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Fripons et friponil.

Ce petit exemple de ce que peut faire l’asservissement complet de nos ministres au culte de la réussite économique.
En juin, l’agence belge de sécurité alimentaire (Afsca) informe le gouvernement de traces de l’insecticide fipronil dans des œufs. Ni le ministre de tutelle de l'époque, Willy Borsus (MR), ni le ministre actuel, Denis Ducarme (MR) n'ont réagi !
Le premier était trop occupé à savonner la planche pour la glisse de Paul Magnette et le second peaufinait son beau discours contre le radicalisme. Le ministre allemand de l’Agriculture doit contacter son homologue belge Denis Ducarme lundi, au sujet de la question du fipronil.
Voilà où l’on en est dans la course à la performance de l’économie.
Ce sont les mêmes qui détruisent toutes les valeurs collectives, au nom de l’efficacité de nos industries en compétition permanente.
Le MR s’attaque ainsi de deux façons à l’Humain, par son mépris de la santé des gens et par sa volonté de réduire à la misère la population déjà la plus démunie de ce fichu royaume.
Ce n’est pas tant à ces responsables-irresponsables que j’en veux, mais aux médias qui les propulsent à toute occasion sur le devant de la scène pour nous tenir un langage qui commence à me sortir par les yeux !

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« Voyez comme ils sont intelligents, comme ils pensent juste, comme nous devons les écouter, à propos de notre économie qui va mieux mais qui souffre encore des extrémistes qui polluent l’atmosphère et répandent leurs erreurs. » etc…
Et nous voilà à écarquiller les mirettes devant une leçon de morale nunuche, tellement de fois entendue qu’elle en devient le tube de l’été.
Et que nous prêchent ces sirènes du fric ? L’individualisme du « chacun pour soi » féroce, fondé sur une responsabilité galvaudée, et pour cause, puisque c’est avec notre travail qu’ils jouent au Casino et qu’ils encaissent pour nous dire ça !
Une rhétorique du culot pour ne pas prononcer le mot qui fâche « austérité », le champion c’est encore Charles Michel.
On n’a pas encore entendu Borsus qui va nous désintoxiquer de l’interventionnisme public, vite fait à la rentrée en raid dévastateur de la nouvelle majorité, sous prétexte d’économie et ce faisant tentera de passer sous silence, les petites récompenses qui fourmillent sous diverses formes au parlement régional wallon.
Un autre bon client de la prise de « responsabilité » et « liberté » bien libérales, c’est Crucke Jean-Luc (MR), nouveau Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports. Cet avocat (encore un !) n’a pas son pareil pour user de son côté nounours. Qu’on suive bien ce type, il est capable d’avaler Borsus à la première boulette.
Avec ces vulgarisateurs, c’est un peu le libéralisme raconté aux enfants.
Sous la douce apparence d’un donneur de leçon de morale d’école primaire, Denis Ducarme sait être un imprécateur de première, repoussant d’une manchette immaculée toutes les contradictions.
La véritable nature des conflits d’intérêts qui travaillent naturellement toute société semble leur échapper complètement.
N’en déplaisent à ces délicats de la pensée d’Adam Smith et Tocqueville réunis, les conflits actuels n’ont d’autre enjeu que la survie d’une bonne partie de la population.

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