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Les Martiens débarquent !

Dommage que les roulements de tambour de jeunes gens en culotte tyrolienne, suivis par d’autres faisant tournoyer des grands drapeaux jaunes frappés du lion noir n’ouvrent plus les traditionnelles assises à la flamande, ce folklore pouvait très bien accompagner les trois journées anversoises de la N-VA.
4.000 militants pour un Bart acclamé 5 minutes, cet homme a un magnétisme qui rappelle quelqu’un. Le public frémit : suppression des dotations royales, limitation du chômage, rien que du lourd pour nos futurs voisins, jusqu’à présent compatriotes.
Levée des petits cartons jaunes, l’unanimité fait plaisir à la tribune. D’après Bart, la Flandre a beaucoup souffert. Siegfried Bracke et Liesbeth Homans à côté de lui ont l’air de sortir d’un bunker. D’ici à ce que Bernard Wesphael passe pour un otage politique wallon !...
On ne sait pas si le prince Laurent a bien mesuré le risque qu’il prend en faisant la gueule aux commémos. Avec ces gens-là, la famille royale a intérêt de ne pas trop se faire remarquer.
Fédéralisme ou confédéralisme, qu’est-ce que ça peut faire, puisque si De Wever réussit à s’imposer en mai, les socio-démocrates ne feront plus partie du futur gouvernement. Ce n’est pas une rumeur, c’est lui qui l’affirme.
Si Philippe perd sa béquille montoise, qui défendra le trône vacillant ? Talleyrand-Reynders n’est pas le beau Fersen. Uccle n’est pas Varenne. Entre sauver Mathilde et accompagner Liesbeth, le diplomate en chef a choisi. Il suivra Bismarck.
On voit mal Élio Di Rupo obligé de changer de posture. Cet homme est né premier ministre. Qu’il n’endosse plus son veston en sortant de sa grosse voiture dans la cour du 16 de la rue de la Loi, apostrophant de loin les journalistes restés devant la porte cochère, est impensable ! Ce serait un drame personnel. Vous vous imaginez les vacances à San Valentino, la Terre natale, en simple touriste, devant la famille, le village, le maire !...
Sa minceur, son apparente simplicité cachant un orgueil démesuré, l’apaisante douceur de ses paroles démentie par des hausses de ton desquelles une voix fluette émerge, tout convenait à la fonction de premier ministre. Grand leader déchu que lui restera-t-il ?

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Il ne faudra pas un mois d’opposition pour voir un autre personnage, celui du « responsable » aigri, s’essayant à se durcir.
Le discours récent de Paul Magnette, son féal, donne bien le ton. Di Rupo ne regrettera rien de son passage rue de la Loi, au contraire, les élections seront pour lui l’occasion non pas de se justifier, mais de faire étalage de son « admirable » bilan.
Et cette entreprise risque de fonctionner et de faire un grand tort à la vraie gauche qui se bat avec de petits moyens et un cœur « gros comme ça » dans une indifférence générale, si ce discours « non-repenti » d’opposition berne à nouveau les électeurs.
Dans l’expectative d’une coalition des intérêts boursiers, écoutons les discours flamands de ce week-end. Les chômeurs menacés, la sécurité sociale en morceaux, les dernières entreprises publiques vendues à l’encan, les Administrations publiques à la diète, Bruxelles sous surveillance flamingante, l’accaparement des projecteurs à l’étranger par la Flandre rayonnante, franchement le nationalisme de Bart De Wever devant lequel le PS s’est faiblement opposé, correspond bien à la faiblesse de la gauche boutiquière !
Allez quoi, une vibrante Internationale par la soprano Onkelinx pour la lutte finale.

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