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Kosmopolitès.

Il ne reste plus grand-chose de ce que nous ont laissé les philosophes grecs dits cyniques.
Quelques fragments épars, dont on n’est pas sûr.
Si nous n’avions pas eu un drôle de type du nom de Diogène Laërce (ne pas confondre avec Diogène de Sinope), érudit et archiviste sans doute, ayant vécu au début du 3me siècle de notre ère, nous en saurions encore moins. Cet historien des Lettres, bien avant l’invention du terme, est pratiquement l'unique source sur la vie et les travaux de nombreux philosophes, notamment des lettres d’Épicure.
De l’époque que nous traversons à celui de la Grèce antique d’importants événements sont survenus qui n’auraient de sens que si au-delà des techniques, l’Homme moderne avait appris des Anciens la philosophie de l’existence.
Hélas ! les crimes et les exactions de toutes sortes ne découlent pas que de la méconnaissance des philosophes anciens ; mais de l’inculture quasi générale qui a joué un rôle dans l’expansion des intégrismes et des vocations kamikazes.
De même, le productivisme dans le match constant que chacun d’entre nous se doit de gagner sur les autres est probablement l’élément déterminant à la passion imbécile du travail selon la morale protestante anglo-saxonne. Ce deuxième fléau, directement après celui de Daech, nous en avons fait une vertu et pour beaucoup leur seule raison de vivre. Adorer ce qui nous rend esclave et souvent malheureux, se lamenter à sa perte alors que nous devrions bondir de joie, c’est la punition de l’homme moderne.
On ne peut comparer l’Homme ancien à l’Homme moderne que dans ce que les premiers nous ont laissés. Dans le travail forcé des esclaves, peut-être ? Et encore, sans doute moins contraignant que le nôtre !
Nous avons perdu l’empathie et la curiosité bienveillante des autres. Diogène de Sinope s’adressant à Alexandre nous fait écarquiller les yeux ! La hiérarchie sur des valeurs supposées, des conditions sociales différentes, des diplômes, des rapports du producteur au patron, du fournisseur au client, ont complètement dénaturé les relations humaines et profondément marqué notre société.
Les philosophes de l’Antiquité ont surtout argumenté et cherché des connaissances pour des hommes libres. Comment rassembler une documentation sur la liberté de nos jours, puisque nous ne savons déjà plus ce que c’est.

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Justement, un abîme sépare le concept de liberté du temps de Périclès à celui pitoyable de Charles Michel, propagandiste d’une liberté de laquelle les Anciens auraient souri de pitié.
« Les Cyniques » fut un mouvement intellectuel singulier qui s’est violemment heurté à l’ordre de l’époque.
C’est une attitude critique sans équivalent de nos jours dans l’histoire de la pensée.
Tout n’est pas perdu. Il reste encore quelques traces de cette ironie dans les journaux satiriques comme Le Canard enchainé ou Charlie Hebdo, journal irresponsable, s’intitule ce dernier, pourtant bien plus responsable que nos journaux nationaux et régionaux, par la joie féroce et le souffle de la liberté qu’il véhicule et surtout transmet à ses lecteurs.

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