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Exit Barroso, et alors ?

S’il y a bien un rêve qui a viré au cauchemar, c’est bien celui de l’Europe. Malgré l’accaparement de cette détestation quasi unanime par l’extrême droite qui en a exagéré les défauts, si on procédait aujourd’hui à un référendum pour sa dissolution pure et simple, il ne serait pas certain que l’Europe ne disparaîtrait pas.
Les Européens tombent de haut ! Voilà plus de vingt ans que l’érosion des convictions a fait place à un euroscepticisme grandissant et pour cause, le temps des visionnaires est révolu, voici le temps des boutiquiers.
La folie mondialisée des profits a fait des Commissaires européens des gestionnaires jugés sur la rentabilité de leur programme. Une rentabilité pour qui ? Mais pour tous ceux qui en échangent devaient créer des emplois en Europe, alors qu’ils décentralisent au Bangladesh et placent les capitaux du profit en Suisse.
On voit le résultat : la progression constante et partout du chômage dans l’Europe de l’Ouest.
A quoi sert de faire une Europe avec un euro fort, si c’est pour ruiner et pousser au sous-emploi la jeunesse européenne ?
Et ce n’est même pas pour voler au secours des populations abandonnées que les États s’endettent, c’est seulement pour défrayer les personnels qu’exige la manière dont ils gèrent la démocratie et pour ne pas que le pauvre aux abois sorte de chez lui, la fourche à la main.
Le comble, c’est que nous envoyons nos représentants à Strasbourg défendre les programmes pour l’accomplissement desquels nous les avons élus, et rien ne se fait, tout reste bloqué. Il y a une impuissance généralisée à faire bouger le colosse. Il est inerte, malgré les protestations, et on comprend son inertie, parce que le géant a la tête de Barroso, un homme bien mal choisi, issu de la droite portugaise où il était sur le point d’être grillé !
A parler sans arrêt « d’espace européen » on a oublié de le matérialiser par un terme plus concret « le territoire européen ». Si bien que les territoires sont restés forcément des espaces limités aux frontières des pays, conservant tous les nationalismes et toutes les méfiances du voisin qui vont de pair. Alors forcément l’ouverture des frontières est synonyme de dumping social, afflux des bas salaires dans les pays à « hauts » salaires, effondrement des prix agricoles et superprofit des multinationales.
Ce système, au lieu d’enrichir une majorité d’européens l’appauvrit de façon inquiétante.
Et que fait-on pour préserver un avenir commun fortement compromis ?

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On va remplacer bientôt Barroso par un des candidats, tiré de la droite classique ou de la gauche molle et libérale, en un mot social-démocrate.
Et cette perspective plombe à l’avance toutes les espérances des derniers partisans de l’Europe et fait ricaner tous les autres.
Il n’y a pas que la crise responsable du passif de l’Europe. Les hommes qui en principe devraient prendre en considération l’appauvrissement des masses ne le font pas et, pire, vouent un culte inconditionnel à l’économie libérale mondialisée. Ils sont tout autant, sinon plus responsables du fiasco.
Alors une question, voter pour renouveler le parlement européen le 25 mai, pour quoi faire ?

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