« Chômage, toujours et encore ! | Accueil | L’Europe demande psychologue ! »

Je vote OXI !

La Grèce a 312 milliards de dette. D’autres pays, comme la France et la Belgique ont aussi des ardoises.
À qui doit-on ces paquets d’argent ?
De savants graphiques existent. Les détenteurs de la dette et l’Europe des États qui la dominent font une belle bande de pilleurs d’épave que Tsípras a raison de traiter d’escrocs.
La crise de la dette grecque n’est-elle pas aussi la crise de l'Europe, des Etats européens, de ses banques et de sa monnaie ?
Car enfin, si la dette grecque est détenue en partie par la banque européenne FEFS et le FMI, des fonds privés sont également mêlés à ce contentieux. Simple question de bon sens, comment des spéculateurs privés peuvent-ils avancer de l’argent à un État en surendettement ? Quelles sont les conditions particulières de ces prêts à risque ? Les intérêts élevés ne sont-ils pas une partie des causes de la situation actuelle ? Toutes questions auxquelles il est difficile de répondre.
Mais, je comprends très bien l’OXI des électeurs. Pour ma part, à leur place, je voterais « non » à saigner d’avantage ceux à qui on a déjà tout pris.
L'Europe, dans un monde économique en déséquilibre croissant, croit résoudre ses contradictions internes, ses inégalités sociales qui explosent et le risque d'une sévère période de récession globale, par un ultra libéralisme et donc une politique qui n’a pas de majorité si on procédait à un référendum du type grec dans les pays de la monnaie euro.
Une chose apparaît dans les graphiques : les déficits augmentent rapidement pour les pays les plus endettés. Un taux d'intérêt élevé augmente inévitablement les difficultés du pays à rembourser et, plus les taux sont élevés, plus ils sont du domaine de la spéculation. Pour la Grèce, on pourrait parler d’usure !
Pour apprécier le risque et fixer les taux, les prêteurs font appel à des agences privées spécialisées dans la notation des emprunteurs. On les connaît : Moody's, Standard and Poor's, Fitch, etc. Ces agences de notations privées renseignent les prêteurs aussi bien sur les Etats ou les entreprises que sur les ménages. C'est pour conserver une bonne notation que l'on coupe régulièrement dans les budgets sociaux et que l'on fait des cadeaux fiscaux aux entreprises et aux épargnants capitalistes.
On voit dans quel coupe-gorge les Grecs sont tombés et pourquoi Charles Michel joue aux quilles avec les chômeurs et les pensionnés, ses cibles favorites de chez nous.
La propagande capitaliste nous baratine à longueur d’antenne et sur leurs journaux papiers que la dette vient de trop de dépenses. Or, depuis les années 80, les États de l’UE ont baissé la fiscalité des ménages les plus riches et des entreprises, l’évasion fiscale a fait le reste.
Par la dette, on met en place un transfert de richesses vers les plus riches. Les sommes correspondant aux cadeaux fiscaux sont transformées en actions ou prêtées à l'Etat. Ce qui pose la question de la légitimité de cette dette.

1jalebt.jpg

Dans la zone Euro, plusieurs crises s'empilent : la crise des pays les plus endettés, la crise des banques et la crise de l'Europe en tant qu’institution qui se veut démocratique, sans pour autant faire droit à l’avis des peuples.
Pour la dette de la Grèce les prêteurs réclament des taux de 28 % !
Les exigences de la Commission Européenne, de la BCE, et du FMI ont entraîné des politiques d'austérité sans précédent : toujours plus de privatisations, taxes sur les boissons, l'automobile, l'immobilier, baisse des salaires des fonctionnaires et chômage technique pour une partie d'entre eux, gel des retraites, baisse de 40 % des retraites supérieures à 1200 €. Avec pour conséquence un chômage s'envolant vers les 28 % et une récession qui rendent encore plus difficile le remboursement de la dette, ce qui transfère alors la crise de la Grèce aux banques qui ont largement financé son endettement. Les banques détiennent, avec les compagnies d'assurances, 71 % de la dette grecque. Voilà une situation qui ressemble à la crise des subprimes, des risques de défaut de paiement obligent les banques à accumuler des réserves et à réduire leurs offres de crédits.
Depuis mai 2010, la BCE achète des titres de dettes d'Etat Européen sur le marché secondaire. Il ne s'agit pas d'aider les pays, mais d'aider les banques.
C’est l’Europe 100% libérale qui nous a conduits là où nous sommes. Une Europe libérale où les pays sont soumis à une forte concurrence interne, qui pousse à la recherche absolue de la compétitivité et nourrit ses exploiteurs industriels et politiques de la casse sociale, qui se joint aux marchés financiers pour réclamer des plans d'austérité et fait payer par les travailleurs les créances des plus riches parasites, qui fait exploser la dette des plus fragiles, etc.
En bref, ces dettes ne sont pas les nôtres et ce n’est pas à nous de les payer. Si le peuple grec est conscient du problème, il ne votera pas pour se dépouiller davantage.
J’espère dimanche que le NON l’emportera.

Poster un commentaire