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Mediapart fait des jaloux.

Pas que les journalistes français qui soient jaloux des succès de Mediapart et de son rédacteur en chef Edwy Plenel, des journalistes belges l’avouent implicitement, ils « enragent » qu’il n’y en ait que pour la presse en ligne. Avec Aquilino Morelle, le tableau de chasse de Mediapart est éloquent. Avant ce triste personnage, il y en eut d’autres, dont Jérôme Cahuzac, en 2013.
Depuis 2008 Mediapart n’arrête pas de faire découvrir aux citoyens ce que les autres journaux ne parviennent pas à percevoir dans le cadre de leurs activités. Ce journal prend le relais, côté « sérieux » du Canard Enchaîné : Bettencourt, la Libye, Tapie, les sous-marins de Karachi, etc.
Au lieu de poser la question « Comment font-ils ? » la presse belge ferait mieux de poser la question « Qu’est-ce que je ne fais pas ? ».
La presse belge ne va pas au devant des choses, n’explique pas les comportements, oublie les dérives des célébrités politiques, marche sur des œufs par rapport aux puissants, se métamorphose en fonction de la couleur du journal, évite le constat de la droitisation de la société belge, bref, ne participe pas du même journalisme.
En ne prenant pas parti, le journaliste « neutre » assure la droite et le système de sa compréhension, soulage la gauche de sa mauvaise conscience d’être devenue libérale.
Ce n’est ni du voyeurisme, ni du populisme, ni de la people-information dont il s’agit, mais de l’absence d’une vigilance anticorruption de la droite et de la gauche.
Nos journalistes ne sont plus les lettrés que nous avons connus entre les deux guerres. Ce sont des gens pressés, inquiets de perdre leur place, incultes, manquant de lettres, etc. Ils sont perçus comme excellents parce qu’ils sont bilingues ou tri avec l’anglais. Mais, ils n’ont jamais lu « Les caractères de l’homme et du mérite personnel » et ne savent pas qu’au travers des discours de nos hommes politiques, on devine les perversions et les pervers.
Bruxelles fourmille de politiciens qui disent des choses au public dont ils ne croient pas un mot. Il n’y a pas que les pompes Berluti et les montres Rolex qui trop exposées détruisent l’image que certains et certaines se donnent.

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C’est à la presse de chercher.
Certaines actions ne sont que des postures.
Il n’est pas normal qu’un homme exposé aux critiques de la presse ne soit jamais que couvert d’éloges. On ne se lève pas à six heures du matin, une seule fois en deux ans de gouvernement, pour serrer la main de ceux qui se lèvent tôt tous les jours, alors que les élections sont dans un mois. Il est indécent de rogner sur des niveaux de vie misérable, alors que les deniers publics font baigner dans l’aisance ceux qui en profitent. Il est anormal de se vanter d’être humble quand on sort d’une voiture avec chauffeur. Etc. etc.
Vous me direz, rien de tout cela n’est répréhensible. Certes. Mais cet anodin parcours révèle plus qu’il n’y paraît et souvent, grâce aussi à quelques coups de fils anonymes et malveillants, Mediapart a déterré des affaires dont les suites sont parfois judiciaires et que nos journalistes belges placés dans les mêmes conditions n’auraient pas vues ou, plus grave, auraient fait semblant de ne pas voir.
Sans citer de noms, depuis la crise de 2008, la Belgique regorge d’individus des milieux bancaires, industriels et politiques qui sont apparus brièvement dans l’actualité, certains même ont été montré du doigt par les fonctionnaires des Finances. Que je sache, la presse n’a jamais sérieusement enquêté sur ces personnes dont certaines ont siégé ou siègent encore à l’Europe ou dans des Commissions.
Et au lieu de les trouver dans un prétoire, on les voit gloser sur l’avenir des citoyens, alors que le leur serait peut-être derrière les barreaux ! Au cinquième anniversaire de Mediapart, Edwy Plenel déclarait "Mediapart était indépendant sous la droite, il l'est aussi sous la gauche".
La preuve, ses lecteurs lui font confiance et c’est le seul journal français en ligne affichant une belle santé et des bénéfices.
Quand donc la presse belge en pleine dérive et en manque de lecteurs comprendra-t-elle que ce n’est pas faire du populisme, en dénonçant l’essaim de pourris qui tourne autour de nos viandes ? Et qu’il faudra qu’elle découvre que commenter l’actu n’est pas suffisant. Il faut aussi la rechercher !

Commentaires

Très cher Marcel,ce que tu écris est absolument vrai, mais une fois de plus, comme je te l'ai déjà expliqué mille fois, tu te trompes de cible. Les journalistes belges, sont pieds et poings liés par leur rédaction en chef, leurs secrétaires généraux de rédaction, leurs secrétaires de rédaction, leurs "éditorialistes". S'ils ne respectent pas les consignes rédactionnelles, ils sont virés et ont leur dit : ils sont des dizaines à attendre votre place au portillon. Toi qui fut un des piliers du Syndicat du Livre, tu devrais le savoir. Alors, pourquoi toujours t'en prendre aux "gagnes petits" de la presse. Pendants plus de 30 ans, j'ai fait de la vraie investigation, je sais de quoi je cause, mais les temps ont malheureusement bien changés. Joyeuses fêtes des cocognes, futur grand-papy.
Amitiés : Tounet

Je vante quand même les qualités de certains journalistes, par exemple ceux de Mediapart. Il y en a encore bien d'autres et même en Belgique. Je n'ignore pas que gagner sa vie aujourd'hui dans le métier n'est pas une mince affaire.
Les temps son durs pour tout le monde. Devoir raconter des craques pour gagner sa vie, c'est plus humiliant encore que travailler en usine.
Amitiés.

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