par ses faire-valoir préférés de la RTBF, le Premier ministre a sorti son grand air du finale sur le malheur d’être chômeur.
On avait déjà eu droit à une avant-première de son répétiteur Thierry Bodson. Il nous avait mis l’eau à la bouche avec ses 55.000 chômeurs exclus dès le début de l’année prochaine, même si l’Onem minimise le génocide à 27.300.
À ce propos, les deux prévisionnistes n’en savent rien. Et si, comme c’est souvent le cas, les compères s’étaient gourés ? Cela pourrait être 60.000 dernier carat !
Il revenait au ténorino de la scala de Mons l’honneur de l’apothéose « ces mesures, s’il y a des morts, n’en ont pas moins sauvé la Belgique ! »
Roulement de tambour. Rideau ! Bellissime Elio a sauvé la Belgique…
On s’en doutait, l’Homme de Mons a peaufiné ce que le PS avait déjà soufflé à Bodson : « Sans le PS à la table des négociations, ça aurait été pire ». Pas pour les chômeurs, qui vont se faire vider, sur une idée flamande, certes… mais avec les petits bras vaillants de Magique Elio.
C’est un dénommé Nicolas Lambert de l’Agence Belga qui a propagé par l’écrit, ce que les ondes de la RTBF ont lancé dans le ciel. Je me demande ce que Di Rupo attend pour faire porter le chapeau à l’employé modèle ?
Vous voyez d’ici les titres « On a trouvé l’auteur du génocide de 60.000 Belges (estimation future du journal La Meuse) : Nicolas Lambert.
Le premier ministre va incessamment saisir la justice !
Il ne resterait plus à l’illustrissime guignol du PS qu’à grossir le dossier Lambert : avoir sciemment aggravé la pauvreté en Belgique, en réduisant l’aide aux populations qui en ont le plus besoin, propagation des idées marxistes (très grave), etc.
C’est dur aujourd’hui de se faire passer pour socialiste quand on est libéral !
Dans ce grand moment de radio, Elio Di Rupo a trouvé des accents pathétiques. Il n’est jamais si bon que lorsqu’il s’apitoie sur ses victimes. Didier Reynders n’est qu’un petit amateur devant la glose de Monsignore. Le Bleu d’Uccle a l’air d’un Hannibal Lecter de province retrouvant la rue Saint-Léonard.

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Patenôtre, notre Premier du Chose a tenu à rassurer les chômeurs justement inquiets « Si par malheur certains devaient être transférés du chômage vers les CPAS, l’Etat fédéral s’est engagé dans l’accord de gouvernement à payer les indemnités ». Il sait très bien, le beau masque en disant cela, que la plupart des victimes futures sont des cohabitants que le CPAS n’indemnisera pas, et qu’il appartiendra au final à d’autres que lui de retirer le pain de la bouche à des malheureux.
« Honte aux cohabitants » diront dans leur jargon d’infinies crapules qu’on appelle « braves gens ». Ce qui signifie en clair que tous les cohabitants sont des tricheurs ou des riches allocataires. Ceux qui ont une once d’intelligence savent avec les sociologues que c’est faux. Les féministes savent aussi que cette mesure va surtout toucher dans leur ultime autonomie, des femmes déjà fragilisée par la perte d’un emploi, mais aussi à l’intérieur des familles déjà précarisées. Enfin, le gros des exclusions se fera chez les jeunes par l’expiration de leurs revenus d’insertion. Comme si ceux qui sortent des écoles avec ou sans diplôme se disent « chouette, j’ai pas envie de bosser, alors je vais m’arranger pour vivre avec les cacahouètes du chômedu toute ma vie ».
Si Di Rupo pense ça des jeunes, il n’a pas sa place dans la politique, ou alors, chez les nationalistes flamands, et encore…
Di Rupo dans son épître minimexé à la RTBF, après son élan du cœur mesuré, s’est aussitôt repris en grand homme d’un État libéralo-bourgeois «…pas question de revoir la mesure », et d’ajouter « Il y avait durant les 541 jours de négociations gouvernementales la volonté de plusieurs partis flamands de dire : on paye les allocations de chômage pendant 2 ans et puis terminé ».
Reste à savoir si l’ensemble du peuple flamand est pour rayer de la société ceux qui sont de trop dans la vie moderne future, parce qu’ils sont de trop pour le peu d’emplois proposés ?
Il se pourrait que les partis qui pensent la démocratie pour le peuple aient anticipé en sanctionnant des chômeurs ?
A titre personnel, je détesterais cohabiter avec des gens qui manquent à ce point d’humanité et de fibres sociales. En cas de symbiose entre les partis et le peuple flamand, j’appuierais la N-VA dans sa vision d’une Flandre indépendante, n’ayant plus rien à faire avec ces gens-là, afin qu’il y ait entre eux et moi, plus que l’épaisseur d’une frontière linguistique.

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