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Châtel et la reine d’Espagne.

D’après les oracles, il n’y aura pas de gouvernement wallon avant mercredi.
Non pas que les Wallons s’impatientassent d’applaudir un lever de rideau à Namur avec de nouveaux comédiens ; mais le MR et le CDH n’étaient pas tout à fait prêts pour les rôles.
Or Châtel et Lutgen, metteurs en scène et comédiens, veulent une générale parfaite devant un public de connaisseurs. On sait que des critiques viendront de tout le pays et que le moindre accroc sera commenté.
Heureusement que les Wallons sont en vacances. Le mois de juillet est propice pour solliciter de l’indulgence à propos de la distribution. Le guichet des abonnements n’ouvrira qu’en septembre. La location des places au mois de juillet est donc ouverte. Beaucoup de fauteuils sont encore disponibles et aucun des strapontins n’est loué.
On ne sait pas encore qui reprendra le rôle principal, puisque le titulaire va être remercié par les nouveaux propriétaires et qu’il a déclaré reprendre ses habitudes aux Bouffes de Charleroi, un aimable petit théâtre au passé souvent mouvementé.
On sait les difficultés qui ont abouti au marchandage actuel sur le prix des places. Olivier Chastel et Benoît Lutgen, sont tout près d’un accord pour diriger l’illustre théâtre de Wallonie.
Mais si pour ce théâtre la pièce pourra être jouée, par contre pour les autres salles de la Communauté, à Bruxelles surtout, les nouveaux administrateurs n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord sur le casting. On craint un baissé de rideau prolongé.
Les nouveaux maîtres de l’illustre théâtre de Wallonie ont décidé de monter Ruy Blas, du regretté Victor Hugo. Don Salustre sera joué par un des deux entrepreneurs Châtel ou Lutgen, idem pour Ruy Blas, ce sera celui qui n’aura pas été choisi pour Don Salustre.
C’est évidemment le rôle de Ruy Blas que le deux comédiens convoitent. L’affiche n’est pas encore prête pour l’imprimerie.
Lutgen voit le rôle de sa vie dans l'interprétation de Ruy Blas. Châtel n’en dort plus. Ils nous expliquent pourquoi : « L’élévation rapide de Ruy Blas excite l'étonnement et la jalousie des conseillers du roi ; Ruy Blas les surprend en séance dans la salle du gouvernement, se partageant les revenus du royaume. Tout à coup, il s'avance et flétrit leur cupidité ; puis, songeant à la grandeur passée et à la décadence actuelle de l'Espagne, il interpelle dans un monologue célèbre Charles Quint dans sa tombe.
RUY BLAS, survenant : Bon appétit ! messieurs !
Tous se retournent. Silence de surprise et d’inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
de servir, serviteurs qui pillez la maison ! »
Ce drame de circonstance exige aussi le rôle de la reine d’Espagne amoureuse de Ruy Blas.

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Châtel pensait à Jacqueline Galant. Malheureusement, cette comédienne, enceinte jusqu’aux dents, est retenue à Jurbise. Cette ancienne coloratura de la Monnaie est aussi une comédienne à la voix puissante et à la stature de sumo. Elle tranchait absolument avec le physique de Mademoiselle Onkelinx, indisponible et qui joue au Parc « la Dame aux camélias » depuis plusieurs saisons. Cette belle comédienne a le corsage moins agrémenté que la puissante Galant. Elle convenait mieux pour le rôle de poitrinaire.
Tout semblerait s’arranger pour mercredi. Le casting sera, dit-on, terminé.
Reste le rappel de la claque. Quand une générale se joue en été, on n’est pas certain de pouvoir remplir la salle. Le rappel des députés bat son plein pour assurer le triomphe.
D’ores et déjà, on sait que la majorité sera courte. MR et CDH disposent à deux d’une courte majorité (38 fauteuils, soit un de plus que nécessaire). Châtel fait les yeux doux à un comédien sans emploi qui traînait dans la salle, André-Pierre Puget, qui ne vous rappelle rien, même si je vous dis son nom de scène : Jexiste.
On tremble que pour la générale la Mouscronnoise Mathilde Van Dorpe (CDH) et la diva Jacqueline Galant (MR) n’accouchent pendant le spectacle.
On ne le dira jamais assez, le théâtre subventionné est en plein déclin. Le pompier de service restera à proximité de la sonnette d’alarme pour garantir la sécurité. Il se pourrait que des énergumènes incultes du PS viennent saboter le texte grandiose de Victor Hugo !

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