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À quand un État Kurde ?

Comme on s’y attendait, l’aviation turque a mené dans la nuit de lundi à mardi une série de raids contre des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie. Après un petit saupoudrage à la mitrailleuse des positions de Daech trop près des frontières turques, c’était surtout du feu vert pour coincer les Kurdes entre deux fronts dont Erdogan, le sultan du Bosphore, avait besoin.
C’est toute la duplicité de la démocratie américaine qui apparaît en filigrane dans cette politique. Elle consiste tout simplement à dénoncer ce qui l’arrange et à profiter des situations « à la Pinochet » dans lesquelles, elle y démêle son intérêt. Peu importe les dégâts collatéraux et les paradoxes des dénonciations à géométrie variable dont l’Amérique se fout.
Les américanolâtres d’Europe n’y ont vu que du feu. L’ennemi à abattre est essentiellement Daech et peu importe les alliés douteux dont on se pare. Les Kurdes sont des terroristes, comme les Palestiniens, un point c’est tout, a décidé les USA et ses Alliés, sur plainte des Turcs il y a de cela quelques années. Et le comble, c’est que nos illustres de gauche et de droite sont unanimes : ils pensent pareil ! Et vive l’OTAN, l’Amérique, les pays du Golfe, Israël et Obama.
Voilà bien la politique de l’autruche dans toute son irresponsabilité, on s’est emparé des exactions épouvantables des religieux extrémistes de l’EI pour en faire des sommets de l’horreur, espérant que toutes les magouilles concomitantes, ventes de pétrole, marché parallèle, traite de l’humain comme du bétail, passent dans le flou artistique d’une lutte « implacable » à un seul ennemi.
On ne voit plus les petits meurtres entre amis à l’ombre de la grande croisade !
Et l’Europe des Michel et consort applaudit !
Et que lit-on dans la presse à propos de l’offensive turque contre les Kurdes ?
« … en riposte à des attaques meurtrières attribuées à ces rebelles kurdes, a annoncé l’armée turque. 17 cibles ont été frappées avec précision dans la province de Hakkari », a précisé l’état-major turc dans un communiqué. »

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Quoi qu’il arrive, et quoi que l’on fasse, l’Europe libérale est complice de toutes les décisions des USA dans sa politique extérieure, même si certaines positions américaines contredisent les intérêts européens et la politique que celle-ci aurait souhaité faire sans la pression américaine. Hors de question de penser autrement que le Pentagone, absolument exclu d’agir différemment des Bourses et de Wall Street en particulier, pour sauver notre économie qui a bien pourtant besoin d’importantes modifications.
Avec la Turquie, c’est un vieux contentieux avec l’Europe. Les peuples européens ne voulaient pas d’association avec ce pays moyen-oriental en vue d’une intégration et ce en raison d’une grande méfiance sur le semblant de démocratie que ce pays nous jouait.
Peine inutile, les américanolâtres le voulaient avec l’appui de Washington qui avait intégré la Turquie dans son dispositif de défense.
Ils balayaient d’un grand geste le bouleversement que cela aurait été, de l’arrivée d’un État de 80 millions de musulmans dans une Europe déjà handicapée par la prépondérance des cultes sur les lois laïques !
On le voit bien avec l’accord d’Erdogan pour le prêt de bases militaires à l’Amérique et le complet dédain de notre réprobation pour faire du peuple kurde, ce que ses prédécesseurs firent du peuple arménien en 1915.
L’Europe ne compte pas, n’a jamais compté, parce que les décisions économiques ce n’est pas elle qui les prend et que son système ne lui procure pas les moyens militaires de s’affirmer indépendante des États-Unis.
L’actuelle crise interne en Turquie pourrait déboucher sur une guerre civile, si tant est qu’Erdogan irait jusque là, tout cela parce qu’il a perdu les élections à cause de la défection des Kurdes de Turquie, après l’affaire de Kobané.

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