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On vote en France.

On s’est réveillé en Belgique avec la diatribe de Nicolas Sarkozy adressée à la Nation en passant par le Figaro, contre ses tourmenteurs, à savoir Hollande, les juges et la Stasi… pardon, la police française !
On s’est rendu compte, que les Français votaient dimanche, apparemment là-bas dans une certaine indifférence et un évident ras le bol. En Belgique, un sentiment de compréhension vis-à-vis de l’électeur français, fait voir l’élection française de la même manière. Nous sommes dans un état d’esprit semblable pour le 25 mai, chez nous.
Les affaires – Sarko les accumule, les truste même – parasitent la vie politique de nos voisins, au point qu’on en aurait oublié de réclamer sa carte d’électeur, au vu de ce qui sera dimanche soir un nouveau record : celui des abstentionnistes. Alors, qu’on pouvait croire le contraire, l’électeur sanctionnant l’un et l’autre camp, selon qu’il se déterminerait aux discours de Copé ou à celui de la majorité, comme il serait « réactif » à la lettre de Sarko !
Le premier scrutin depuis l'élection de François Hollande est plus que communal, il donne à interprétation les enjeux nationaux des partis. Rien n’y fait et le politique pourrait quand même s’en inquiéter. Il est vrai qu’en Belgique, c’est pareil. Le système démocratique est en panne, le peuple se sent inutile et les élites ne le voient pas !
La lettre au Figaro de Sarkozy a réveillé les antagonismes et les divergences profondes, mais n’a pas réussi à délester les soupçons et le poids des affaires qui pèsent sur l’ancien président. On peut le croire en vrac innocent ou coupable, ce n’est pas ça qui arrêtera le cours de la justice, et modifiera le sens des élections. Pourtant Sarko poursuivait un triple objectif : a. Dénoncer les fuites judiciaires permanentes qui insidieusement portent atteinte à son image ; b. passer pour une victime en montrant « les agissements » de la justice pour s’écrier « voyez ce qu’ils me font endurer ; c. retourner les accusations contre les juges en introduisant les siennes.
Peut-être espérait-il sans doute un retournement de l’opinion en sa faveur qui se serait confirmé par les urnes ? On verra si l’UMP profitera de ce courant et si ses progrès seront à mettre au compte de la Lettre. Personnellement, j’en doute.

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De tout cela rien n’est crédible et la lettre au Figaro pourrait n’être qu’une faute d’un fin politique, qui aurait pété les plombs, selon Bernard Tapie.
Même si la justice est imparfaite puisque conduite par des hommes, le seul reproche que l’on puisse lui faire en l’occurrence est l’extrême longueur des instructions. Là, il y a vraiment deux poids et deux mesures. Au contraire de ce que Sarko prétend, la justice prend beaucoup plus de précaution pour instruire une affaire qui touche un personnage important de la République, qu’un simple quidam.
Un juge risquerait plutôt sa carrière en cas d’erreur pour l’un et ne serait même pas blâmé pour l’autre.
Sarkozy a-t-il eu raison ou tort d’envoyer la lettre au Figaro ?
Au point où il en est, il se devait d’essayer l’enfumage.
Charles Pasqua ne lui aurait pas donné tort, lui qui préconisait de contrer des affaires par d’autres affaires et encore d’autres si les précédentes n’étaient pas suffisantes à brouiller les raisonnements et à plonger l’opinion dans le doute.
Le risque, c’est de dégoûter davantage les gens non pas de la politique, mais des politiciens.
Nous verrons dimanche soir au résultat du scrutin en France ce qu’il en sera de la participation des électeurs à un scrutin au climat détérioré par le spectacle du comportement de la classe politique.
L’autre intérêt sera de juger de la capacité du Front National de mordre sur l’électorat de gauche et de droite et surtout de persuader les abstentionnistes d’aller voter pour lui.
Quant à l’interférence de la lettre de Sarko dans le scrutin, elle sera probablement nulle. Le destin politique de Sarko étant dissocié de ces élections et directement lié aux nouveaux développements des affaires judiciaires dans lesquelles il est impliqué, il risque même d’être abandonné des siens.
Il se débat encore, peut-être même n’est-il pas fini ? Mon impression est qu’il est bien près de l’être.

Commentaires

Non, Richard III, prendre Charles PASQUA comme égérie c'est déroutant et vous nous avez habitué
à un autre incitant à lire vos chroniques.

Non, Richard III, prendre Charles PASQUA comme égérie c'est déroutant et vous nous avez habitué
à un autre incitant à lire vos chroniques.

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