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L’impasse.

Parmi les nombreuses contradictions du système économique que nous subissons, il en est une qui résume à elle seule les inconséquences des autres. Elle concerne la croissance. On ne parle que d’elle. D’après les sommités qui font le monde économique d’aujourd’hui, elle serait le remède au chômage, à la morosité générale et remettrait pour un temps dans un placard, le cauchemar de la dette.
Sans croissance, l’économie stagne et finit par régresser (Les experts).
La croissance est donc le véritable moteur de l’économie, celui sans lequel plus rien ne va.
À bien suivre ce raisonnement, notre système économique est donc condamné à la croissance éternelle, sous peine de voir des crises à répétition, de plus en plus profondes et dramatiques, secouer la société.
Du point de vue pratique, il n’est venu à l’idée à personne que pour être utile, la croissance devait également s’équilibrer entre travail et capital, afin que le profit supplémentaire soit partagé. J’ai déjà écrit là-dessus en démontrant que l’on pouvait avoir de la croissance qui ne profiterait qu’aux détenteurs des capitaux. Le chômage et le revenu des travailleurs resteraient identiques. Par conséquent la croissance n’aurait aucun effet sur la dette et le social.
Se poser la question en abordant le problème par la philosophique, c’est pire encore.
L’interrogation serait : « Le progrès est-il infini ? ».
Il le serait par une conquête d’un espace infini. C’est une projection folle sur un avenir de l’homme complètement bouleversé par des techniques dont nous n’avons qu’un très faible avant goût, sans posséder aucun des rudiments d’une vulgarisation à l’échelon de l’immigration de la population d’un continent.
Nous sommes bel et bien dans un espace fini, assez pauvre de ressources en considérant les dix milliards d’êtres humains que nous serons bientôt.
Dans l’état des techniques dont le monde dispose, résoudre le problème du progrès infini ne se pourrait que par l’appropriation des ressources permettant une croissance constante d’un groupe d’humains au détriment des autres. Ce serait un affrontement ouvert, une guerre avec des soldats qui remplacerait l’espionnage industriel actuel qui est aussi un conflit, sous couvert d’une escroquerie commerciale, moins spectaculaire, quoique par intimidation, les États-Unis, les champions du genre, entretiennent la plus puissante armée au monde.

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Le progrès général n’est donc pas infini.
Les économistes qui nous en parlent en traduisant progrès infini par croissance, jouent évidemment sur les mots et évitent de parler de croissance « infinie ».Car tout est relatif. Un syllogisme pourrait être formulé de la façon suivante :
1. Si tout est relatif, « tout » est une vérité absolue.
2. Cependant si tout est relatif, cette vérité absolue est également relative.
3. Donc une vérité absolue est relative !
Plutôt que poursuivre l’illusion de la croissance, si nous parlions d’un monde « fini » c’est-à-dire un monde dont on a pratiquement fait l’inventaire des ressources naturelles et qui n’aurait d’espérance que dans le progrès des techniques et des sciences pour leur exploitation raisonnée, c’est-à-dire régénérative et renouvelable ?
Qui ne voit alors l’impossibilité d’intégrer la loi du marché d’un libéralisme aveugle dans ce cadre de respect de la nature ?
Cette réflexion est prémonitoire d’un monde obligatoirement soustrait au système capitaliste sous peine de disparition. Pour sortir de l’impasse, il faudrait que tous les hommes deviennent sages et philosophes en même temps !
On voit le dilemme dans lequel nous sommes !
Aux dernières nouvelles les chiffres du chômage en France viennent de tomber. Voilà qui ouvre un autre débat. La croissance est là et le chômage progresse encore de 25.000 unités pour le trimestre !
Si j’étais Hollande, je regretterais déjà de conditionner ma candidature pour un deuxième mandat à la baisse significative du chômage en 2017 !

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