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Tapis garantis Tournai, pas chers !

La Syrie étant un cas d’école, les apprentis ambassadeurs et les espions des grandes puissances se forment dans des classes qui étudient le va-et-vient d’alliés et d’ennemis qui se bousculent sur ce territoire, pour en sortir des thèses de fin d’étude !
Il est impossible de fournir la moindre explication au chaos qui règne dans ce pays, et encore moins pourquoi et au nom de quelle faction, des femmes et des enfants y meurent tous les jours.
Ce n’est pas moi qui vais pouvoir démêler l’écheveau, tout au plus vais-je m’étonner que l’accord du cessez-le-feu de l’ONU, voté à l’unanimité, soit nul et non avenu par l’univocité de ses conditions.
Comment se fait-il que tant d’experts des plus grands pays se soient à ce point plantés qu’un accord de cessez-le-feu ne serve à rien, parce qu’il n’était pas assez contraignant ?
J’entends bien que la Russie, puissance possédant le droit de veto au Conseil de sécurité, se soit réjouie de cela, mais les autres, complices sans l’oser pouvoir dire ou tout simplement dupées par le machiavélisme de Vladimir Poutine ?
Il a quand même fallu que des experts étudient l’accord avant d’être signé en grande pompe par les grandes puissances à l’ONU. Ils ont été au courant – enfin je l’espère – de ce que les Russes accepteraient ou refuseraient. Comment n’ont-ils pas vu que Moscou les menait en bateau, qu’ils n’accepteraient qu’un chiffon de papier ridiculisant les autres signataires ?
Ce couac permet à Bachar el-Assad de déverser son chlore favori et de faire tourner les trois avions qu’il lui reste dans les faubourgs de Damas, au-dessus du quartier de Ghouta (oasis en arabe) et avec les militaires russes, de pousser ailleurs son offensive contre ses opposants, au nom de la lutte antiterroriste contre Daech.
Dictateur depuis 18 ans, il semble bien acquis que Bachar soit vissé au pouvoir à Damas par toutes sortes de mauvaises raisons et que s’il triomphe un jour de son opposition, ce ne sera pas seulement la Syrie qui sera en état de sidération, mais le monde entier.
Ce sera la première fois dans l’histoire contemporaine, qu’un dictateur, bourreau de son peuple, puisse poursuivre impunément aux yeux du monde sa méprisable carrière de despote en ridiculisant les tenants de la démocratie, montrant la voie aux apprentis dictateurs, comme Erdogan.

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Il est vrai, de Kabila au Congo, en passant par Sissi en Égypte et en faisant un raccourci dans les Émirats et l’Arabie saoudite, les dictateurs ne manquent pas.
On se demande même s’ils ne sont pas en train de gagner la partie de bras de fer contre les régimes moins bottés et casqués, qui s’attachent encore à un semblant de démocratie, comme on en voit encore, par-ci, par-là, en Europe ?
Le fait est que les perspectives de solution restent sombres, alors que le mauvais exemple de Bachar séduit. Des dirigeants du Maghreb et du côté du Golfe sentent monter une vocation similaire.
Dans ce pot-bouille d’intérêts, c’est aussi le sort de l'Europe qui se joue.
Comment se fait-il que les Européens, séparés seulement de la Syrie par la Méditerranée, aient si peu de choses à dire sur ce qu'il s’y passe, alors que la Russie et les USA s’y livrent un combat singulier par factions opposées, dans la perspective de leurs seuls intérêts ?
La confusion actuelle n’est favorable qu’à deux camps. Celui de Bachar, évidemment, mais aussi celui d’Al Qaeda, qui refait surface en profitant de l’abaissement du sultanat avorté de Daech.
Malgré tout, l’Europe poursuit son commerce bien libéral, bien gras et florissant avec les voisins peu recommandables de la Syrie, au nom du commerce et des pétrodollars !
Le processus de paix de l'ONU, défini dans la résolution 2254 prévoyant un cessez-le-feu, était une galéjade de mauvais goût dans laquelle l’Europe - et pas qu’elle - est tombée, c’est le moment de trouver autre chose, pour que l’Europe ne se discrédite pas un peu plus et ne devienne pas la risée générale.
Le bon gros commerce libéral, un rien escroc, le reste malhonnête, est entré dans les mœurs des Occidentaux. C’est bien connu de tous, même des électeurs. Devant nos yeux de régionaux hallucinés entre la France et l’Allemagne, on voit bien comment vaque l’équipe Borsus en Wallonie. C’est le nouveau genre de l’Europe de droite, celle de Juncker et des Michel. qui prévaut désormais.
Il ne faudrait tout de même pas que nous nous spécialisions dans le commerce de tapis, avec notre meute de vendeurs eunuques.
Personne n’ignore comment finissent dans les prisons, ceux qui ont des allures de gazelle.

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