« Manu, le vert te va si bien ! | Accueil | Natixis à Courbevoie. »

A la mémoire de Barîn Kobanê.

Pour le coup, cette indignation va encore passer pour populiste !
Il est vrai que tout qui n’a pas « la voix autorisée » de la nomenklatura est une voix populiste.
Seul bénéfice à ce « non imprimatur » officiel, je vais me livrer « personale et imprecatio », à ce que Bourdieu dénonce comme la confusion entre « grossièreté et vulgarité » des milieux des belles réussites du marché.
Faire de la politique, ce n’est pas mettre les mains dans le cambouis, c’est mettre les mains dans la merde.
Il faut le savoir à tous les niveaux. C’est ce qui grandit ceux qui font de la politique sans espoir de places rémunérées, par idéal et par amour des gens.
La merde en politique s’appelle l’intérêt. Il y a l’intérêt des peuples, l’intérêt des pays, l’intérêt des partis et l’intérêt personnel. On a le choix des couleurs et des sortes de défécations.
Il y a des merdes invisibles qui deviennent gênantes parce qu’odorantes, par les fragrances des cadavres putréfiés. Ce sont en général des merdes que les états laissent derrière eux, dans des guerres non finies pour lesquelles ils ont eu des alliés de circonstance, communautés éclatées par les régimes forts. Des populations croyaient qu’elles gagneraient enfin le droit à la paix et à la démocratie. La Belgique s’est fait une spécialité de refouler, de son territoire, certains de ses enfants de parents, que nos contingents ont entraîné en Irak à se faire tuer pour vaincre Daech et arrêter le terrorisme en Europe.
Ainsi, les Kurdes de Syrie et d’Irak ont aidé magnifiquement les forces en majorité occidentales à briser le monstrueux dessein de Daech de nous convertir à leurs stupidités religieuses ou de périr.
Les Kurdes de Syrie, laïques, sans discrimination entre femmes et hommes, partageant entre eux un immense appétit de liberté, ont cru que leur combat était le nôtre.
Sans leur aide, nous en serions toujours à encercler Raqqa.
Nos instructeurs sur place en Irak, nos aviateurs, ont une fraternité d’armes avec les Kurdes.
Mais voilà, les Kurdes ont une histoire. C’est un peuple écartelé dans quatre pays et principalement en Turquie qui nie leur existence et qui impose à l’Europe que le PKK parti kurde intérieur soit un mouvement terroriste. Et l’Europe a dit oui !
La suite de l’histoire patauge dans la merde. Ce qui dit tout et surtout la veulerie et l’absolue abjection de la politique des États dits démocratiques, dont la Belgique n’est pas en reste.
Cette fiente s’appelle l’intérêt supérieur. Nos grands stratèges au nom de l’intérêt supérieur dont eux seuls ont à juger, nous commandent qu’il faut laisser à Erdogan et à la Turquie le soin d’exterminer des Kurdes de Syrie. Au mépris du droit international, en vertu du danger que représente pour le pacha du Bosphore, la proximité des Kurdes libres de Syrie, des Kurdes asservis de Turquie.
Du coup, la presse, dont la belge – en tête du hit quand il s’agit d’une saloperie – a occulté l’info sur les exactions de l’armée turque en guerre contre la communauté kurde de Syrie.
Cette faute tactique pourrait nous coûter cher. De ce conflit pourrait renaître le califat d’Abou Bakr al-Baghdadi, «calife» autoproclamé de l'Etat islamique, toujours en fuite et actif.
Personne n’ignore le rôle ambigu de la Turquie, trafiquant de l’essence avec Daech, monnayant des objets d’art volés par l’EI dans les musées irakiens, libyens et syriens, Soudain redevenue l’alliée de l’OTAN quand il fut évident que Daech avait son compte.
Si on laisse manœuvrer Erdogan, nous sacrifions en même temps que notre honneur, les Kurdes, seules sentinelles capables d’empêcher Daech de renaître et empêcher la reprise des attentats en Europe !

1mlbarink2k.jpg

Extraits du journal Le Monde « Il y a deux semaines, l'armée turque et ses alliés de la rébellion syrienne lançaient une offensive en territoire syrien. Opération armée contre l'enclave d'Afrin, un fief des Kurdes de Syrie, baptisée «Rameau d'olivier». Les combats se poursuivent, accompagnés comme à chaque fois de vidéos tournées par les protagonistes eux-mêmes. Les pro-Turcs ont mutilé et exhibé le corps d'une combattante syrienne.
« Selon les Kurdes syriens du PYD, le parti de l'Union démocratique, la combattante s'appelait Barîn Kobanê. Elle avait 23 ans et portait l'uniforme des unités féminines des forces kurdes.
« La jeune milicienne aurait péri aux côté de trois de ses camarades non loin d'Afrin. Les quatre combattantes auraient été tuées par des rebelles syriens alliés de la Turquie et ces derniers auraient mutilé les cadavres, puis filmé le corps déchiqueté de Barîn Kobanê.
« L'Observatoire syrien des droits de l'Homme affirme avoir récupéré la vidéo auprès de rebelles syriens. Les réseaux sociaux kurdes ou pro-kurdes ont largement diffusé les images, ainsi que des photos de la combattante encore en vie.
« Dans un communiqué, la branche féminine de la milice kurde de Syrie dénonce « l'étendue de la barbarie et de la haine » et affirme qu'avant la bataille d'Afrin, la jeune femme avait combattu contre le groupe Etat islamique.
« De leur côté les opposants en exil de la Coalition nationale syrienne s'indignent et demandent l'ouverture immédiate d'une enquête sur cette affaire embarrassante pour ces alliés syriens de la Turquie. »
Après ça, on reste sans voix, le porte-plume m’en tombe !

Poster un commentaire