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Le cas Michel.

D’ici la fin de l’année, c’est quasiment une certitude, le pays devra aborder « le cas Michel ». Ce libéral modéré, passé du côté de la droite flamande la plus dure, entraîne tout un parti dans sa fuite en avant.
Voilà à peine quinze jours que le gouvernement Michel est installé et on a rarement vu autant de critiques de la part des francophones.
Bien entendu, le Ps est dans son rôle d’opposant, mais tout de même au train où il va, Michel fait le jeu de la N-VA. Ce ne sera bientôt plus Bart De Wever qui demandera la séparation d’avec les francophones, mais les francophones eux-mêmes !
Prenons par exemple l’accord de Michel du droit à l'allocation d'insertion pour les moins de 21 ans, comme l'âge maximal pour introduire une demande d'allocation d'insertion qui passe de 30 ans actuellement à 25 dans le programme du gouvernement, 78% des bénéficiaires de ces mesures habitent en Wallonie ou à Bruxelles.
Les chemins de fer, la politique de la famille, les retraites… même les flics sont contre lui, qu’est-ce que le MR et Michel ne vont pas encore inventer pour gaver les riches du travail des pauvres ! C’est dire comme la grève générale de décembre va chauffer les esprits en Wallonie.
Les saluts aux anciens de la SS flamande, les anniversaires des vieux troubadours du Reich nazi, les déclarations racistes, les attitudes provocatrices sur la nature des procès de la collaboration flamande, sont le fait de la N-VA et du Vlaams Blok. A-t-on entendu la moindre protestation de cet amour pour les Adolphins de ce gouvernement ? Le CD&V et l’Open-Vld rigolent sous cape, pas clairs non plus sur le passé de la Flandre éternelle, plus Guillaume II que Jean Jaurès ; puisque les regards se portent ailleurs, autant profiter du spectacle.
Que n’aurait-on dit si des notables de Bouillon au gouvernement avait fondé par le passé un club rexiste ardennais !
De Wever défend la position de Francken et soutient Jan Jambon. Ce que les francophones appellent une faute grave, l’Anversois n’y voit que des chiures de mouche.
On en vient à se demander si Charles Michel a bien mesuré, ce que la droite flamande a de dangereux pour l’avenir de SA Belgique ?

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Bien entendu, Di Rupo prolongé aurait été dans la nécessité de proposer quelques mesures impopulaires. Compte-tenu de son appartenance à un parti centriste qui n’a plus de socialiste que le nom, il aurait certainement été d’accord pour des mesures tendant à épurer la dette par des restrictions dans tous les domaines, puisqu’il souscrit aux normes européennes et au système économique. Qu’il ait été aussi loin que Michel, quand même pas.
Pauvre droite wallonne ! Un Bacquelaine, un Reynders, un Ducarme, ministres, si c’est ça la nouveauté qui va donner la réplique en face, autant demander le rattachement tout de suite à notre ancienne mère patrie.
L’argument d’Onkelinx est imparable « 75 % des citoyens-électeurs francophones ne sont pas représentés au sein du gouvernement. 20 députés francophones ont accordé leur confiance au gouvernement, 43 ont dit non. Cela veut dire qu’à l’avenir, les partis flamands composant leur exécutif au nord pourront dire : ʺOK, pour le fédéral, on prend qui parmi les francophones ?ʺ Voyons, choisissons… »
Que répondre à cela ? Sinon que Michel, dans sa soif de pouvoir, a été fort imprudent. C’est tout l’avenir de son parti qui est en jeu. Le débat au MR a été une véritable mascarade dans laquelle personne n’a mesuré la crise possible en interne et dans la fourmilière externe, tout à la passion des emplois que l’accord ouvrait aux caïds du bureau.
Michel restera peut-être dans l’histoire, le francophone qui aura aidé l’extrême droite flamande à en finir avec la Belgique.
Et je ne crois pas que les manuels scolaires seront tendres avec lui.
Quant à la crise économique, Michel fait comme Hollande. Il croit qu’il suffit d’aimer l’entreprise et détester ceux qui y travaillent, pour refaire de la croissance !

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