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Un job en or.

Les affaires en Belgique ressemblent à l’affaire Fillon en France, en ce sens que cette affaire Fillon est une référence aux raisons qui font l’indignation du citoyen franco-belge pour ces mandatés qui se la pètent !
Chez le mari de Pénélope se concentre le maximum de pratiques « légales » qu’interdit la morale de comportement, quand on est élu et responsable !
L’ambivalence d'une professionnalisation de l’élu avec un mandat de confiance de l’électeur est tout l’enjeu d’une démocratie qui mute en ploutocratie, sans que la population en prenne conscience. .
La création d'une nébuleuse de discrets avantages pour les parlementaires et votée par eux, les disjoignent dangereusement du corps social.
Ce ne sont pas les boules puantes lancées par des adversaires qui rendent l’atmosphère irrespirable, puisqu’elle l’est déjà par les pratiques de nos mandataires qui ont réussi, par exemple, à doter la Belgique de cinq gouvernements et à faire des différents parlements qui en découlent, la source de la plus grande représentation au monde par habitant. Il est clair que dans le fourmillement des particularismes régionaux, il est facile d’intégrer des pratiques qui tournent vite aux avantages acquis dont il est difficile de se défaire.
La professionnalisation de la représentation des citoyens fait le reste.

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L’évolution des mœurs de nos dirigeants tient aux bizarreries propices aux embrouilles à cet engouement, pour d’autres valeurs que celles du civisme et de la morale, à savoir l’argent.
C’est dans le cadre « dis-moi ce que tu gagnes et je te dirai qui tu es » que désormais tout se traite.
Jusqu’à l’extravagant discours ce midi sur RTL de ce bourgmestre de Jemeppe-sur-Sambre, Joseph Daussogne "Avant, j’avais 2.700 euros net de pension. Maintenant, je vais chercher 3.400 euros. 2.700 euros en tant que conseiller plus deux jetons de présence (un en commission et un autre pour le conseil), ça fait presque 3.000. Et ici, je fais le couillon pour 400 euros. »
On ne peut pas argumenter sur cela, puisqu’il n’entre dans ce décompte, aucune force morale compatible avec la Démocratie !
Des Daussogne, il en pleut dans notre système ! C’est le discours, il y a peu de Louis Michel, c’est le choix laissé au bourgmestre d’Ans entre sa fonction de bourgmestre et celle qu’il a créée de toute pièce, grâce à l’argent des citoyens, c’est la double casquette de Demeyer, bourgmestre de Liège et député fédéral et qui semble bien la conserver quoique les discours de Di Rupo aillent dans l’autre sens, etc. etc.
Loin de moi l’idée que par le passé les hommes politiques étaient plus vertueux, ce qui est nouveau tient dans la légalité de pratiques qui, n’en demeurent pas moins moralement condamnables. Avant, cela ne se savait pas et c’est même devenu un progrès que cela se sache. Oui, mais alors, le sachant, qu’est-ce qu’on fait ? Rien, puisque le bénéficiaire de ces pratiques, c’est l’élu lui-même, à savoir celui qui fait les lois !
La démocratie va donc essayer de survivre avec ce cancer révélé.
J’aime autant dire, qu’elle ne tiendra pas le coup longtemps.
Comment dire à des gens qui n’ont pas exercé d’autres «métiers», qu’ils devraient en sortir et que la démocratie y gagnerait ? Certains sont, sitôt les études finies, entrés directement dans la « fonction ». Ils ne connaissent rien d’autres. Contrairement à la mobilité professionnelle qu’ils prêchent à tous les demandeurs d’emploi, ils seraient tout à fait incapables de faire autre chose.
Des indemnités multiples garantissent les intervalles d’échecs ou d’opposition.
Un véritable corps d’élus défend aujourd’hui les acquis, même en cas de défaite.
Ils ne peuvent justifier leurs avantages devant l’opinion.
Assurer un train de vie appréciable sans le laisser paraître, tient dans leur inconscient à ce qu’ils considèrent quand même comme honteux ou peu électoraliste.
Les signes extérieurs de richesse sont difficiles à mettre en évidence, comme les fringues, les voitures ou les maisons de campagne. Il faut dire qu’en Belgique, les journalistes sont assez respectueux de la « vie privée » des mandataires publics, ainsi le faste échappe aux lecteurs.
Cette tradition de la discrétion est un élément non négligeable qui a eu pour effet d’engendrer une dissimulation de leur part, comme une sorte de réflexe. .

Commentaires

"Chez le mari de Pénélope se concentre le maximum de pratiques « légales » qu’interdit la morale de comportement, quand on est élu et responsable ! "

Pourquoi : "quand on est élu et responsable"?


Je me demande si (n'étant pas élu ni responsable) tu ne cherches pas à te remplir les poches.

Voilà qui va faire le sujet de mon blog de ce soir. Et si j'essayais comme la plupart des gens, de me remplir les poches et que, n'y parvenant pas, j'en veuille à la terre entière ?
Beau sujet et merci de m'y avoir fait réfléchir.

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