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Ils ont un brin !

Ah ! oui, ce premier mai n’a pas été comme les autres. On sentait bien le déclin de ces processions laïques dans les grandes villes wallonnes, ces dernières années. On ne les imaginait pas avoir une fin si lamentable, faute de marcheurs.
Finis les orphéons des sociétés de gymnastique et les gymnases Troclet/Brunfaut, terminé le regroupement des guichetières de la mutuelle socialiste, le brin de muguet en revers de veste, la mini jupe hardie et la revendication à fleur de lèvres.
Évaporé sans laisser d’adresse le second cortège Rouge vif qui défilait petit, compact, mais plus crâne et qui donnait la frousse aux biens pensants. Séparé de la queue du premier groupe, par une petite dizaine de policiers, le chœur mettait un point d’honneur « à faire table rase » plus bruyamment que les prédécesseurs, taxés de rosés déjà, et de dégonflés, tandis que des flics discrets filmaient les braillards pour le trombinoscope des futures interpellations. Finis les slogans de la colère, la foule grondante jusque sur les trottoirs, méprisées par les habitants des quartiers chics et honnie par les commerçants.
C’est un progrès ce calme du Premier Mai ? Non ! c’est une déchéance.
On ne revendique plus rien. On est content de tout. On quémande seulement.
« Vous n’auriez pas un petit boulot, m’sieu l’employeur. Je suis bien propre, bien poli et je me contente d’un bas salaire pour bosser dur du matin au soir, avec seulement un pipi toutes les quatre heures. »
Rares sont les traces vivantes du trilobite de première souche, ayant échappé à la fossilisation du Parti socialiste, il reste quelques exemplaires conglomérés dans le dirupolien, surtout abondant dans les strates montois.
On en a retrouvé à l’ancienne dislocation au kiosque d’Avroy de Liège. Ils s’étalaient sur une dizaine de rangs à peine avec beaucoup d’espace entre les « militants », auprès desquels des jeunes désespéraient de vendre des gazettes, avec quelques marchands de muguet à la sauvette, mal renseignés et déjà à se demander avec quoi ils allaient payer le bus pour rentrer chez eux.
Inintéressants, semblaient exprimer les regards désabusés du badaud attardé. Des discours dits d’une voix sans feu par des politiciens sans âme, derrière le pupitre en carton tapissé d’un papier rouge, premier mai que l’on craignait et qui a fait rire les « jambonistes » du MR.
Que se passe-t-il ?... dirait un Ancien, revenu des enfers pour consulter le pouls des employés de bureau, successeurs apathiques, des métallurgistes anéantis par la mutation du bassin et la crise endémique.
Pourtant, on n’a jamais eu autant de sujets de râler et de protester contre le sort qui accable le monde du travail.
On dirait que la population fait le gros dos et attend que cela se passe.
Non, le retournement n’ira pas de soi. Le pouvoir économique ne retrouvera pas le sens de la solidarité et de la justice. Une démocratie forte et déterminée est seule capable de l’y contraindre.
S’il est facile de voler à un pauvre le fruit de son travail, essayez donc de prendre un sou à un riche, avec les énergumènes qui se disent ministres de tous ?

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La foule liégeoise du Premier Mai, vaguement socialisante, n’existe plus. Liquide, elle s’est évaporée dans la résignation et la soumission à Charles Michel et Bart De Wever.
Le Ps est dans tous ses états, car elle constituait le plus clair de sa clientèle. La FGTB suit et résiste encore autour des services juridiques et des guichets donnant/donnant, l’aide juridique contre être en règle de cotisations.
Un dépôt après l’évaporation existe. Il est constitué de militants et de sympathisants qui ne baissent pas les bras et qui, au contraire, devant l’avachissement, trouvent des raisons de renforcer leurs convictions. Bien entendu, anciens adhérents ou plus à gauche de tous temps du PS, ils se comptent, aujourd’hui Premier Mai 2015, dans les rangs de l’extrême gauche. Ce ferment balbutie à peine. Mais, il est devenu nécessaire.
Que les rentiers du système se méfient « Les chants désespérés sont les chants les plus beaux ».

Commentaires

Ah ! Musset...
Mais franchement, cher Duc, vous y croyez encore à une probable révolte des Wallons ? Moi pas hélas ! "Ils sont belgifiés", disait Trotski, et contents de leur sort. Le roi, la reine, le foot, les courses cyclistes, RTL-TVI/RTBf, "The Voice", la télé réalité, la malbouffe..., ils ont tout ! Pourquoi se plaindraient-ils ? Enfin, bon courage à vous... !

Ah ! Musset...
Mais franchement, cher Duc, vous y croyez encore à une probable révolte des Wallons ? Moi pas, hélas ! "Ils sont belgifiés", disait Trotski, et contents de leur sort. Le roi, la reine, le foot, les courses cyclistes, RTL-TVI/RTBf, "The Voice", la télé réalité, la malbouffe..., ils ont tout ! Pourquoi se plaindraient-ils ? Enfin, bon courage à vous... !

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