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Bousculade (rouflôde)

Les religions qui n’en ratent jamais une pour la pratique de leurs manifestations collectives ont depuis des temps immémoriaux inventés des lieux sacrés, fruits d’engagements mystiques d’une catégorie de croyants à qui on ne l’a fait pas et qui voient ce que personne ne voit. Elles ont encore frappé à Mina, près de la Mecque avec 717 morts et 805 blessés au tableau, par délégation des pouvoirs à celle qui est à la mode, en tous cas à celle dont on parle le plus aujourd’hui, la religion musulmane.
Le tableau de chasse s’allonge ainsi avec les frasques de la petite dernière.
Les anciennes n’étaient pas en reste. On n’a pas les statistiques de la vénération dévolue à Baal, elle a cependant laissé des souvenirs impérissables de tortures massacrantes dont les récits furent recueillis par des érudits et qui donnent encore froid dans le dos.
Puis vinrent les dulcinées mythologiques avec cigüe et grands spectacles de crucifiement. Suivies immédiatement par les admirables hécatombes qui de Montségur à Jérusalem perpétuèrent la tradition.
On pourrait dire que le meurtre en offrande à dieu a des cycles comme la lune à la terre, avec périgée et apogée. C’est ainsi que chez le pape François, les cathos sont au périgée et que chez Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'organisation de l’Etat islamique, on pense atteindre bientôt l’apogée. Par conséquent les uns sont aux chuchotements et palabres de paix, tel François qui veut réconcilier tout le monde et le leader de Daech qui se place directement dans la succession de Mahomet, grand massacreur et homme de foi.
Les cathos jadis eurent leurs antipapes, les croyants de la religion en pointe ont différentes versions de la pensée divine qu’ils débattent à coups de kalachnikov.
Passons sur les échauffourées et les exactions comme fatalités incontournables généralement à l’extérieur des villes saintes, il y a bien par-ci par-là quelques morts à des réunions mystiques surtout lors du pèlerinage annuel de La Mecque.
L’Arabie Saoudite a drôlement foiré cette fois ci, à Mina pour le rituel de la lapidation de Satan.
Aux dernières nouvelles, il va bien merci. Il n’était pas parmi les morts.

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Le rite rejoint celui de Jésus qui mettait au défi de lancer la première pierre. Ici on en jette 49 que chaque croyant prélève à Muzdalifah. Peut-être le prophète y avait-il là-bas un terrain pierreux qu’il souhait valoriser ? Toujours est-il qu’y vendre des cailloux est un métier lucratif. À raison d’une centaine de grammes par projectile, voilà cinq bons kilos de pierre dans les poches. Faites l’expérience de deux kilos et demi de pierrailles dans chaque poche du pantalon et marchez huit kilomètres avec ça, vous me direz des nouvelles de l’état de vos testicules !
Aussi lourdement chargés, étonnons-nous qu’il y ait des bousculades avant les lancés, sans oublier les souffrances infernales dans les parties sensibles…
Voilà tous les ingrédients réunis pour une catastrophe religieuse comme l’Occident en eut sa part jadis, quand les Espagnols s’étaient mis en tête de convertir tout qui respirait encore sur le nouveau continent après le passage des conquistadores.
Manque de bol pour les sabreurs saoudites, la chute d’une grue sur la grande mosquée de La Mecque avait déjà un peu déblayé le terrain.
Bien entendu, nos jésuites vont compatir et nos religieux dans l’âme que sont devenus nos Frères Supérieurs laïcs vont discourir sur la foi qui soulève des montagnes et ces fichus cantonniers saoudiens qui bloquent une issue sur trois en raison de travaux de voirie, à l’endroit précis où les croyants jettent leurs cailloux sur le mur symbole.
Ma grand’mère me disait déjà il y a longtemps que jeter des pierres, c’était vilain.
Voilà ce que c’est d’écouter Mahomet plutôt que sa grand’mère.
C’est tellement peu sérieux de finir comme ça étouffé par les autres dans la niaiserie d’une coutume imaginée par des mystiques un peu fêlés, qu’on se demande si les descendants d’Averroès connaissent encore le principe de l’entonnoir ?
Reste la compassion pour ces pères de familles, ces gens d’habitude sérieux, mourir ainsi c’est tout à fait horrible et, en même temps, cela ne fait pas sérieux.

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