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L’Assaut final.

Les inconditionnels de l’indépendance de la Flandre aimeraient bien relancer la machine de la N-VA en panne sur la question depuis sa participation au gouvernement Michel.
Charles Michel n’y est pour rien.. Ce serait plutôt les ministres de la N-VA au gouvernement fédéral qui ont pris la fonction très au sérieux, avec quand même l’impression qu’avoir appartenu à un gouvernement fédéral ne leur ferait pas une bonne réclame dans un gouvernement flamand libéré du poids des autres fédérés.
Quoi de mieux que proposer un référendum sur l’indépendance de la Flandre pour réveiller les ardeurs du peuple ?
Avec le Vlaams Belang qui leur colle au train, les ploucs de la N-VA feraient bien de se méfier.
Karl Drabbe, du Mouvement flamand, a lancé un appel en faveur de l’organisation d’un référendum, afin de « renforcer la société et accroître la conscience politique des citoyens ».
C’était lors des vœux de nouvel an.
Le bredouillant Philippe en témoigne, les vœux de nouvel an sont ce que le cachet d’aspirine est au virus Ebola, surtout quand on parle du référendum.
Il faut distinguer le référendum d’une consultation populaire. On na jamais fait de référendum en Belgique. Certains confondent encore la consultation populaire du 12 mars de 1950 lors de l’Affaire royale, avec un référendum.
Pour rappel, 57,68 % des votants se prononcent pour le retour de Léopold III, mais le vote montre la fracture communautaire qui va, dès cette époque, empoisonner toutes les formes du vivre ensemble jusqu’à nos jours entre les deux communautés. En Flandre, le « OUI » l’emporte nettement avec 72%, le « NON » est gagnant à Bruxelles et en Wallonie
Pour en revenir à la perspective d’un référendum, disons qu’il a force de loi, tandis qu’une consultation reste un avis que les Autorités sont habilitées à suivre ou à ne pas suivre.
Après Grâce-Berleur où trois manifestants sont abattus par la gendarmerie, la Belgique est menacée d’une guerre civile. Les « Pères » de la Nation, ont compris. La consultation est mise aux oubliettes et Léopold III est prié de faire ses paquets.
Cela aurait été impossible si la question avait été posée par référendum.
Nos dirigeants sont des marioles. Dans des moments délicats, on consulte, tant qu’on veut, jusqu’à ce que la pâte retombée, « l’élite » en fait ce qu’elle veut. Le référendum, c’est de la dynamite surtout en ces temps troublés. Le pouvoir s’est arrangé pour conserver son statut dominant, rendant la procédure inaccessible..

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En 2000, le gouvernement Verhofstadt envoie par la poste un questionnaire « Chaque Belge un peu roi », coût de l’opération 80 millions de francs. Moins de 10 % de la population renvoient la réponse aux questions posées, parfois frappées d’idiotie comme « Estimez-vous que l’administration fédérale doive fournir un travail de qualité ! ».
Guy Verhofstadt (Open VLD) en est pour ses frais, si l’on veut, puisque c’est toujours le contribuable qui paie la facture.
Nos vieux routiers de la politique, que ce soient les libéralo-socialiste ou les Réformateurs libéraux, et même les Lutgériens, ne pas confondre avec des protestants, se reconnaissant dans le CDH de Lutgen, considèrent le référendum contraire à la Constitution.
La Constitution autorise depuis 1995 les consultations populaires communales et provinciales. La sixième réforme de l’État (2011-2014) a créé la possibilité d’organiser une consultation populaire régionale, pour les « matières imposées exclusivement aux organes régionaux ».
C’est tintin pour un référendum de l’indépendance de la Flandre.
Chacun peut se dire qu’une Région déterminée à se séparer des autres, rien n’empêche qu’elle le fasse unilatéralement et d’autorité. La Flandre a tant de fois fait le contraire des règles du fédéral mais aussi de l’Europe, qu’être désavouée par la Constitution ne devrait pas la gêner beaucoup. Ce n’est pas Francis Delperée en brandissant un bouquin de droit constitutionnel qui pourrait arrêter quoi que ce soit.
Les bons Flamands considèrent la cour constitutionnelle comme les lavabos du royaume.
Mais, il y a Bruxelles, clou dans la chaussure flamingante !
On aurait beau faire du carrousel politique comme à Linkebbek, je doute fort que cela soit possible de manipuler un million de personnes.
Comment organiser un référendum sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale ?... à moins d’abandonner cette partie cruciale du sol flamand, sacrilège suprême !
Le parlement flamand de la place des Martyrs devrait déménager à Gand, c’est impensable.
Reste le passage en force. L’armée belge, justement, est en passe d’être complètement flamandisée dans son état-major. Bart De Wever en général des bérets noirs prenant Bruxelles en tenaille debout sur la tourelle du premier char, nimbé du drapeau au lion des Flandres, ce serait pour le coup réduire le Vlaams Belang à 3 % dans les sondages.

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