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Le libéral champion de la paperasse !

L’économie libérale prétend construire une société avec moins de contrainte, moins de taxes et moins de règles tatillonnent.
Comment expliquez qu’on n’a jamais vu tant de règles et tant de bureaucratie, même si celles-ci sont compressées par la concentration des archives dans les mémoires des ordinateurs ?
Sous la législation actuelle pourtant non suspecte de socialisme étatique, nous passons notre temps à remplir des formulaires. De l’artisan au simple particulier sous contrat professionnel, nous y consacrons un temps fou. Chaque service que l’on nous rend, chaque demande ou modification que nous sollicitons s’additionnent aux factures diverses et périodiques que l’État, mais encore les sociétés privées, nous envoient régulièrement.
Pourtant voilà plus de cent cinquante ans que nous sommes dans un régime libéral, conduit par des libéraux et même par des socialistes qui se disent libéraux comme les gens du PS quand ils gèrent l’État de la même manière que le gère Charles Michel.
Prenons l’exemple d’un pensionné sans autres revenus que sa retraite payée mensuellement, outre ce qui précède, l’État prélève mensuellement de la pension brute les sommes qui s’accumuleront jusqu’à un récapitulatif de fin d’année. Ce traitement passe par plusieurs bureaux et mobilise de nombreux employés. Que je sache, c’est Bacquelaine libéral farouche qui est ministre des pensions. Pourquoi n’étudie-t-il pas la possibilité d’un versement net, plutôt qu’un versement brut ? Quitte à expédier un seul bilan à la fin de l’année ?
Dans l’administration du domaine privé, c’est pire encore. Outre les comptabilités nécessaires et obligatoires, la méfiance de l’entrepreneur n’a pas de borne. Il bat de loin celle de l’État à l’égard des citoyens. En interne, il réinvente un contrôle, des justificatifs, des formulaires.
Il n’y a aucun exemple dans l’histoire d’un développement bureaucratique pareil, y compris l’Union soviétique ni dans les anciens Etats socialistes, du temps de Brejnev.
Les citoyens, partisans du système libéral (largement majoritaires) ne comprennent pas ce qu’est le libéralisme en temps que système. Ils pensent puisqu’il y a libéral dans la racine du mot que ce ne peut être qu’excellent ! La principale activité de ce système n’est rien de moins que son fonctionnement bureaucratique ! La bureaucratie d’Etat et celle des entreprises fonctionnent d’ailleurs en parfaite collaboration. Mieux elles fusionnent ou, tendance actuelle, elles se sous-traitent mutuellement des services et des travaux
Le système bancaire est le roi des archives paperassières. Les banques réussissent même à persuader leurs clients de faire les frais de leurs bureaucraties ! JPMorgan, une grosse banque américaine, tire 70 % de ses revenus des frais et pénalités de ses clients. Les banques belges ne sont pas en reste.
Alors quand Louis Michel nous ressort son vieux couplet d’un parti jeune qui va révolutionner la liberté d’entreprendre et soulager les citoyens des inutiles usines à gaz que sont les ministères, les administrations et les services financiers, on peut mettre sa parole en doute devant l’énormité du mensonge, d’autant que le personnage ressemble de plus en plus à un vieux galéjeur marseillais.
Les pays socialistes jusqu’à la fin de l’URSS étaient des objets constants de moquerie sur la lourdeur de leurs administrations créant des règles utopiques. Les entreprises capitalistes battent des records d’édiction de règles utopistes impossibles à respecter, un peu à l’unisson de l’Europe, cet autre Everest de paperasseries. Dans les universités, le temps dévolu aux procédures et à la paperasse ne cesse d’augmenter malgré le numérique, et cela au détriment de l’enseignement.
Toutes les tentatives de réduire la paperasserie à un taux raisonnable ont échoué. À le tenter, on crée encore plus de paperasse. On crée des commissions pour chapeauter des commissions ! Chaque enquête sur les applications des systèmes dans le privé comme dans le public requiert des armées de techniciens, sans même aborder la bureaucratie statistique qui a beaucoup progressé.
Dans le domaine des assurances, les neuf dixièmes du temps et les trois quarts de la paperasse sont consacrés à la norme et à la réglementation des différents sinistres.
Inutile de jeter un œil sur le maquis des contrôles des chômeurs et des pauvres, voulus par nos élites libérales. Comme simplification, c’est plutôt raté. Staline n’aurait pas fait mieux. La bureaucratie sur ordre des politiques fait que les pauvres se sentent suspects de l’être. Ils sont traqués et pistés comme des délinquants. On vérifie s’ils sont mariés, s’ils cherchent du travail. Les contrôles sont plus onéreux à la collectivité que les quelques euros qu’on récupère sur les « abus ». Ils passent pour des profiteurs dans les gazettes. Ce qui est un comble quand on voit de quoi ils vivent en comparant les dépenses en salaires de l’État. Ce n’est pas le chômeur qui me coûte, c’est Charles Michel !

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Le capitalisme rationnel… mais quand donc la population ouvrira-t-elle les yeux ?

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