« 2014, fin du millénaire précédent. | Accueil | Christine, Mathilde et les autres. »

Un animal déraisonnable.

Depuis les cavernes, c’est la même chose. L’homme évolue sous deux contraintes, l’environnement et l’état social produit de ses découvertes.
Aujourd’hui, l’environnement a été prodigieusement affecté par nos « progrès » et l’état social modifié par la production de masse, dans un système économique unique.
Mais nous n’avons pas beaucoup changé le fond simiesque de nos origines et nous nous retrouvons dans les postures des chimpanzés que nous observons dans les parcs zoologiques.
Puisqu’on commande aux animaux supérieurs que sont nos presque frères les singes, toute sorte d’expériences ou toute sorte d’attitudes par le besoin qu’ils ont de manger et nous dans l’obligation de les nourrir, pour les asservir à nos volontés, la boucle est bouclée avec le système actuel de l’économie qui fait exactement la même chose pour l’humanité que pour les singes en captivité. La différence : la veste blanche de l’expérimentateur du zoo qui dispense la nourriture est remplacée par quelques individus dissimulés dans des grands groupes financiers, eux-mêmes chapeautant des messieurs d’énormes holdings.
Ainsi, nous avons perdu la maîtrise de nos besoins matériels qui était jadis dans les mains et sous la responsabilité des petites communautés, artisanat depuis l’âge des cavernes jusqu’à l’apogée de l’ère industrielle.
Nous sommes passé de spectateurs du zoo à l’espèce animale derrière les barreaux.
Quand une communauté ne dispose plus de la maîtrise de ses besoins, ses jours sont en danger.
Une fourmilière prospère grâce à la nourriture facile que procure un dépotoir des activités humaines à proximité. Si ce dépotoir était déplacé et le sol assaini, les fourmis, sans ressource, disparaîtraient.
Notre société est à l’avenant.
Les pouvoirs si nécessaires à une conduite démocratique se sont déplacés. Les chefs sont toujours là, mais ils ne dépendent de nous que pour quelques formalités de réélection. Dorénavant, ils sont tributaires de facteurs économiques qu’ils ne maîtrisent plus.

1aqsqw.jpg

Voyons les choses en face.
Ou nous nous réapproprions le pouvoir en agissant pour que la Communauté soit toujours la première force capable de conduire à la destinée que nous souhaitons ou nous abandonnons à la force économique, le soin de conduire nos destinées.
Dans le second cas, les forces politiques deviennent inutiles, coûteuses, encombrantes, parasitaires presque.
Dès lors, nous aurions intérêt à nous en passer et traiter avec le pouvoir économique, quitte à réinventer une autre démocratie. Qu’on appelle ça comme on veut, qu’on fasse peur aux gens avec de vieilles histoires, que Hedebouw soit contre ou pas, je m’en fous.
Philosophiquement, les gens qui pensent autrement ont tort.
La formule du syndicat s’adressant directement aux employeurs me semble plus appropriée aujourd’hui que celle d’élus de la Nation cherchant des compromis dans lesquels leur statut n’est pas en jeu. Les premiers sont plus adaptés à défendre le peuple que les seconds.
Les travaux de Léon Walras (mort en 1910) sur l’équilibre général concurrentiel en micro-économie ont ma préférence, pour une refonte du plan social.
Le syndicalisme, plutôt que le « politisme ».
Le bilan est simple. Le siècle de dépendance accrue qui s’est achevé il y a quatorze ans ne nous a été d’aucun réconfort. Les guerres n’ont pas cessé, la prolifération humaine n’a jamais été aussi attentatoire aux espérances de paix et de prospérité. Le système économique dominateur aujourd’hui, ne nous a pas tiré de notre animalité primitive, au contraire, il nous y reconduit, parce qu’il est sans principe et qu’en flattant les instincts, il flatte les vices. Sous prétexte de progrès, qu’il prodigue à quelques uns, il ruine l’espérance des autres.
Il donne à des qualités comme la performance et le dépassement de soi, les défauts de leurs vertus.
Le système économique actuel est une des plus mauvaises idées que l’humanité ait eues. La preuve, c’est qu’elle ravit les voyous et les gredins et qu’elle a depuis longtemps séduit ceux qui prêchent au nom de la liberté (laquelle ?), le droit de porter aux pieds, les fers du capitalisme.

Poster un commentaire