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Attali fait son Jacques.

Caroline Roux recevait ce dimanche dans C politique l’économiste Jacques Attali.
Expert en tout, économiste, politologue, universitaire, surdoué médiatique, Attali est le Pic de la Mirandole des temps modernes. Qu’on le prenne au sérieux ou qu’on le tourne en dérision, son point de vue est intéressant, quand il fixe la gauche « progressiste » dans des limites supposées.
C’est à ce titre qu’il a fait son numéro de « Je sais tout » pour l’édification de quelques-uns.
Jacques Attali ne se démarque pas de la démocratie traditionnelle en pays capitaliste. C’est un pragmatique. Il ne croit pas à une autre manière de pratiquer l’économie que l’actuelle, toute autre perspective conduirait à ressembler à la Corée du Nord.
Voilà pourquoi ses réformes s’insèrent dans les traités européens et atlantiques.
De ce point de vue, si Attali est contre l’accord conclu entre l’Europe et la Turquie, il n’est pas adversaire du traité de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis, alors qu’au nom de la croissance et de l’emploi, ce traité va bouleverser jusqu’aux manières de vivre des Européens, au mépris de l’environnement et des habitudes d’hygiène en matières alimentaires
C’est le principal grief que la gauche lui fait.
En effet, comment peut-on songer à réformer la France, mais encore la Belgique, en partant de traités qui font actuellement de l’Europe le piège à cons dans lequel sombrent les illusions du plus grand nombre ?
Il ne s’agit pas de les balayer d’un grand revers de manche, mais de les renégocier voire de les supprimer, s’ils s’inscrivent dans une suite de régressions sociales, sans pour autant armer des canonnières du temps des colonies.
Comme il faut garder le rêve des jours meilleurs en état de fonctionner afin de ne pas désespérer les peuples, Jacques Attali s’aventure dans des plans de réformes institutionnelles qui conviendraient aussi bien chez nous qu’en France : limitation des mandats publics, diminution du nombre de parlementaires, etc.
Certes, notre armée mexicaine de nos cinq gouvernements plus l’institution provinciale, celle-là tout à fait inutile de notoriété fédérale, entrent tout à fait dans les doléances de la gauche du PS et rencontre les perspectives attaliennes.

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Il est certain que les réformes d’Attali sont insuffisantes. L’économie ne serait en aucune manière transformée. Les mesures coercitives sur les fortunes et les propriétés des biens issus du génie humain, des minerais et des terres exploitées pour le seul profit de quelques bénéficiaires, seraient abandonnées.
À chaque interrogation sur ce domaine essentiel dans une bonne gestion démocratique des peuples, Attali n’a jamais qu’une réponse : celle du renvoi à l’exemple de la Corée du Nord !
Comme si toute initiative amenait à l’aventure d’un pouvoir à la Kim Jong-Un !
Attali fait partie de cette élite qui réfléchit à l’amélioration d’un système, sans voir que ce système est inamendable !
Quoiqu’il s’en soit défendu, Jacques Attali appartient bien à ce grand amphithéâtre d’intellectuels Bobos qui croit pouvoir encore et toujours produire des idées à ruminer entre soi.
Et à ce titre, ce genre de penseur mi-philosophe mi-politique ne rend pas service à son pays.
Son rôle ne serait-il pas de rendre de l’espoir pour un monde meilleur, plutôt qu’entretenir celui d’un monde « amélioré », alors qu’il en connaît secrètement les limites ?
Sans doute n’ose-t-il même pas imaginer ce que serait le monde sans l'obsession de la loi du marché et de la concurrence qui tire vers le bas tous les travailleurs ?
Peut-être trouve-t-il finalement son compte dans ce no-mans-land où il barbote en compagnie des Minc, Tirole et Macron pour disputer (selon le concept ancien du mot) avec Alain Finkielkraut, le plaisir de se faire allumer par Nuit-Debout, l’un place de la République et l’autre devant Caroline Roux, par un étudiant relevant de cette nouvelle forme de contestation ?

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