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Traiter le problème par la racine.

C’est assez rare qu’un ministre prenant sur soi une faute de son administration présente sa démission au premier ministre. On se souvient encore qu’en 1998, à la suite de l'évasion de Marc Dutroux, Johan Vande Lanotte démissionne avec le ministre de la Justice Stefaan De Clerck.
Les fautes lourdes sont en général ventilées sur l’ensemble du ministère, à l’occasion l’un ou l’autre membre du cabinet est prié de démissionner. Dans la plupart des cas, on noie le poisson par différents artifices de diversion. Le tout est de créer un embrouillamini amenant une situation simple de responsabilité, à une responsabilité partagée et complexe.
Aussi, faut-il saluer Jan Jambon et Koen Geens, respectivement ministres de l’Intérieur et de la Justice, qui ont présenté leur démission mercredi à Charles Michel. Mais nous ne sommes plus en 1998. Charles Michel a refusé. Ce gouvernement, un des plus faibles politiquement depuis longtemps, n’aurait pas résisté au départ d’un N-VA et d’un CD&V.
Alors vous pensez, les grandes phrases, les trémolos, c’est pour la galerie.
Le premier ministre prétend que le contexte ne le permet pas.
Le flop concerne un certain El Bakraoui. Le président turc Erdogan à la suite des attentats de Bruxelles a fait part à la Belgique que l’expulsion de Turquie à l’été 2015 de l’intéressé avait été communiquée aux autorités belges.
Ainsi ce salafiste fiché en Belgique, condamné puis libéré sous conditions, qu’il n’a pas respectées, a pu se promener partout en Europe et participer aux attentats de Bruxelles !
Les deux ministres « indispensables » seront entendus à la chambre « …Et toute la transparence sera faite…», a promis Charles Michel.
Oui, bon… on a compris.
C’est comme ça qu’on est en Belgique, grandiloquent, sentencieux et incapable sur le terrain de contrôler des djihadistes qui devraient être en prison et que le manque de place renvoie « dans les quartiers ».
Les Pays-Bas, un instant concernés, et la Belgique plus encore, aucun des deux pays n’a pris l’information des autorités turques au sérieux. Une source ministérielle turque a même affirmé jeudi qu’El Bakraoui aurait même été appréhendé à deux reprises.
El Bakraoui avait été condamné à 10 ans de prison en 2010, pour divers cambriolages et avoir tiré sur des policiers à la Kalachnikov (Ce devait-être pour lui un entraînement en vue du 22 mars). On connaît la suite, libération conditionnelle sur décision du tribunal d’application des peines, la routine quoi…
Comme on pouvait le penser, après la démission refusée, voilà Koen Geens qui estime déjà que le suivi des libérations conditionnelles est du ressort des communautés. D’ici à ce que Magnette, président de la Région wallonne, présente sa démission refusée bien entendu par le parlement wallon, il n’y a qu’un pas.

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La machine à faire du vide fonctionne à plein ces temps-ci !
À quoi servent les contrôles, quand la machine à faire du vide, vide aussi les prisons, pas avant qu’on y ait appris l’art de fabriquer une bombe artisanale.
Il est vrai que la recette est partout et que chacun pourra avoir sa bombinette, tous les produits sont en vente libre dans les drogueries. Le tout est de faire gaffe au dosage et aux émanations quand on mélange l’acide chloridrique à l’acétone.
Voilà le gouvernement d’action qu’on a. Le terrorisme frappe, nos illustres ne peuvent rien pour nous. Par contre, on peut leur faire confiance à la prochaine législature, si nous sommes encore en vie, nous passerons fermement et s’il le faut avec force et détermination du fédéralisme au confédéralisme. Que fait l’aphérèse (1) dans ce dernier mot ? C’est ça qui est important.
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1. Première syllabe.

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