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Moi, citoyen ? Tu rigoles !

Qui réfléchit à sa citoyenneté à l’impression d’être englouti dans une sorte de gouffre dont on lui dit que c’est là qu’est la majorité, et aussi profondément soit-il sous terre, qu’on l’a entendu. On sait ce qu’il veut et on va s’occuper de lui. Il est inutile d’en dire plus. Ceux qui sont vainqueurs par les urnes vont agir en conséquence.
S’il n’est pas d’accord avec le nombre, on lui fait comprendre qu’il est dans l’opposition, qu’il a les mêmes droits, sauf qu’ils comptent moins.
Là-dessus, des individus qu’on voit depuis toujours dans la fonction se placent dans les pouvoirs de décisions, arrangent les choses à leur manière, sous prétexte qu’il faut des compromis pour obtenir une majorité, ce qui visiblement ne sert à rien non plus, puisque la conjoncture économique ne permet pas de faire une autre politique que celle du « redressement ».
Si bien que la grosse majorité des citoyens se dit, non sans raison, que vue sous cet angle la démocratie est un bel engin inutile, puisqu’elle ne fonctionne pas. C’est une sorte d’ornement que l’on vénère, comme la statue de Jeanne d’Arc ou le portrait de Léopold premier. Sa seule fonction est de bien nourrir les gens de pouvoir à son service.
C’est faux, jure l’ensemble des pouvoirs. C’est la seule manière de gouverner avec le plus de justice possible. Ce modèle, nous avons fait des guerres pour l’imposer à tous. Si chez certains, nous avons échoué, c’est parce qu’ils n’étaient pas prêts pour la liberté.
Admettons que demander l’avis de tout le monde est impossible, et puis, beaucoup n’en ont pas, certes, mais on pourrait quand même arrêter de le faire par sondage d’opinion. Un sondage n’est, somme toute, qu’une élection masquée, puisqu’on y dégage aussi une majorité réelle et à la fois fictive, afin de dégager « une tendance » utile pour des spéculations sur l’avenir.
Au lieu d’afficher les avis des gens de pouvoir d’après les sondages, on pourrait afficher l’avis des sondés, sur les gens de pouvoir.
Que ressort-il de cela ?
Le sentiment d’une non-existence citoyenne.
Il y a peut-être de la griserie à n’être rien dans certains cas, mais dans celui-ci, on atteint facilement des hautes températures d’exaspération.

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D’autant que les gens de pouvoir sont arrogants, mal polis et parfois imbéciles.
Je reviens sur Bart Tommelein et sur ce gouvernement et ses poussahs qui attendent que De Wever les fasse balancer d’une chiquenaude, pour s’en amuser.
Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête de ce libéral flamand à propos des fraudeurs du chômage ? Certes, il y aura des débats à la Chambre, mais moi qui ne suis pas d’accord avec rien de tout cela, ce n’est pas un débat que je veux, c’est purement et simplement voir ce guignol redevenir comme moi, un citoyen anonyme.
Et qui va m’entendre ? Qui va prendre mon aversion en considération ? Qui va seulement consigner mes déclarations de rejet absolu ? Certainement pas au Soir, si l’on en croit le 11.02 d’hier.
On voit bien que la non-reconnaissance des gens cache aussi derrière des lois et des discours justificatifs, une domination de la population et son exploitation par le biais du suffrage universel arrangé à la sauce de nos démocraties confisquées, pour le grand bénéfice d’une minorité au détriment d’une majorité. Voilà qui est le comble de l’hypocrisie, pour un Régime qui se veut à l’écoute de tous.
Nous sommes les victimes d’un système que nous avons voulu et pour lequel nous avons lutté. Nous ne sommes plus les co-décisionnaires, mais les servants sans pouvoir de ce dit-système. Nous en avons été dépossédés par deux puissances, antinomiques au départ, qui se sont alliées contre nous : le pouvoir économique et le pouvoir que nous avons délégué à des individus, dont nous n’avons jamais été les maîtres.
Il serait temps de revoir une éthique démocratique dans une zone plus vaste que celle de la Belgique, c’est-à-dire l’Europe, si nous voulons que cela ait un sens.
Par exemple, des mouvements citoyens à caractère philosophique et désintéressé, par-dessus les frontières, me conviendraient parfaitement.

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