« Ça ira, ça ira… les présidents à la Lanterne (1) | Accueil | De leur combat au nôtre… »

Une réforme amère.

Mise à part la gauche d’opérette à la Francis Lopez du PS, on comprend que Mélenchon, Arthaud et Poutou, ne sont pas chauds-chauds pour la reconduite du cordon sanitaire républicain.
Le programme de Macron sur le chômage, pardon, c’est celui de Charles Michel les sphincters à zéro devant Bart De Wever.
Pour le Travailleur et en passe d’être chômeur, il y a de quoi réfléchir.
Bien sûr, Marine Le Pen c’est du flan, du bourre mou et de l’inaudible surtout depuis que les chaisières de Dupont-Aignan se sont ralliées, mais l’autre, les souvenirs du Troisième Reich de Jean-Marie en moins, on peut dire que son programme, ce n’est pas bandant non plus.
J’ai sous les yeux quelques détails de la réforme de l’assurance chômage vision Emmanuel.
La réforme proposée par Macron pose bien des questions, rien que sur l’indemnisation du chômeur.
Décidément ces intellos de l’Europe « à devenir » ont bien tous la même façon de servir la soupe aux banques et aux Fonds de pension. Ce n’est pas en rabotant l’indemnisation du chômage qu’on le fait reculer, mais en créant des emplois.
Macron serait-il un de ces produits dérivés du système qui n’entrevoit dans le redressement du déficit du chômage que les recettes du LR et du PS ?
Encore une fois et sur tous les tons, les chômeurs ne sont pas responsables d’une dérive du capitalisme due à la mondialisation principalement et aussi au manque d’humanité dont les possédants sont les champions.
Ce n’est pas en ajoutant de la souffrance sur la souffrance qu’on va régler ce problème.
Le souhait plus d’une fois exprimé de Macron de passer d’un système d’assurance chômage géré par les partenaires sociaux à un système d’allocation organisé par l’Etat serait la fin du paritarisme pour privilégier un financement par l’impôt. Les employeurs et employés évincés, le tout reposant sur l’impôt, il serait facile aux libéraux de partir en guerre contre les chômeurs avec l’appui des contribuables. Il suffirait de taxer les petites pensions pour enflammer le ressentiment des vieux contre les jeunes « désœuvrés ». En Belgique, un libéral comme Bacquelaine, ministre des pensions, s’y emploie déjà.
Cet impôt aurait l’allure d’un prélèvement du genre TVA, dont on sait qu’il reprend proportionnellement plus sur l'ensemble des petits salaires et indemnités, qu’il ne mord sur les riches.
Pour le reste, à croire que Macron s’inspire du programme de Charles Michel.
Les chômeurs qui refuseraient deux offres «décentes» seraient exclus du système d’allocation, etc.
On connaît l’arbitraire des officines genre FOREM en Belgique, comme cet État voyou fait un chantage par intimidation avec l’obligation de suivre des stages de formation qui sont de véritables absurdités et pour lesquels des millions disparaissent à fonds perdus, facilement vérifiables par la stagnation des emplois non satisfaits, et pour cause, certains sont fictifs et d’autres sont terriblement dégradants et mal rémunérés.

17bacque1.jpg

Slate magazine revient cette semaine sur le fléau du chômage et écrit à ce propos «…voilà trente ans que les gouvernements annoncent à grands renforts de communication de profondes réformes pour mieux utiliser les quelque 32 milliards d’euros annuels de la formation (dont seulement 10% sont destinés aux chômeurs), sans que les projets n’aient jamais été à la hauteur des objectifs. Des freins au changement existent, à cause des montants en jeu et des intérêts qui en profitent. On aimerait savoir quelles dispositions seront prises pour garantir un meilleur accès à la formation, avant que ne soient mises en place les mesures qui réduiront l’actuel filet de sécurité. »
Que dire de mieux, sinon que, outre la copie du système belge, Macron l’a mixé avec l’anglais pour une synthèse à la française. Sur l’île, le système est le jumeau de celui que Macron voudrait imposer s’il est élu.
Si Macron passe dimanche prochain à l’Élysée pour cinq ans, avec son programme, ça ne fait pas un pli, Marine Le Pen sera la suivante locataire.
Fillon était un enragé sabreur des rémunérations diverses et variées sauf les siennes et ceux de sa catégorie, si Macron pense s’en sortir avec moins de vigueur apparente, mais toujours la main de fer dans un gant de velours, ce libéralisme inconscient des réalités serait le dernier en France et peut-être même en Europe, avec ou sans Marine Le Pen en tête de gondole.

Poster un commentaire