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L’amende Kerviel dépassée !

Pour avoir utilisé le dollar dans ses transactions avec les « ennemis des Etats-Unis » sous embargo, comme l'Iran ou Cuba, BNP Paribas a accepté lundi 30 juin de payer une amende de près de 6,5 milliards d'euros au Trésor américain.
Dans sa sécheresse, la nouvelle de la punition par les États-Unis de la banque BNP Paribas n’est rien d’autre qu’un épisode dans la guerre des marchés financiers dont certains mettraient en doute la puissance du dollar américain, toujours première monnaie.
Dans ce fait-divers éclate, une fois de plus, l’hypocrisie des USA dans ce combat des chefs.
À titre personnel et à seule fin qu’il n’y ait pas d’équivoque, je suis loin de prendre la défense d’une banque européenne contre l’hégémonie d’une monnaie, quand j’écris cela. Le seul constat qui vaille est celui que l’on porte sur le libéralisme, frauduleuse appellation d’une démocratie complètement absorbée dans le lisier marchand. Ceci n’est qu’une des illustrations d’un détestable arrangement de la cupidité, seul moteur du libéralisme en guise de morale.
D’abord l’idée d’ennemis des États-Unis relève d’une utopie sans cesse remise en question. C’est ainsi que l’Iran en bonne place sur la liste noire est en passe de devenir un allié contre les salafistes du Nord de l’Irak. Voilà longtemps que Cuba ne constitue plus « un danger » de la puissante société américaine. Enfin, la Chine a commercé à une plus grande échelle avec les nations mises à l’index, que ne l’a fait BNP Paribas, sans l’ombre d’une plainte des USA. Pourquoi ? Parce que la Chine est le plus gros détenteur des dettes des États-Unis et que, si elle le voulait, elle pourrait mettre ce pays en état de faillite.
Et pourquoi les États-Unis peuvent-ils se permettre de taxer une banque européenne ? Parce que le système de compensation du dollar ne peut se faire que chez eux et que, par conséquent, où que vous soyez dans le monde toute transaction en dollar passe par Wall Street. La pression sur BNP Paribas portait évidemment sur la licence des filiales de la banque aux USA.
C’est aussi bête que ça. C’est avec ces grosses ficelles que le dollar inonde les marchés, alors qu’il ne représente plus qu’une infime partie de sa valeur or, la parité ayant été abolie dans les accords de Breton-Wood.
C’est aussi la preuve que l’euro n’est pas défendu par nos argentiers qui ont pourtant des armes pour au moins mettre à égalité les deux monnaies. Ne serait-ce qu’en procédant comme les USA et ne faire une banque de compensation que sur un des territoires des pays qui utilisent la monnaie, à Bruxelles, par exemple.

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Pourquoi ne le font-ils pas ?
Pour la raison bien simple que même ceux qui prônent une Europe extra forte sont les domestiques de l’économie mondiale dont le siège est aux États-Unis. Ils ne pensent européen qu’à travers la volonté américaine de se constituer un allié sûr par des attaches financières au dollar, en priorité.
Autrement dit, ceux qui dénoncent le nationalisme comme une plaie béante au cœur de l’Europe en montrant du doigt des partis antieuropéens, sont eux-mêmes des antieuropéens, pires peut-être que ceux de l’extrême droite, puisqu’ils sont tous au service d’une puissance étrangère. À la limite, on pourrait les dénommer « traîtres », espions d’une deuxième colonne libérale dont les chefs du renseignement sont à Washington et le cœur financier à New-York.
C’est ainsi qu’actuellement notre informateur Charles Michel… pourrait-être plus atlantiste qu’Européen, tirez-en les conclusions qui s’imposent.
Ne pleurons pas sur BNP Paribas. La banque ne demande qu’à payer son tribut au monstre et à reformer un petit capital matelas pour ses gros actionnaires. Encore moins sur le sort de quelques hauts dirigeants de la banque « licenciés » les poches bourrées justement de dollars, puisqu’ils sont pour la plupart basés dans les succursales américaines de la banque. Plaignons plutôt le petit employé des guichets, puisque la banque a déjà annoncé qu’elle allait procéder à des réorganisations de service à la clientèle.
Quant aux malheureux folliculaires qui se sont extasiés sur l’amende record, plaignons leurs lecteurs qui n’auront même pas eu un début d’explication sur cette nouvelle entourloupe du dollar.

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