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Abyssus abyssum invocat…

Jadis, le médecin disposait de la langue latine pour communiquer à ses pairs et éventuellement au curé pour la mise en bière des patients malchanceux. On remettrait au goût du jour cette manière d’empêcher le vulgaire d’apprendre des choses, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Charles Michel, dans son trilinguisme imparfait (il est meilleur en flamand qu’en anglais) pourrait ajouter le latin des docteurs en pharmacie et en médecine, cela n’aurait rien changé au sens des informations de la conférence de presse de ce soir 23 octobre et cela aurait épaté la flopée de journalistes étrangers qui se demandent ce qu’ils font à Bruxelles.
Max-la-Menace aurait débuté par « Abyssus abyssum invocat Annibal ad portas (1)… etc. » au moins, on s’en serait souvenu et les francophones auraient été moins mortifiés.
Franchement, ai-je besoin de l’écrire ? Cette avalanche d’éditions spéciales dans les télés à quelque chose d’inquiétant comme une paranoïa des élites perdus sans leur Tomtom.
Ce n’est pas parce qu’on est montré du doigt dans toutes les démocraties avec notre pépinière de djihadistes s’entraînant à Molenbeek que Charles Michel doit jouer les Rambo et faire trembler la ménagère quand elle s’approvisionne sur un marché public.
En principe, un chasseur à l’affût ferme sa gueule, le pêcheur à la ligne aussi, par ailleurs.
Qu’y aurait-il eu de changer avec les forces de police habituelles si on avait procédé aux arrestations et perquisitions en douce ? Rien !
Certes, les autorités disent « on ne peut pas savoir ». Il faut prendre toutes les précautions au cas où ? Si on les avait prises sans rameuter le coin des inquiets, moralement on s’en serait mieux portés. On aurait eu moins de honte d’avoir fait chou blanc. On aurait arrêté des gens au faciès comme d’habitude, puis on les aurait relâchés comme aujourd’hui, sans faire d’histoire. Les personnels des télévisions auraient pu passer une bonne nuit chez eux.
Les patrons la trouvent plutôt mauvaise. Quelqu’un a déjà chiffré les pertes du week-end et de lundi à plusieurs millions. Il y a de la faillite dans l’air.
Nos démocraties présentent le mufle pacifique d’une blanc-bleue paissant dans les prés du fermier Graindor. Le pacifisme radical n’est pas un signe de civilisation, mais la marque des gens trop sûrs d’eux : des losers nés ! Que d’autres puissent vivre autrement, c’est-à-dire aussi bêtement, mais l’illumination en plus, ne les effleurerait même pas ; que ces énergumènes veulent nous détruire parce que nous ne cumulons par la douleur au travail avec la culpabilité d’être sans leur Dieu, même Max-la-menace n’y croyait pas !

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Notre supériorité en création de gadgets et de progrès sur le reste du monde nous a fait croire qu’il ne pouvait plus rien nous arriver.
Pour comprendre un conflit, nous avons besoin d’une guerre classique, avec des tranchées si possible, les méchants d’un côté, les bons de l’autre. Là on s’y retrouve.
Le comble, dans le cas de Daech on sait où l’ennemi se trouve et on fait comme si les voyous qu’il nous envoie par paquets de douze étaient le fin du fin de la guerre. Notre pacifisme nous rend incapable de réfléchir. C’est comme si on jouait au football dans un seul camp, le nôtre, ce qui ne serait pas le cas de l’adversaire qui occuperait tout le terrain.
On peut gloser sur l’islam, mais les propos doivent s’accompagner de remarques sur l’amalgame à ne pas faire, enchaîner ensuite sur le respect dû à toutes les religions ! Et surtout ne pas oublier de dire que les gens de Daech ne sont pas de vrais musulmans. Sinon, on vous regarde de travers. Ce n’est pas la peine de continuer.
Notre lubie est l’ethnocentrisme occidental : les autres vont devenir comme nous à notre contact. C’est imparable. Enfin, c’est ce qu’on nous a répété depuis que l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient déménagent chez nous par vagues de plus en plus accélérées. Les politiciens de l’officielle Belgique sont devenus bi-sexes, bi-nationalité, bi tout ce qu’on veut. Ils ont nommé à coup de passe-droit d’autres bi extraits des vagues successives, belgifiés et éligibles pensant convaincre les primo et secundo arrivants. Four complet. Ils ont enclenché quelque chose que personne ne peut plus arrêter. Houellebecq a raison. Vos petits enfants apprendront le coran pour avoir une place dans l’administration, comme Max-la-Menace parle anglais.
C'est une nouvelle forme de colonisation à l’envers de la précédente : la nôtre !
Une anecdote pour la route.
Ce soir à la conférence de Max-la-Menace au 16 rue de la Loi, on avait invité Rudy Demotte qui s’est pointé sur l’estrade avant Charles Michel. Il a voulu s’asseoir à la place centrale, celle du premier ministre, habitué des premières places. Kriss Peeters d’un geste l’a expédié à son siège, l’avant-dernier de la table ! On devrait pouvoir remontrer la scène. Dommage que nous n’avons pas un « Petit Journal » comme Canal+ !
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1. L’abîme appelle l’abîme : Annibal est à nos portes !

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