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Okun ne vaut Élio.

Accabler Di Rupo et son gouvernement sur la situation assez mauvaise de l’économie et lui en imputer toute la responsabilité seraient injuste. Mais, parler de redressement et du nouveau décollage de la croissance grâce à lui, le serait tout autant.
A vrai dire, les deux années qui s’achèveront le 25 mai d’une législature tronquée n’ont pas vu grand-chose de neuf. On pourrait plutôt parler de stagnation.
Et là encore cette stagnation est le signe que nous qui exportons deux fois plus que l’Allemagne, avons davantage besoin que nos clients repartent dans la croissance, avant de pouvoir repartir nous-mêmes.
Ceci pour parler le langage de la boutique bourgeoise.
Eh bien !... puisqu’il paraît que toute autre vision de l’économie soit utopique, poursuivons le raisonnement classique.
Faudra-t-il que Di Rupo use d’imagination ou plutôt que ses électeurs soient aveugles pour plébisciter le « grand homme » et lui donner quitus le 25 mai, quand tout au long de la campagne électorale, il nous aura « vendu » son bilan économique.
Quelques vrais chiffres des désastres 2013 qui ne sont pas que tirés de l’ONEM, de l’office des Statistiques et des bureaux des ministères, mais aussi d’économistes et autres sources variées et contrôlables, attestent d’une bien mauvaise situation et augurent d’un avenir médiocre, quelle que soit l’équipe qui se formera à la suite des élections.
La Population sous le seuil de pauvreté qui était 13,7 % en 2011 dépasse aujourd’hui les 15 %. La dette publique frôle les 100 % du PIB et la dette extérieure est de 1.250 milliards de $.
Le taux de chômage de la Région wallonne est de 13,2 % (Celui de Bruxelles dépasse les 20 %). Les deux grandes villes wallonnes Liège et Charleroi comptent respectivement 26,27 % et 26,22 % de chômeurs, surtout parmi les jeunes.
Dans ce gouvernement les « Y a qu’à » ont servi de justificatifs tous azimuts. La championne du genre est Joëlle Milquet, quoique Reynders n’y soit pas mal non plus dans son livre-délire sur Bruxelles, quant à Laurette Onkelinx, elle sert d’amortisseur aux coups portés contre la sécurité sociale par son chef favori. C’est toujours par moindre mal et par souci d’épargner les plus faibles que l’on prend des mesures restrictives, mais qui le seraient davantage si Laurette n’avait pas été là.
Ça commence à bien faire.
C’est surtout la philosophie qui entoure l’indemnisation du chômage qui a changé et qui est inquiétante.
Le Ps et les autres partis de la coalition sont tombés d’accord : donner un signal « fort » aux chômeurs, hélas ! ce signal fort ressemble plutôt à une claque. Si l’allocation est un droit, ce droit est conditionné par l’obligation de chercher un emploi ou suivre une formation, disent ces braves gens.
J’ai toujours cru que la formation était le fait des écoles et que c’était avant de chercher un emploi qu’il convenait d’en faire l’apprentissage lors de la scolarité de base qui se termine à partir de dix-huit ans et qui peut aller bien au-delà. C’est un constat d’échec terrible de dire que notre enseignement de base ne vaut rien et que c’est seulement après avoir fait la preuve qu’il ne valait rien, qu’on pouvait recommencer une formation, avec d’autres profs (mais qui sont souvent les mêmes) comme si on n’avait rien appris jusque là.
Au lieu de jeter l’argent par les fenêtres à essayer de rattraper ce qui a foiré, il vaudrait mieux mettre le paquet dans la reconsidération du métier d’enseignant et de revoir les matières à enseigner.
De ce point de vue, on n’est nulle part.

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Reste l’idée de flinguer le chômeur de longue durée, comme si sa longévité dans une situation pareille était de son propre chef, alors qu’il y a moins d’emplois à pourvoir que de bras disponibles et que mathématiquement, c’est impossible de travailler quand il n’y a pas de travail.
Raisonnement souvent entendu et qui laisse de glace les pistonnés du système que sont les politiques.
Le chômeur reste la bête noire, surtout parce qu’il est la preuve vivante du plus cuisant échec que l’économie capitaliste ait subi et qu’elle n’est pas prête à s’en remettre.
Nos « croissancistes » semblent avoir oublié ce qu’en économie on appelle la loi d'Okun, du dénommé Arthur Okun (1962). Toujours d’actualité, elle décrit une relation parallèle entre le PIB et la variation du taux de chômage. En dessous d'une certaine croissance, le chômage augmente et il diminue au-dessus. Je passe sur d’autres paramètres et sur l’empirisme de la méthode, mais ça veut dire que ne pouvant augmenter le PIB, Di Rupo a trouvé les moyens de faite baisser le taux de chômage en excluant les chômeurs.
Il fallait y penser !

Commentaires

Cher Richard III,
Michel ONFRAY, André COMTE-SPONVILLE, Bernard SIEGLER, Michel SERRES, Alain FINKELKRAUT, . . . auraient dû lire vos chroniques et s'en inspirer dans leur écrits philosophiques.
Un de vos lecteurs bégayant . . .

Ce blog, c'est de la masturbation politique. Stérile. Et ceux qui viennent lire , comme moi, sont des voyeurs.

Mes chers perturbés,
Bienvenue dans le club "Salvador Dali" qui était, comme vous le savez, un grand masturbateur à l'huile. Conservez-en quand même un peu pour ces dames, des fois que, sans vous, les héritiers de la pratique s'éteindraient .

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