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Veulent-ils vraiment ?

Depuis longtemps, on sait que la démocratie est un grand corps malade, dont on peut améliorer la longévité par des moyens assez simples, dont celui du référendum d’initiative populaire.
Les rapports entre les gouvernés et les gouvernants sont exécrables. Les citoyens ont l’impression que les gens qui vivent de ce système se moquent d’eux.
Cette défiance s’accroît au fur et à mesure que la crise se développe et produit des ravages dans les classes sociales les plus pauvres.
Les citoyens observent que ce n’est pas le chauffeur qui conduit, mais des voix venant d’ailleurs qui commandent au moteur. Ces voix viennent tout aussi bien de Washington que de Pékin. Le chauffeur freine, accélère, met le clignotant, cependant l’engin poursuit le chemin à sa vitesse et tourne quand cela lui plaît. Pendant ce temps, la société consacre les inégalités et on sent de la complaisance du chauffeur vis-à-vis de personnalités qui n’en ont rien à foutre de la démocratie. Ces personnalités exercent sur le régime une telle pression, qu’on peut la qualifier de dictatoriale. L’Écho de la Bourse n’y comprend rien, Trends Tendances fait semblant de comprendre pour le bourgeois qui tremble pour ses placements.
Un seul moyen de feinter avec ces cafards : le référendum ! Ce n’est pas le nirvâna ; mais c’est un pas dans le bon sens…
En gros, la consultation serait accessible dès 16 ans sans condition de nationalité.
« L'organisation d'une telle consultation appartiendra au parlement, mais son recours pourra se faire à l'initiative de la population (100.000 signatures) ou d'un tiers des députés wallons, et enfin du gouvernement. »
À l’époque de l’accord de principe, Di Rupo terminait son dernier tour de piste en premier ministre et il n’était pas possible d’emballer et peser la Loi avant les élections.
Stéphane Hazée (Ecolo), Willy Borsus (MR), Marc Bolland (PS) et Maxime Prévot (cdH), les rédacteurs du texte de loi, étaient donc partant pour une action permettant davantage à l’électeur de participer à la politique de la Région wallonne.
Tout le monde en étant conscients, même les partis politiques !

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Qu’est-ce que la majorité wallonne a bien pu mijoter pour que le consensus sur une consultation populaire des quatre partis, faite en avril dernier, trouve son chemin de croix en décembre ?
« La majorité PS-cdH en Wallonie a annoncé mardi sa volonté de retirer au parlement et au gouvernement l'initiative de lancer une consultation populaire régionale et de limiter cette initiative aux seuls citoyens, afin d'éviter une instrumentalisation particratique. "Seuls les idiots ne changent pas d'avis", ont affirmé les chefs des groupes PS et cdH au parlement wallon, Christophe Collignon et Dimitri Fourny, en présentant à la presse leur nouvelle proposition de décret spécial » (La Libre Belgique).
Selon Collignon "tous les mois, un groupe parlementaire pourrait soumettre à la consultation populaire un débat sur lequel il n'aurait pas obtenu raison en recourant aux armes démocratiques dont il dispose déjà ».
Vu sous cet angle, Collignon n’aurait pas tout à fait tort, si ce n’était que l’on pourrait trouver des conditions strictes à l’emploi des référendums d’initiatives parlementaires ou gouvernementales, puisqu’on en a bien trouvé pour l’initiative populaire, comme celle défendant de faire une consultation sur la politique financière et des budgets.
Le CDH et le PS ont-ils plutôt derrière la tête, le désir d’enterrer cette initiative, quand on sait que pour faire passer la loi, il faut une majorité des deux tiers ?
Les débats auront lieu en commission à partir du 5 janvier prochain.
Le pouvoir en démocratie, comme en dictature, se partage difficilement, mais en rendre une parcelle à ceux qui l’ont délégué relève de l’exploit.
Une démocratie par procuration, c’est comme un vote délégué à quelqu’un d’autre. Personne ne saura jamais si le dépositaire a suivi la volonté de l’autre.
Nous sommes tous victimes de cette mystification.

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