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Les truands qu’on mérite.

On rigole de la Corée du Nord qui propage par ses médias des nouvelles complètement inventées, comme par exemple les victoires de son équipe de football en passe de gagner la coupe du monde !
Cela n’est possible que par l’isolement des habitants qui ne peuvent pas communiquer avec l’extérieur, laissant à Kim Jong-un la latitude d’inventer ce qui l’arrange.
Cette information fabuleuse n’est-elle pas également sujette à caution et le journaliste pro-occidental ne nous la livre-t-il pas de façon fantaisiste ?
On ne sait pas. Parce qu’en y réfléchissant, pour qu’elle soit vraie, le pouvoir doit quand même s’assurer d’un nombre important de complices, à commencer par les footballeurs et le staff d’entraîneurs. Dans une vidéo visionnée plus d'un million de fois sur Youtube, une présentatrice hurle son bonheur du parcours des Moustiques Rouges. Ils ont battu le Japon (7-0), les Etats-Unis (2-0) et la Chine (4-0). En finale, les Moustiques joueront ce soir contre le Portugal.
Les tempéraments médiocres de nos ardents, n’atteignent pas l’audace impudente de Kim. Mais, doit-on se gargariser, pour autant, de l’honnêteté de l’intelligentsia politique en Belgique ? Sous nos climats, nul n’ignore qu’un mensonge trop gros atteint l’inverse de l’effet qu’on croyait. Non seulement il n’est pas crédible, mais en plus il dénonce celui qui le profère. Par contre, manipuler une vérité jusqu’à en faire une contrevérité plus plausible ou donner du sens partisan à une statistique, cela s’appelle faire de la politique, monnaie courante en Belgique.
Nos Kim Jong-un sont bien plus subtils et plus retords que le modèle original. Heureusement pour nous qu’ils n’ont pas le pouvoir absolu du Coréen, sinon nous le sentirions passer, même si quelques idiots restaient persuadés que nous serons de la finale au Brésil, ce dimanche.
Pour les appareils des partis, le mensonge est une façon de conserver un pouvoir qu’une vérité inappropriée fait immanquablement perdre. Pour s’en convaincre, il suffit d’ouvrir à n’importe quelle année, les collections de journaux et voir au fil du temps, la dilution de la vérité en hérésie.

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Nous avons un récent exemple, celui du président Hollande. La lecture de son programme électoral est édifiante. Cela l’est au point qu’il en est arrivé à toucher aux fondements du parti socialiste français. Malgré les grands airs connus sur le compromis traditionnel des gouvernements belges, Elio Di Rupo a suivi le même chemin. On peut dire pis que pendre de Kim Jong-un et de son régime, on n’en dira jamais assez ; mais, ce qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est sa constance et son opiniâtreté à maintenir et à défendre son programme dans son intégrale horreur. Nos élites ne peuvent en dire autant de leur constance.
Et puis, il y a les initiatives dues aux soubresauts d’une démocratie exsangue. Là, la malhonnêteté, la rouerie, le sans-gêne et le mépris pour l’électeur prennent du sens.
C’est Charles Pasqua qui met en ligne, ce que ses pairs n’osent dire. On lui impute la responsabilité d’avoir dit «Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire...».
Quand un initié mange le morceau, nos vierges effarouchées libérales réformistes, chrétiennes ou socialistes se récrient. Pasqua trahit la classe politique !
Dans ce milieu la vérité est insupportable ! Noyer le poisson, boule-puanter, contre-attaquer sur d’anciens dossiers, c’est toute la gamme d’une truanderie prête à tout pour durer.
Toujours du Pasqua : «Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent – La politique, ça se fait à coups de pied dans les couilles – On est plus fidèle à sa nature qu'à ses intérêts – Je n'ai jamais honte de rien... ».
Les choses ainsi dévoilées ne sont pas si improductives qu’il y paraît, dans leur vérité brute. Le cynisme est la meilleure façon de se dévoiler et peut réussir aux yeux des électeurs dégoûtés des discours fadasses et inintéressants.
Mais derrière un roi nu, il faut un programme et s’y tenir.
Voulez-vous que je vous dise ? En politique, on a les truands qu’on mérite.

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