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Une conduite de Grenoble.

Les 170 propositions adoptées par le Parti Socialiste au Congrès de Liège le 26 novembre 2017 est en soi un événement qui mérite quelques remarques, pour qu’on y revienne.
Par quel côté rattaché, ce coup de barre à gauche par les 500 fédérations du parti voté à l’unanimité, avec la politique des dirigeants en poste jusqu’à leur entrée dans l’opposition ? Sinon par une palinodie (retournement de veste) de tout l’appareil, mal informé, inconscient ou carriériste jusqu’à son départ forcé du pouvoir ?
À tout le moins, ce Congrès aurait dû être aussi l’occasion d’une grande purge.
Or, c’est bel et bien Elio Di Rupo, l’homme des premières mesures contre les chômeurs lorsqu’il était premier ministre, qui signe la préface des propositions et qui se pose en homme providentiel et se voit ovationné par les congressistes, l’inspirateur de ce changement de cap !
Dans sa préface, Elio Di Rupo ne veut décourager personne, cependant il laisse entendre que ces propositions sont irréalisables, puisqu’il prévient les socialistes qu’ainsi posées elles supposent « une refonte des institutions européennes », des mesures « couteuses » qu’il ne chiffre pas, des « modifications juridiques importantes » et surtout « une majorité parlementaire pour pouvoir être concrétisées ».

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Cela signifie que si le PS reprend un jour des couleurs, il ne sera jamais plus question pour les « forts des halles » requinqués des 170 machins que le PTB est censé leur envier, mais C’est l’abandon définitif des mesures phares dépeintes avec délectation, par l’ensemble de la salle.
Il est tout à fait indigne et honteux du Bureau du PS de s’être montré à ce Congrès dans une posture que tous savent impossible, de par la nature du système libéral de ce pays et la quadrature de réformer la démocratie qui en découle, sans des événements graves qui autoriseraient le peuple à flanquer des pieds au cul à MM des partis au pouvoir.
Un qui la tout de suite compris, c’est Paul Magnette qui dès le 2 décembre s’envoyait une discussion à Grenoble, à l’une des quatre tables occupées pour cet effet, par des socialistes français épouvantés de la quasi disparition sur moins de quatre ans du PS Solferino, alors qu’à l’avènement d’Hollande, ils étaient majoritaires et semblaient disposer de tous les atouts.
Se faire relayer dans l’opinion par Mediapart en dit long sur le désespoir qui anime aujourd’hui ce parti.
On pourrait croire que Paul Magnette était venu apporter le réconfort d’un parti frère, revigoré par 170 bâtons de dynamite pour lesquels Di Rupo à un briquet allumé jour et nuit.
Pas du tout. Si l’on en croit les journalistes de Mediapart, Magnette aurait joint ses pleurs aux pleurs des autres, devant le mur des lamentations idéologiques.
Tout le monde à en tête le cliché des musiciens du Titanic entonnant avant le glouglou fatal l’hymne du Commonwealth, cela se pourrait que, « l’Internationale » du goguettier Eugène Pottier, soit le dernier avant un autre glouglou, après le Congrès de Liège.
Ce n’est pas drôle et je me mets à la place de tous ces travailleurs qui ont envoyé leurs élus défendre leurs propositions, ayant imaginé comme leur destin pourrait changer si ces 170 mesures étaient appliquées, mettons à 60 %.
Aussi, ce n’est pas de leurs aspirations légitimes de mieux vivre dont je me moque, mais de ceux qu’ils ont chargé de les défendre.
L’avenir est prévisible, c’est un drame, comme celui de Magnette à Grenoble.
Dans les jours qui suivent, je vais m’appliquer à la lecture du Chapitre 1er des 170 mesures qui traitent de l’économie.
Peut-être que ce qui en découlera fera partie d’une chronique future.
Ce n’est pas tout de faire un feu d’artifice à un congrès, puis d’abandonner les caisses de pétards mouillés qui se sont révélées inutilisables.
Les travailleurs du parti socialiste ont droit à plus de respect, que ce que j’en suppose, de la part de leurs dirigeants.

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