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Charles attend !

C’est vrai, ça !... Marcourt a raison. Mais où est donc passé Charles Michel ?
On ne le voit plus nulle part, sinon larmoyer parfois sur RTL devant un Vrebos attendri comme si le grand bavard des ondes avait devant lui son fils.
Ce n’est plus le premier ministre que l’on a connu il y a deux ans, heureux que papa lui ait soufflé qu’il devait prendre sa chance et passer premier ministre. Certes, il était déjà comme ça avec le grand vaincu des libéraux, Didier Reynders, mais c’était pour mieux faire enrager l’autre. Il l’avait dépouillé de sa place de président du MR !
Aurait-il trouvé là « un rôle » à sa mesure ? Mais larmoyer à la tête d’un pays, ce n’est pas le diriger. C’est tenter d’apitoyer les plus forts, enfin ceux qui sont les plus nombreux dans sa majorité : les Flamands et parmi eux, un certain Bart De Wever que l’on n’entend plus guère et pour cause… Il est comme Marine Le Pen, les événements parlent pour lui, les cinq gouvernements + les Provinces sont ses meilleurs atouts.
La justice parle de voyoucratie. Les patrons ont des idées pour remonter la pente, c’est dire indirectement qu’on est tombé bien bas. Les électeurs n’y comprennent plus rien. Il n’y en a pas un sur dix qui pourrait expliquer correctement le fonctionnement politique de la Belgique.
Trop d’instances et de pouvoirs organisateurs à tous les étages font qu’on n’organise plus rien, que tout n’est qu’un décor de théâtre et qu’on fait semblant partout.
L’Administration triomphe. On lui a donné des armes pour qu’elle puisse s’organiser en-dehors du pouvoir central. Elle s’auto défend désormais par ses propres moyens contre ceux qui voudraient la réformer et la simplifier.
Pourquoi cela est-il ainsi ?
Mais parce qu’une organisation pareille a au moins le mérite de caser beaucoup de monde et parmi les gens les plus importants du royaume, ceux qui comptent et qui font la pluie et le beau temps.
Et les autres ? Ceux qui n’ont que le pouvoir de le déléguer et qui en dehors de ça n’ont rien d’autre ?
Ils travaillent, ils chôment, ils sont malades, ils meurent dans l’indifférence des pouvoirs. En-dehors du petit quart d’heure des urnes, plus personne ne leur demande quoi que ce soit.
Mais le silence prolongé de Charles Michel est assez étonnant. Suffisamment pour faire bouger un autre zombie, le vice-président PS du gouvernement wallon, Jean-Claude Marcourt.
Pour que lui s’étonne que l’autre ne fiche plus rien, on est à l’alerte maximale.

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C’est vrai aussi que visiblement Geens, le ministre de la justice, se conduit comme un manche vis-à-vis de la magistrature, des prisons et des matons, enfin de tout l’appareil qui dans une démocratie, à ce qu’il paraît, joue le rôle d’un pouvoir séparé et est craint, dans le respect du droit.
C’est toute la justice, et pas seulement le monde des prisons, qui dit qu’elle en a assez d’être maltraitée. Il faut que le Premier ministre reprenne le dossier en main. "Il apparaît clairement que (le ministre de la Justice) M. Geens est dépassé par les événements" a indiqué M. Marcourt, interrogé sur La Première (RTBF).
Koen Geens est dans le parti Christen-Democratisch en Vlaams. Bart De Wever boit du petit lait. Il fait d’une pierre deux coups. Il soutient faiblement le CD&V pour mieux taper à bras raccourci sur la Région wallonne et les Wallons.
Celui qui allait se consacrer au redressement financier de la Belgique ne fait que du communautaire, même en maniant les chiffres. Son but est d’enfoncer le clou d’une Wallonie incapable de se réformer devant une Flandre qui ne fait jamais grève et travaille dur pour trainer ce boulet !
Grand moment de silence, Charles Michel regarde ailleurs. Peut-être est-il déjà rentré chez lui donner le biberon au bébé ?
On se demande si cela n’entre pas dans sa tactique ce silence, là où il devrait donner de la voix et trancher ? Peut-être espère-t-il contrer l’offensive de la N-VA sur le communautaire en faisant semblant de n’avoir rien vu ?
Son but serait de tenir toute cette législature, sachant bien qu’après nommer un nouveau premier ministre dans les conditions actuelles s’avérera impossible.
Il est vrai que Di Rupo son prédécesseur a été le champion de l’équilibre des forces et n’a pas fait autre chose.
Reste que la Belgique n’est plus rien d’autre qu’un pont attaché au pilier central de Bruxelles par des ficelles, que le moindre courant d’air peut faire basculer les deux tabliers. On s’observe d’une rive à l’autre, les leaders des partis flamands sur la « bonne » berge attendent. La N-VA jette une pierre de temps en temps afin de régler son tir pour plus tard.
Finalement, tout le monde prépare l’hallali ou pour parler tauromachie, le coup d’épée du toréador d’Anvers.

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