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Les gares n’en mènent pas large !

On sait comme les Commissaires européens raffolent de la concurrence sous tous ses aspects. Les directives vont toutes en ce sens. L’Europe à vocation au commerce intégral, tous au souk et vivent les affaires ! Moins il y a d’État roucoulent les chantres du MR qui surenchérissent, mieux va notre petite santé ! Enfin, ce n’est pas toujours ce que nous constatons, mais comme nous n’avons rien à dire, puisque eux seuls savent…
Les socialistes (1) et les libéraux ne tarissent pas d’éloges au sujet de cette ouverture qui concerne les derniers bastions des services de l’État : l’électricité, la poste, les chemins de fer, les hôpitaux. Tout doit être vendu… Le 16 de la rue de la Loi devrait rester comme succursale de Sotheby's !
D’après Barroso et compagnie, la concurrence absolue ferait baisser les prix, puisque ni l’État, ni les particuliers des entreprises dénationalisées n’auraient plus de monopole.
Voire.
Le privé dès qu’il s’empare d’un gros morceau n’a de cesse d’en explorer les limites et, sous prétexte de compétitivité, accumule les dangers en limitant les personnels d’entretien, les contrôles de sécurité et le renouvellement des matériels. Le privé confond, évidemment, la compétitivité avec rentabilité. Ce qui importe le plus : dégager le plus de bénéfice possible pour assurer des traitements somptueux aux cadres supérieurs et CEO, est au cœur de leurs préoccupations.. Et tant pis pour les dépressions nerveuses des personnels !
Il va sans dire que, malgré tout, des ententes ultrasecrètes, évidemment, existent entre les grands groupes pour laisser les prix à peu près stables d’une grande entreprise à l’autre.
Les États y auront perdu une possibilité de contrôle et d’importants revenus qui auraient soulagé d’autant les finances publiques.
Par exemple, les sociétés privées d’autoroute en France ont accumulé des centaines de millions de gains depuis leur création. Le trafic des trains sous la manche, après un tour de passe-passe des banques pour spolier les premiers actionnaires de ce projet, sucre le gâteau des banksters qui « auraient tiré l’entreprise de la faillite ».
Qu’importe, le démantèlement des entreprises d’État s’accélère. Par exemple, c’est en vertu de cet axiome que les chemins de fer belges préparent leur vente à l’encan par la séparation des rails, des gares et du trafic qui sont dorénavant exploités par des sociétés différentes.
Si la privatisation commence par mettre trois CEO là où il n’en fallait qu’un, on peut dire que c’est mal parti.
Un des plus acharnés à cette vente par appartement du patrimoine de l’ensemble des Belges, c’est Didier Reynders qui a oublié le temps où Jean Gol l’avait adoubé premier chef de gare du royaume et où il se faisait déjà un beau paquet « au service des abonnés de la SNCB ».
On vient de s’en apercevoir en France qui, entraînée comme son voisin dans la même perspective, a elle aussi procédé à des morcellements à la SNCF.
Ce serait à mourir de rire, si ce n’était que, la dernière bourde de cette séparation entre plusieurs directions dénoncée par le Canard Enchaîné risquerait de coûter 50 millions € dit-on, davantage disent certains, aux contribuables français.
On s’est aperçu que 2000 rames nouvelles commandées à coups de milliards étaient trop larges pour pouvoir entrer dans certaines gares, les quais pour ce faire devront être rabotés ou reconstruits !

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Il paraît que les deux compagnies créées se concurrencent tellement que les responsables se font la gueule et ne se parlent plus !
Ce ridicule remonte des gares jusqu’au chef de l’État. Il y aura des sanctions, mais c’est sur le principe même qu’il faudrait revenir, c’est-à-dire sur les directives européennes qui ne voient d’avenir que dans le privé !
De l’avis même de certains ministres français « ce ne sont pas tant les dirigeants que le système actuel qui doit être amendé. »
Ils dénoncent la séparation des deux entités ferroviaires à l'origine de ce "dysfonctionnement".
Comme on les comprend !
Un Internaute réagit « Et si les portes des gares étaient trop petites pour faire passer les nouveaux quais ? ».
Voilà encore un ridicule qui tombe au mauvais moment pour Hollande. Heureusement dans cette bouffonnerie précurseur du privé, il n’y a peu eu de morts, enfin pas encore !
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1. Officiellement le PS est contre les dénationalisations tout azimut. Mais comme les chefs sont intégrés dans le système capitaliste et qu’ils ne disent rien à l’Europe…

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