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Une soirée ennuyeuse.

Décidément, quand il s’agit de monter en épingles de cravate des brontosaures des partis dits traditionnels, le Soir n’a pas son pareil. Comme une Institution ne va pas sans une autre, la Fondation roi Baudouin était de mèche aussi.
Sur le thème « Voulons-nous plus ou moins d’Europe ? » Louis Michel, Claude Rolin, Marie Aréna et Philippe Lamberts, LES CANDIDATS SONT UNANIMES : il faut plus d’Europe ! Personne ne s’attendait à ce qu’ils disent le contraire.
Que faut-il retenir de ce quatuor de choc ?
Rien de neuf. Le catalogue était parfait : ces gens vivent et respirent par et pour l’Europe. Oui mais laquelle ?
C’était à pleurer de conformisme, de redites et de poncifs.
À part les éberlués habituels du journal, les conservateurs de la Fondation Baudouin, les cent « bons » lecteurs de M’ame Delvaux invités, les quatre brontosaures et les mouches vertes qui adorent le caca, on peut dire qu’on n’a jamais vu autant de déconnections des réalités, parler de la même voix pour dire les mêmes conneries.
Il y en a même un, Claude Rolin, qui a fait de l’humour, oh ! bien involontaire, puisque ce type a aussi peu le sens de l’humour qu’un hareng de la Baltique. Il a dit, ce prélat du syndicat vert : « il ne faut pas inventer de nouvelles machines quand il en existe déjà ». Anne Delvaux appréciera.
Michel, blanchi d’avoir déposé des amendements en masse afin de freiner des sanctions pour un holding dont il aurait été proche (entendez par la « payé »), Louis Michel fier de s’en être sorti en rejetant la chose sur un employé de son staff qui n’a pas moufté (il serait intéressant de savoir ce qu’il est devenu) a osé dire de son petit ton péremptoire dont il a la spécialité, « Le Parlement européen est un endroit qui peut faire bouger les lignes. Mais pour ça, il faut politiser le débat européen. Pour le moment, les citoyens ont l’impression qu’il n’y a pas de débat politique, que les décisions européennes sont prises dans leur dos. » Venant d’un spécialiste du dos, dans la prise de décisions, c’est fort !
Marie Arena (prévoyant le manque d’enthousiasme de l’électeur de mai) avait besoin de dire quelque chose, ce qu’elle fit, comme Philippe Lamberts, d’ailleurs, le seul à se sentir un peu gêné d’être là, alors qu’il aurait pu lire un bon livre chez lui.
Dans ce vide sidéral, il y avait du balourd dans les roues du char européen qui ressemble de mieux en mieux au char à bœufs mérovingien.

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– La libre circulation des marchandises et des services à l’intérieur du marché est transgressée à chaque adhésion d’un nouveau pays. Seule l’Allemagne en tire profit par ses frontières à l’Est. L’Europe se montre complaisante à l’égard du dumping écologique et du dumping social. Au point qu’on se demande si l’Europe se construit pour quelques loustics ou pour ses habitants ?
– Le gavage des consommateurs qui peuvent encore s’en payer ne peut se faire au prix du sacrifice des producteurs. Pour être équitable, le commerce ne peut mettre en compétition deux formes de production, l’une soumise au respect de normes exigeantes et coûteuses, et l’autre bénéficiant d’un droit de faire outrageusement avantageux. De même accepter des produits venus de pays non soumis aux contraintes des produits européens aboutit à la disparition progressive des activités implantées en Europe.
– Les écarts de coût du travail provoquent des délocalisations d’activités et d’emplois hors l’Europe. L’Europe ne cherche pas à lutter contre le dumping social. Et pour cause, les grands patrons européens qui délocalisent s’y font des couilles en or et ce qui est bon pour eux est bon pour nous. La négociation de l’Accord transatlantique de libre-échange nous pousse à accepter la compétition avec des partenaires non soumis aux mêmes règles. Signer ce torchon, c’est donner force de loi à une manœuvre introduisant plus de misère en Europe, comme s’il n’y en avait déjà pas assez.
Il est dommage qu’au cours de cette soirée ennuyeuse, aucun des guignols ne se soit fendu d’une once de curiosité sur ces questions rémanentes qui font de l’Europe un véritable dépotoir pour demain, laissant un boulevard à Marine Le Pen.

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