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Une odeur de merde !

Cela va être quelque chose à la rentrée.
Il faut que nos illustres se rattrapent en septembre sur le farniente du mois d’août.
Depuis son transat quelque part au soleil, mais loin de Daech, notre inestimable Charles Michel (c’est pour ça qu’on ne l’estime plus) nous a envoyé son pensum de vacances. Il a chargé les journaux bien pensants de nous le faire apprendre par cœur : la situation s’améliore. La Belgique est en train de sortir du trou (je n’ai pas écrit « du cul ») dans lequel le gouvernement précédent l’avait abandonnée. Encore quelques efforts nouveaux sur lesquels le gouvernement réfléchit et notre situation retrouvera à peu près le niveau qu’elle avait vers les années 1980, quand ça ne sentait pas encore le roussi. Notre production a fortement augmenté et nos salaires fortement baissés. Nous travaillerons plus longtemps pour une moins bonne pension. Donc tout cela est positif et les économistes sont contents.
Tous les graphiques sont à la hausse, y compris celui du chômage officieux (les chômeurs recensés plus ceux qu’on a reclassé dans les CPAS ou qui sont nourris et logés dans leur famille et qui n’existent plus pour l’ONEM, ni pour Charles Michel) par contre le chômage officiel est en diminution constante. Encore quelques bonnes mesures à prendre et il sera en forte baisse.
La "tax shift" n’a pas encore frappé les ménages, mais qu’on ne s’impatiente pas dans les chaumières, le génial Alexis-Charles Tocqueville-Michel a pensé à elle tout de suite. Il paraît que les relèvements des taxes et impôts pour compenser le soulagement des charges patronales seront indolores, moyennant le bon anesthésiant des beaux discours.
C’est quand même pour la Belgique qu’on travaille dur et on peut bien faire ça pour elle.
Depuis que Charles incarne nos trois couleurs, il est presque beau, quasiment transfiguré par l’amour de la patrie. Il l’aime, c’est certain, beaucoup plus que les gens. Mais vous avez vu la gueule qu’on fait quand on bosse plus pour toucher moins ? Alors, que les sacrifices devraient nous hisser à l’égal de l’élite, enfin l’étage en-dessous tout de même, mais hissés malgré tout.
Si vous voyiez ma tronche en écrivant ces lignes, vous auriez peur ! Comment voulez-vous que Charles nous aime ? Pour lui, libéral absolu, le peuple n’est pas beau. Il l’empêche de rêver à la société idéale faite exclusivement de milliardaires. Nous vivons dans la cour des miracles, tracassés de nuit par les insectes, tracassés de jour par les chefs de service. Nous ne sommes pas toujours propres sur nous et je défie nos chauves, d’avoir le crâne aussi luisant que le sien. Nous manquons d’hygiène, nous manquons de tout ! Certains n’ont même pas le temps de se bien torcher avant de courir le matin à leur travail.

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Si on prête à François Hollande l’expression « les sans-dents » pour nous désigner sous forme de générique, peut-être qu’un jour apprendra-t-on que le bon Charles nous appelle « la merde au cul », à cause de la qualité Carrefour des papiers de toilette que nous utilisons en priorité, en raison d’une feuille par défécation. À cause de cette particulière économie nous sentons mauvais, avec la Tax Shift, il est possible que nous soyons obligés de répéter l’opération avec une demi feuille. Dorénavant, regardez bien les mains des ouvriers avant de la leur serrer, Messieurs les libéraux, lorsque sur les estrades vous devrez passer par là !
C’est à cause de nous que la perle de la rue de la Loi ne prolonge pas ses vacances. C’est pour nous qu’il endure Didier Reynders au gouvernement et c’est pour notre survie qu’il est devenu l’ami intime de Bart De Wever.
Je m’en veux presque de ne pas l’aimer !
Nous ne nous aimons pas parce que nous nous ressemblons : lui et moi, nous avons horreur qu’on nous pique notre pognon. Jusqu’à présent, c’est lui qui me l’a met bien profond. Malgré son tas d’oseille, il en veut à mon petit tas, ridicule par rapport au sien. Mais c’est comme ça. Si son tas est énorme par rapport aux petits tas de mes voisins, par contre, tous ces petits tas sont bien supérieurs au sien. Il veut en finir avec cette injustice. Je n’apprécie pas son geste, mais je le comprends. Il est même possible qu’à sa place, je ferais pire. Je vois d’ici sa gueule, si je lui prenais tout son osier, récompense du peuple à son admirable travail d’une Belgique en pleine rénovation libérale.
Excusez-moi, mais je quitte mon clavier pour me laver les mains. Ce n’est pas tant que je me sois mal torché, mais quand je pense à lui, c’est curieux, ma pensée devient olfactive ! Le croiriez-vous, je ne peux plus penser à Michel sans en même temps sentir flotter autour de moi une odeur de merde !
C’est étrange, non ?

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