« L’émotion universelle. | Accueil | Carton à Michel et Khartoum à Omar »

L’Europe à l’étouffée !

On va se perdre un certain temps en commentaires sur les élections en Catalogne. Puigdemont et les indépendantistes ont obtenu une victoire à peu près de la même manière que les Républicains ont fait élire Donald Trump. Les Unionistes l’emportent au nombre de voix et les Indépendantistes, au découpage électoral qui leur est favorable.
En fin de compte, les trois partis indépendantistes décrochent 70 élus sur 135.
On doit à Mariano Rajoy d’avoir manœuvré pour rien, tout en compliquant le problème, puisqu’il a désormais des prisonniers politiques, ce qui fait mauvais genre en démocratie. Pire encore, son parti s’est effondré au point d’avoir perdu 8 sièges des 11 qu’il avait obtenus aux élections précédentes.
Déjà, de cette manière, le premier problème est celui de sa gouvernance. Les partis de la coalition nationale vont-ils laisser un perdant à la tête du gouvernement de Madrid ?
Mais la question de fond reste pendante. Que va faire l’Espagne au vu des résultats ?
Un courant d’opinion enfle en catalogne selon lequel tout ce micmac ne va rien changer.
Carles Puigdemont, l'adversaire résolu de Rajoy devra former une coalition avec l’ensemble des partis indépendantistes et ce n'est pas gagné. Mais, ils ont un objectif immédiat qui les unit, directe conséquence de l’erreur de Rajoy d’avoir embastillé des opposants. « Libérer les indépendantistes emprisonnés par Madrid », est un slogan porteur qui va renforcer les opposants à Madrid, si Rajoy persiste à les maintenir en prison. Il fournit gracieusement un objectif bien précis à ceux qui seraient bien embarrassés d’en trouver un autre dans l’immédiat.

1mmss2mm.jpg

Puigdemont inculpé pour "rébellion" et "sédition", le chef du deuxième parti indépendantiste, Oriol Junqueras, en prison, le souvenir de Franco commence à faire de l’ombre à l’Espagne et à l’UE de Bruxelles, d'autant que l’Europe s'est mise au service du pouvoir central, pour l’aider à conserver son unité.
Cette affaire n’est pas qu’exclusivement espagnole. Elle touche aussi directement l’Europe qui transgresse, comme elle l’a toujours fait la sacro sainte loi de la neutralité, lorsque ses membres ont des problèmes internes.
Juncker et Donald Tusk mènent une politique de soutien inconditionnel aux États de l’Union, même si ceux-ci menacent les majorités régionales. Ils s’en vont répandre partout la bonne parole « impossibilité de recevoir une demande d’adhésion d’une Région sécessionniste ». À force de le chanter sur tous les toits, cette vérité est devenue une arme contre des Régions aspirant à plus d’autonomie, voire à la séparation de l’État.
On peut comprendre d’un pays, dans lequel une Région est en désaccord avec le pouvoir central, qu’il attend un soutien de l’Europe, ne serait-ce que « moralement ».
Est-ce bien servir la démocratie, que de soutenir un pouvoir central contre l’expression d’une importante partie de la population ?
L’Europe ne joue-t-elle pas un rôle de cerbère, qu’elle ne devrait pas jouer ?
À ce jeu, une majorité régionale peut très bien subir un déni de démocratie, par le poids d’une majorité nationale !
On ne va pas refaire le coup d’Hitler qui annexait « démocratiquement » ses voisins au nom des 60 millions d’Allemands qui étaient pour !
Que se passera-t-il, par exemple, avec l’Écosse, le jour où l’Angleterre quittera l’Europe, si l’Écosse vote sur la question d’indépendance et l’obtient par le suffrage universel ?
Idem pour la Flandre, la Corse et quelques autres Régions de l’Europe si elles ne se sentent plus à l’aise dans ce que leur proposent les États ?
De l’Europe aux citoyens, il y a comme une incompréhension de ceux-ci pour celle-là. La politique dans sa rigidité actuelle privilégie les Nations, alors que son avenir est dans une Europe des Régions.
Cette rigidité est dans son programme, élaboré par des hommes de droite, pour une vision économique orthodoxe de droite. Tout est plié dans les tables d’une loi qui date du temps de Robert Schuman, avec une vision d’un monde qui a disparu !
Si bien que dans le contexte actuel, n’évoluant pas, elle se condamne à rabâcher sur son passé !
En n’innovant pas le droit, en ne privilégiant pas le rôle d’intermédiaire qu’elle pourrait jouer entre l’Espagne et la Catalogne, elle plombe son avenir, comme elle l’a plombé pour sa gestion de la crise économique, gérée de manière trop conservatrice et pro américaine.
Elle se condamne à termes et de manière définitive.

