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La mondialisation heureuse (suite).

Depuis que les anciens États colonisateurs, parmi lesquels la Belgique, ont rendu les clés des pays qu’ils exploitaient aux dirigeants locaux, des âmes inquiètes pourraient se demander pourquoi les missionnaires sont restés et qu’à ceux-là se sont agrégés les ONG et bien d’autres associations caritatives. N’aurait-on laissé que des ruines et des populations à l’état de besoin ?
Pour l’Afrique, de nombreux projets existent. En Région liégeoise, Jean-Denis Lejeune et son épouse ont fondé une ASBL dont l’ambition est d’installer en Afrique des systèmes de pompage des eaux phréatiques. Borloo, en France, souligne l’importance de l’électrification des villes. Des projets de tout ordre se comptent par dizaine.
L’entreprise coloniale des États européens n’aurait donc été qu’un simulacre de bonnes intentions afin que les Occidentaux croient à l’engouement altruiste des colonisateurs, puisque de l’aveu même des membres actifs de ces ASBL, l’Africain aujourd’hui vit dans la misère.
Tout est clair. Les colonies ont rapporté des fortunes aux colons. À leur départ, presque tout était à faire, cela signifie que les occupants n’étaient que des prédateurs.
Comme rien ne change, serait-ce que les États coloniaux ne se sont pas tellement dégagés des entreprises, que les dictateurs autochtones remplaçant les colonisateurs ont poursuivi le système de profit, ou encore que les fonds d’investissement ont rempli les vides laissés par les colons, afin de s’en mettre plein les poches ?
Il y a un peu des trois de ce gangstérisme international. Le rapport de force que suggère le pouvoir de l’argent peut soudoyer des dictateurs, se payer des gardes-chiourmes tenant lieu de contremaîtres. L’Afrique mise en coupe réglée par les multinationales, les pays développés y puisent les matières premières sans aucun bénéfice pour les populations.
Les anciens États colonisateurs n’ont plus aucun intérêt à avoir des colonies. L’argent s’en charge, celui gagné du temps des colonies, rentabilisé sur les lieux du crime, après qu’il ait été « lavé » dans un tour du monde des banques.
C’est plus facile de s’installer aujourd’hui en Afrique, qu’avant. Il suffit de graisser la patte du potentat du coin et de remonter, éventuellement, jusqu’au « président » du pays. Ensuite, on fait ce qu’on veut. On paie mal ou pas du tout les ouvriers. On liquide en douce les récalcitrants dans la brousse et on exploite à fond le site sans se soucier de la pollution et de l’environnement.
L’OMC se charge de tout, la libre circulation des marchandises et des capitaux et hop, que je t’embrouille. Là-bas comme ici, cela s’appelle la mondialisation, système qu’appellent de tous leurs vœux les libéraux du MR qui prennent au Fédéral, toutes les décisions à notre place au sujet de notre ancienne colonie.
Ainsi donc, le système est parvenu à faire pire que du temps de Léopold II, sous prétexte de progrès et de modernité !

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Nos dirigeants d’une même voix jurent que le tableau est exagéré. Ce n’est pas la petite Belgique qui pourrait mener une politique à contre courant, disent-ils, comme s’ils en avaient du regret !
En quelque sorte, la colonie, l’invention des États du Nord au XIXme siècle, est un domaine qui a été privatisé, comme on le souhaiterait de la poste et des chemins de fer.
Les gouvernements de nos indécentes démocraties se contenteront de taxer les bénéfices rapatriés dans nos banques !
Par les temps qui courent, les immigrés sont de deux ordres : ceux qui fuient les exactions de Daech et l’intégrisme musulman, ce sont des réfugiés politiques, et les autres, les immigrés économiques, que nous avons maltraités au temps des colonies (la mondialisation « heureuse » achevant notre travail), passent pour des profiteurs honteux et des parasites.
Bien entendu, les réfugiés économiques sont refoulés. Il ne manquerait plus que nos victimes se mêlent aux victimes de Daech ! Nous passerions pour des complices de l’EI !
Sinistre, ce raisonnement !

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