« Dégustation et immobilier. | Accueil | Junker, tax haven and C° ! »

Le PS en casting.

On assiste en Belgique à la fin de l’idéologie socialiste pourtant inscrite, dans les statuts du PS. Est-ce la mort de ce parti, comme en France Manuel Valls craint pour le sien ?
Malgré une certaine érosion des voix, le PS de Di Rupo résiste bien à la perte des valeurs inscrites dans les statuts.
Le phénomène qu’on observe au PS s’appelle « l’adaptation aux circonstances ». Elle est d’abord liée à l’économie. Une économie qui prend une méchante tournure avec le triomphe du capital sur le travail, et à l’adaptation des « valeurs » aux mœurs et aux aspirations des populations. Ces dernières sont soumises à de nouvelles habitudes de consommation et des appétits égoïstes accrus, de nature à profondément modifier les modes de penser. Enfin, les deux facteurs conjugués portent sur la vision d’un État futur qu’on ne voit plus du tout « socialiste ».
Fallait-il que le PS prenne à son compte le message que le PTB et le MG tentent de faire passer, à savoir que les Hommes sont égaux et solidaires, que la fortune n’est ni un accident, ni une chance aveugle, mais une volonté de spolier son semblable et de s’enrichir à ses dépens ?
Le PS a choisi de se maintenir dans le large spectre de la majorité par un langage rassurant du genre « je vous ai compris » faites nous confiance, nous sommes l’assurance que le capitalisme ne vous prendra pas tout, comme l’ont toujours fait les dominants. Réussissez et gavez-vous de fric. Devenez bourgeois, si vous le pouvez. Nous sommes votre filet de protection, si vous échouez, vous ne toucherez pas le sol. Di Rupo, c’est la réincarnation de Louis-Philippe !
C’est exactement ce que les gens du bas de l’échelle perçoivent comme message. Il rassure et il ne pénalise pas trop. Il laisse la porte ouverte à la réussite, fût-elle honteuse. Mais la réalité est différente, tel est pris qui croyait prendre. C’est la soupe à la grimace pour presque toute l’humanité.
Cette politique de l’espoir d’une chance pour tous, est aussi celle qui met à nus les nouvelles mentalités et dénonce sa propre supercherie. Ainsi, le PS sert ce qui au bout du compte est profondément contraire à l’éthique en politique qui ne vise que le bien du peuple.

aa456.jpg

Puisque le PS a choisi l’accompagnement aux dérives libérales en donnant l’illusion de garder une bouée de sauvetage, il ne pourra que disparaître dans les rapides que la société en marche annonce et dont on entend déjà le bruit qui bientôt sera assourdissant. N’a-t-il pas déjà oublié ses statuts, ses traditions, sa règle de conduite antilibérale, sa source d’inspiration populaire, sa raison, enfin, de lever le poing en chantant l’Internationale ?
Qu’importe si le nombre est toujours là qui le rassure. Di Rupo ne sent-il pas qu’il a touché une limite et que ses successeurs ne pourront jamais plus dépasser ? Il faudra bien un jour, devant l’accumulation des preuves de sa duplicité, que les électeurs découvrent cette mutation qui fait du PS un parti à vocation libérale.
Heureusement qu’en politique, il n’est jamais trop tard. La démocratie n’est pas faite que d’un suffrage de temps à autre. Les masses sont imprévisibles. Les retournements de l’Histoire sont souvent spectaculaires.
Il ne fait guère de doute que l’avenir est meilleur pour le PTB et le MG que pour le PS. On ne peut pas dire le temps qu’il faudra pour que cela soit ainsi dans les urnes. La Gauche ne peut pas mourir, parce que tous les pauvres sont devenus capitalistes comme le voudrait le PS. Elle ne mourra pas, parce que le pire ennemi du capitalisme, c’est lui-même. Ses passions, ses vices, ses habitudes finiront par le détruire. Ce que les grèves, les émeutes, le sang versé sous tous les régimes pour sauver ou acquérir la justice et la liberté, n’ont pas réussi à faire, l’organisation mondiale par le pouvoir de l’argent nous livrera son fonds de commerce, clé sur porte, par la rage même des riches à se dévorer entre eux.
« Savoir quand et comment cette gauche va mourir » écrit Guy Konopnicki, c’est relire l’histoire de la SFIO, au PS de la rue Solferino. Mais l’évolution est certaine et la disparition du PS français sous sa forme actuelle est inéluctable. Du POB au PS bruxellois du boulevard de l’Empereur, c’est la même marche au tombeau, sauf qu’en Belgique les relais devraient être plus longs, les esprits y sont moins vifs

Commentaires

" C'est une vérité, qu'une politique socialiste conduit un pays moderne à la faillite ".
Louis PAUWELS - (1920-1997 )

" C'est une vérité, qu'une politique socialiste conduit un pays moderne à la faillite ".
Louis PAUWELS - (1920-1997 )

Cher RICHARD III ,
Consacrez vos chroniques à l'argent, au sexe et à des sujets plus intéressants que la politique, ses magouilles, ses tripotages et à l'incompétence des politiciens.
Car même Ségolène ROYAL déclarait : " Le parti socialiste a perdu le sens du code de l'honneur, de vérité, d'authenticité . "

Ou alors, cher RICHARD III, inspirez-vous de l'Abbé PIERRE pour qui : " La politique ça consiste uniquement à qui on va prendre du fric et à qui on va le donner. " pour des chroniques plus philosophiques.

Mais, mon cher Henry, dans une société qui ose retenir 1000 € de contribution par an à un pensionné dont la retraite est de 11OO € par mois, il est quand même important de savoir pourquoi ?

Mon cher Richard III,
Avez-vous la réponse à votre questionnement ?

Poster un commentaire