Commentaires

Qu'est-ce qu'"une vision économique orthodoxe de droite" ? Quel rôle économique veut-on donner aux états-nations impérialistes (France ou Espagne par exemple) aux états fédéraux (Allemagne et Belgique part exemple) aux petits états (Luxembourg et Malte) aux régions elles-même ? Personnellement, je crois que moins l'"état" est propriétaire, moins il entreprend lui-même (voir Publifin et Cie) mieux c'est. Que la (ou les politiques planifient et contrôlent convenablement et qu'on évite qu'ils soient juges et partie dans les dossiers.

Mon cher Francis,
Débarrasser l'État des responsabilités économiques, certes, mais si c'est pour donner au privé le soin de mieux faire, à voir où va l'économie capitaliste, on peut dire que c'en sera fini de toute l'humanité d'ici la fin du siècle, sinon de l'autre.

Tout à fait d'accord. Il faut une vue à long terme de la planète et de l’humanité. N'oublions, pas que le "privé", c'est nous. Surtout en tant que CONSOMMATEURS. Ce sont eux (nous) qui voulons cette croissance et cette puissance. Ce sont eux qui bénéficient de la "mondialisation" et de la puissance des grosses marques, appartenant à des conglomérats très mal contrôlés. Ce n'est pas spécialement au "capitalisme" entendu par économie libérale. C'est d'un prise de conscience de la nécessité de limiter la la "croissance" anarchique. 80 million de personnes en plus tous les ans sur la planète, cela doit s'arrêter. Donner une voiture (qui fait 500 à 1000 fois la puissance de l'humain à de + en + de monde cela doit s'arrêter.
C'est la consommation qui doit changer redevenir à taille humaine. Ou aussi, à la taille de la planète. Mais évident que ce changement de politique va créer une crise de surproduction qui va arrêter tout quelques années. On pourra arrêter de produire et de travailler. Nous serons tous chômeurs ou pensionnés.

Tout à fait d'accord. Il faut une vue à long terme de la planète et de l’humanité. N'oublions, pas que le "privé", c'est nous. Surtout en tant que CONSOMMATEURS. Ce sont eux (nous) qui voulons cette croissance et cette puissance. Ce sont eux qui bénéficient de la "mondialisation" et de la puissance des grosses marques, appartenant à des conglomérats très mal contrôlés. Ce n'est pas spécialement au "capitalisme" entendu par économie libérale. C'est d'un prise de conscience de la nécessité de limiter la la "croissance" anarchique. 80 million de personnes en plus tous les ans sur la planète, cela doit s'arrêter. Donner une voiture (qui fait 500 à 1000 fois la puissance de l'humain à de + en + de monde cela doit s'arrêter.
C'est la consommation qui doit changer redevenir à taille humaine. Ou aussi, à la taille de la planète. Mais évident que ce changement de politique va créer une crise de surproduction qui va arrêter tout quelques années. On pourra arrêter de produire et de travailler. Nous serons tous chômeurs ou pensionnés.

Poster un commentaire