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Rich tailor in full dress

Nous sommes dans ce pays comme si nous étions dans une chemise trop cintrée. Au moindre mouvement les coutures craquent. C’est ainsi que dans les procès communautaires, personne n’entend parler de l’intérêt général.
A une quinzaine de jours des élections, cette chemise « smal » pourrait faire perdre des voix à certains et par le jeu des vases communicants, en faire gagner à d’autres.
Le col 38 pour cou gracile est celui de l’aéroport de Zaventem et comme il faut bien que les avions qui y atterrissent, puissent repartir, ce dossier s’ouvre sur le survol de Bruxelles.
Du coup voilà Wathelet dans le bain et on voudrait y adjoindre Di Rupo, afin qu’il se conduise en chef d’établissement, plutôt qu’en chef de rayon.
Comme l’esthète de Mons pense encore qu’il sera l’homme providentiel lorsque dans cinq cents jours on s’apercevra qu’on n’est encore nulle part dans la formation du futur gouvernement, on s’attend à ce qu’il plaide la chèvre et le chou et que l’affaire stagne, comme elle stagne depuis plus de dix ans.
Justement « l’affaire » qu’est-ce que c’est ?
C’est un aéroport situé en Région flamande dont les Flamands tirent un profit maximum et dont ils ne veulent à aucun prix prendre aussi les inconvénients. Alors, ils s’arrangent pour pousser dans le ciel d’une agglomération d’un million d’habitants le maximum de nuisance, comme on met les poussières sous le tapis toujours du même côté.
Les royalistes veulent à tout prix le statu quo. Les projets de la N-VA menacent leur rêve éveillé. Ils ne veulent pas non plus se mettre à dos les pointus de Bruges à Gand, sans parler d’Anvers.
Pour que les francophones, toujours aussi verts de peur que les Flamands ne les quittent, s’ébranlent d’un pas moins balourd, il ne faudrait pas moins qu’un Boeing 707 finissent sa trajectoire aux Marolles, bousille dix maisons et en incendie vingt autres, pour qu’on donne raison à Evelyne Huytebroeck, qui s’égosille de ses charmants poumons pour faire avancer le schmilblick.
Un observateur étranger aux querelles linguistiques pourrait très facilement résoudre le problème en deux temps. Dans le premier, éviter au maximum le survol de Bruxelles et l’interdire de nuit. Il faut choisir entre réveiller trois vaches et quatre moutons du côté de Machelen ou 250.000 Bruxellois toutes les nuits. Dans le second, prévoir le déplacement progressif de l’aéroport vers les plaines de Flandre par la création étalée dans le temps de nouvelles pistes avec un terminal relié à l’ancien par une voie express en tunnel. Ce serait moins onéreux que de créer un nouvel aéroport en rase campagne. À moins puisque les Flamands ont toutes les retombées financières d’un aéroport largement financé par les francophones, de prendre à leurs frais la construction d’un nouveau site, tout à fait en Flandre et qui ne réveillerait que les Gantois, par exemple.
Comme le bon sens, tant annoncé faisant partie intégrante du Belge est encore un mythe de nos grands dirigeants et que, de mémoire d’éléphant, on n’a jamais vu un premier ministre prendre des mesures en urgence si près d’aller voter, on va sans doute faire semblant qu’on a trouvé quelque chose, alors que si le calme nocturne revient dans la capitale, ce ne sera que jusqu’à la fin du mois.
C’est cependant intéressant – Bart De Wever ne me contredira pas – de voir l’unanimité des trois vice-Premiers flamands, reprendre en chœur, le couplet du Vlaams Leuw où il est question de faire passer le sol sacré flamand comme intouchable.

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Émule des avocats de Didier Bellens, Johan Vande Lanotte, soutenu par le CD&V et le VLD, évoque une sombre affaire de procédure de sorte que Melchior devrait passer devant le conseil des ministres ou le kern pour la moindre décision relative au dossier des avions.
Tempête dans un verre d’eau pour raisons électorales ?
Kern ou pas, qu’on ne vienne pas dire que le FDF est toujours en train de nous alarmer à tort avec nos voisins flamands.
Il y a bien un abcès nationaliste flamand dans ce pays qui n’a pas été débridé par son Éminence montoise, ni par ses prédécesseurs, faut-il le dire.
On s’est contenté de mettre un antiseptique dessus.
Toujours coincé du col, et pas seulement, c’est tout le costume qui a deux tailles en-dessous.

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