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Je pense, donc je n’y suis pas.

Pour ceux qui ont connu l’Université de Liège, il y a trente ou quarante ans, qu’y a-t-il de vraiment changé depuis, à part le grand déménagement au Sart-Tilman ?
Rien ou pas grand-chose.
Heureusement, il y a l’administration de cette grande école, la seule qui se soit transformée et dynamisée sous la forme d’une bureautique moderne.
Mais le reste ?
À Liège, les bâtiments du centre ville sont vétustes, certains sont classés. Mais, on a fait de remarquables progrès en architecture d’intérieur et on pourrait, en respectant les façades doubler pratiquement les espaces utiles à l’enseignement.
Des travaux nécessaires sont entrepris place du XX Août. Tant qu’à faire, devant l’afflux croissant d’étudiants, puisqu’on ne sait que faire du bâtiment en néogothique de la place Cockerill de l’ancienne Grand’Poste, classé lui aussi, pourquoi ne l’aménagerait-on pas en annexe des Facultés présentes ? Certains cours se donnent dans des endroits quasiment inaccessibles aux élèves handicapés. Une modification des structures, couloirs, ascenseurs et escaliers coûterait autant que le rachat de l’ex Poste, facilement aménageable dans son seul rez-de-chaussée, dès lors facile d’accès.
Il y a comme une frustration du citoyen à considérer que seul le privé et notamment le secteur hôtelier sont seuls capables de financer les restaurations des bâtiments classés. Non seulement, dès qu’ils sont dans des mains particulières, le public n’en a plus l’accès, mais encore seuls les riches touristes étrangers ont droit à s’y vautrer dans des draps de lit en soie, comme c’est le cas rue Saint-Laurent.
Le plus grave consiste toujours dans les matières enseignées et sur l’accès à l’université des étudiants dont les parents n’ont pas les moyens d’entretenir et de financer les études de leurs grands enfants de vingt ans.
Et là, on ne voit pas de progrès. C’est toute la politique de l’enseignement supérieur qui est à revoir, valable pour la Belgique tout entière.
L’évolution de la population condamne le laisser-aller actuel, nous n’avons aucun projet social d’envergure. Les étudiants issus de l’immigration seront d’ici vingt ans presque aussi nombreux que les étudiants de souche, voilà une richesse de savoir qui ne demande que travailler à enrichir notre patrimoine des sciences et des techniques.
Voulons-nous exploiter intelligemment cet énorme potentiel ou bien poursuivre une ségrégation diffuse, basée sur la valeur de l’argent ?
On sait que la moitié des étudiants issus de l’immigration ne termine pas leurs études faute de moyens !

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L’accès à l’université est un passeport qui définit la classe sociale à laquelle on appartient, même si c’est injuste et correspond rarement aux facultés d’intelligence réelle et de mérite personnel, diversement répartis dans la population, sans discernement de classe.
Autrement dit, notre démocratie trébuche sur des diplômes qui ne sont pas des brevets de compétence, mais qui attribuent l’essentiel de la notoriété et des traitements élevés à la bourgeoisie blanche dominante.
Selon le nouveau recteur de la KUL, Luc Sels : « Il est consternant de remarquer que l’université n’est pas le reflet de la société. » (Tiré du magazine Daar-Daar).
Il reviendra sans doute à un parti vraiment de gauche (donc pas le PS) d’imaginer un nouvel enseignement supérieur capable d’intégrer tout le monde dans la connaissance. Si un tel projet venait à voir le jour, les programmes tendancieux et trop respectueux des pouvoirs économiques pompés de l’avachissement libéral actuel deviendraient ce qu’ils auraient dû être depuis toujours : une lecture objective de la société en tenant compte de tous les paramètres du plus bas, au plus haut de l’échelle sociale.

Commentaires

Bonjour,
juste une remarque: daardaar n'est pas un magazine mais un site qui propose des traductions d'articles parus dans la presse neerlandophone et d'opinion variée. Il y a des articles provenant de journeaux catalogués de droite comme de gauche.

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