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Les jambes de Florence.

Reprise de la politique ce dimanche de nos deux télés concurrentes.
Les nouveautés de 2015 ont déjà un an. Ça se sent surtout sur RTL « C’est pas tous les jours dimanche », heureusement dirait l’autre chaîne. Deborsu fait ce qu’il peut, mais la formule donne trop de place aux vieux briscards de la politique dont on sait par avance ce qu’ils vont dire. À côté d’eux les chroniqueurs sont comme étouffés par une sorte de peur intérieure de mal faire (Henrion, Raviart), sauf Emmanuelle Praet en consensus profond avec le bon sens « classe moyenne » qui verrait bien Charles Michel signer pour vingt ans rue de la Loi et qui a toujours été d’accord avec l’opinion dominante. Christophe Giltay est un cas à part. C’est le Wikipédia de l’équipe. Quand il parle les autres font les yeux ronds et quand il les coupe, aucun ne proteste.
Bref, le renouvellement a fait son temps chez les promoteurs privés de l’info.
L’équipe telle qu’elle est serait assez bien équilibrée, si les invités n’étaient pas toujours des gens en vue qui défendent avant tout leur emploi de mandataire public et si les chroniqueurs avaient plus de mordant et moins de respect à l’encontre des professionnels de la politique. Il est vrai que Deborsu joue les régulateurs et tempère à l’avance les ardeurs.
Voyons la boîte à malice d’en face.
La formule « Les décodeurs » de la RTBF offre un débat entre un ou une journaliste et des invités, ce qui permet des réflexions plus pointues sur les sujets annoncés et moins de confusion. Le dessinateur de presse Kroll est assez sobre et ne parle que si on l’interroge. Ce qui est une qualité qui ne se rencontre pas à la maison d’en face.
J’avoue ne pas apprécier Monsieur Gerlache depuis toujours, estimant qu’un journaliste trop engagé dans le mouvement libéral, ancien porte-parole et salarié de Guy Verhofstadt n’a plus sa place dans une émission comme celle du dimanche. Si en plus il anime un débat sur l’opportunité d’avoir fait grève à la SNCB en Wallonie, alors qu’en Flandre le syndicat n’en avait pas voulu, on touche quasiment à la caricature et à l’information complaisante vis-à-vis des autorités.
Il faudrait revoir les statuts de la RTBF sur cette obligation de reprendre un journaliste qui s’en est allé faire un petit tour du côté des partis, puis qui a renoncé à y faire son beurre pour revenir souvent en porte-à-faux des collègues qu’il a quittés. Monsieur Gerlache n’est pas le premier dans le genre,
Olivier Marroy, Anne Delvaux, Jean-Paul Procureur, Florence Reuter, Siegfried Bracke, Pierre Migisha, Pierre-Jean Burrion, etc., les exemples de journalistes qui ont décidé de franchir le pas ne manquent pas. Un transfert en politique qui va bon train aussi à RTL comme on peut le voir dans cette liste. À noter que Madame Darhmouch de RTL-TVI a bossé pour Louis Michel.
Aussi, je m’abstiendrai d’en dire plus sur la prestation de Monsieur Gerlache de ce dimanche.
C’est fait, Florence Reuter a abandonné les leggins et les pantalons de survêt pour une mini jupe. On est rassuré, elle a des jambes magnifiques. Seul problème, quand elle présente debout le programme de l’émission, elle se tient les jambes trop écartées, ce qui n’est pas esthétique. Est-ce qu’on ne pourrait pas engager une ancienne miss Belgique pour lui donner quelques cours de maintien et surtout lui demander, tant qu’on y est, de lâcher sa collection de basket pour des chaussures à talon ?

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À part ça, un sourire détonant, une belle présence d’esprit et déjà rompue à toutes sortes de fonctions journalistiques dans la boîte, ce qui ne gâte rien. La tête bien pleine, aimant son métier, voilà assurément le meilleur atout des « Décodeurs » pourvu que les vieux du parcours ne nous la gâtent pas. Ils ne devraient pas s’habituer à la considérer comme l’ouvreuse de service. La vedette, c’est elle et les cabots ce sont eux.
Le débat qu’elle a mené sur la presse ne pouvait aller nulle part, puisqu’elle avait la mission impossible de conduire le téléspectateur à se faire une opinion sur la neutralité de la presse. Inféodée au système, Nico Cué de la FGTB compare la presse à ces vieux phonographes en lui collant l’étiquette « la voix de son maître », tout un symbole. Avec deux voltigeurs de la pensée libérale que sont MM Van-de-Woestyne et Jespers, le pauvre Kroll fermait la marche, tandis que Florence Hainaut se demandait comment se tirer de ce mauvais pas.
Mais son sourire dont elle a appris à se servir dans « on n’est pas des pigeons » (une émission qui cartonne) semble désormais la mettre hors de portée des critiques. Il ne faudrait cependant pas trop en abuser. Comme elle devrait apprendre à maîtriser son émotion en saluant la mémoire d’un disparu (Delafontaine). Un trémolo dans la voix, c’est bien, ça émeut le téléspectateur, mais pas au point de rendre inaudible le texte. Ainsi, je présume qu’il s’agissait de saluer la mémoire de Delafontaine, mais, à vrai dire, je n’en sais rien.
Un reproche aux décodeurs, c’est le peu de temps consacré à des problèmes aussi importants que l’indépendance de la presse, son impact sur l’opinion et son côté commercial.
De ce point de vue Nico Cué n’a pas tort. Il est même trop gentil avec la presse écrite et les journaux à la télé. Pour moi, la presse ce n’est pas la « voix de son maître » mais « la putain respectueuse ».

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