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Bodson Super Glue du PS ?

L’appel à dépasser la logique de l'action commune de Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, pourrait n’être qu’une manœuvre du PS pour ne pas sortir du jeu des gauches.
En tous les cas, elle arrive à point nommé !
Les imbrications parti, syndicat, mutuelle, sont telles, qu’il est quasiment impossible, même à un personnage influent du syndicat de s’en affranchir, sous peine de se voir vidé de son emploi à brève échéance.
Du passé lointain au passé récent, les exemples fourmillent du jeu de pouvoir des permanents des étages, tous dûment adoubés par la place Saint-Véronique (siège du PS local).
Certes, voilà qui n’enlève rien à leur pugnacité, ni à leurs convictions syndicales. Mais, il suffit de lire quelques pages de l’histoire du mouvement ouvrier à Liège, pour se garder de trop d’enthousiasme aux propos de Thierry Bodson.
Sans vouloir faire parler les morts, je pense sincèrement qu’il suffit de parcourir la vie politique et l’engagement de Jacques Yerna pour comprendre comment, après s’être débattu dans l’exercice de ses mandats, le parti a finalement eu le dernier mot sur toute velléité d’indépendance. Sa résistance fut édifiante et douloureuse, depuis la fin du MPW (mouvement populaire wallon), jusqu’aux derniers combats, comme je l’entendis me dire à l’enterrement d’Urbain Destrée le 4 mars 2003, lui-même mourant sept jours plus tard.
En réalité, Thierry Bodson considère toujours que le PS reste un parti populaire de gauche et plaide pour une sorte de nouvelle entrevue « Du Drap d’Or ». Qui est François 1er et qui est Henri VIII, sinon Elio Di Rupo et Raoul Hedebouw !
Les deux luttant par jeu ne surent se départager dit la chronique. C’est exactement ce que suggère Thierry Bodson. Le match nul mettant les deux héros à égalité, c’est tout simplement le PS qui réintègre le combat social où il avait perdu sa place à force de compromission avec les milieux libéraux. C’est oublier qu’aujourd’hui le PTB est le premier parti de gauche en Wallonie !

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En jouant habilement du programme du syndicat à prendre ou à laisser, Thierry Bodson sait bien que le PS n’a plus rien à perdre et qu’il adhèrerait à n’importe quoi, pour qu’on lui refasse une belle place à la table des gauches.
On sait bien qu’Ecolo n’est pas en mesure de jouer les fines bouches et qu’il ne fera pas le jeu délétère du CDH en préférant « la droite » de la gauche (le PS) à la gauche de la gauche (le PTB).
D’ailleurs, selon les habitudes prises au PS, Thierry Bodson sait bien que les minorités n’ont jamais compté au PS et que le seul objectif est d’entuber le PTB.
Tout cela est profondément regrettable.
On va dire que mon point de vue alimente la division et que c’est la meilleure manière de rester dans l’opposition.
Alors, si Thierry Bodson est sincère, qu’il déclare n’être pas d’accord avec la politique du PS, lorsque Di Rupo dirigeait le gouvernement et qu’il réclame des comptes.
On verrait bien, si le PS tient toujours les fils de ses marionnettes du syndicat.
Ainsi, il ferait un peu comme Claude Rolin (CDH), parlementaire européen et ex syndicaliste CSC, qui condamne l'opération de Benoît Lutgen : "Nous sommes collés à la Super Glue au MR". Il prouverait ainsi que lui aussi n’est pas à la colle.

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