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L’Europe bloque et débloque…

Nous nous croyons en-dehors du conflit commercial qui s’amorce entre l’Europe et les États-Unis à propos de l’Iran et plus largement des taxes d’entrée sur l’acier et l’aluminium du président Trump.
Eh bien non ! Nous sommes même les premiers concernés. Pour nous cela signifie des augmentations comme le prix de l’essence, des taxes pour compenser le manque à gagner de l’État et, en fin de compte, une aggravation du chômage.
Les gens les plus aisés s’en tirent toujours beaucoup mieux que l’ensemble de la population.
On connaît la loi du plus fort, quand le gendarme du monde établit des sanctions à l’encontre d’un pays. Comme presque tous les marchés s’établissent en dollar, l’entreprise qui contrevient à cette loi se trouve coincée entre les banques qui refusent d’avancer de l’argent pour les transactions et les filiales que cette entreprise entretient aux États-Unis.
Les amendes distribuées par la justice américaine sont lourdes. La dernière, près de dix milliards de dollars à la banque française BNP-Paribas. La banque est soupçonnée par la justice américaine d’avoir contourné entre 2002 et 2009, voire jusqu’en 2011, les embargos imposés par les Etats-Unis à Cuba, l’Iran et le Soudan.
C’est intolérable et c’est tout ce qu’on veut, reste que l’Europe vit sous le parapluie de la défense américaine avec l’OTAN et que l’Euro n’est pas une monnaie capable de rivaliser avec le dollar.
Les populations n’ont rien à voir avec ce rapport de force. Personne ne leur demande un avis, mais elles sont les premières à en payer les conséquences, d’où la nécessité que la gauche soulève le couvercle du panier aux crabes et cherche à en savoir plus.
Nos élites devant les dégâts possibles de l’économie européenne sont atterrés et impuissants. C’est toute leur crédibilité qui est en jeu. Macron n’a pris que des mesures de droite depuis un an qu’il est au pouvoir. C’est un adepte du ruissellement en économie. À savoir qu’après avoir gavé les riches, il fera en sorte que les pauvres aient droit aux excédents. Ainsi, ils grogneront moins l’année prochaine, à condition que la conjoncture reste stable. Si ce n’est pas le cas, Macron restera définitivement le président des riches et il sera battu aux prochaines élections présidentielles.

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Merkel, c’est un autre cas. L’Allemagne est le plus gros importateur européen aux États-Unis. Sa position est encore plus vulnérable que celle de la France, dans le commerce avec Trump.
Pour notre gouverne, la Commission européenne est une des plus faibles qu’on ait vue en activité à Bruxelles. JC Juncker, digne successeur de Barroso, est l’homme des banques et des combines. Il a activé la "loi de blocage" ce vendredi, sur l’injonction des pays de l’Union, censée protéger les entreprises européennes des sanctions que les Etats-Unis s'apprêtent à réinstaurer contre l'Iran.
Cette loi de blocage n’a vraiment jamais fonctionné. C’est une vieillerie de 1996 pour contrecarrer l'embargo sur Cuba, des mêmes Américains.
Elle était destinée aux entreprises et tribunaux européens afin de les aider à ne pas se soumettre à des réglementations relatives à des sanctions prises par des pays tiers.
Oui, mais l’Amérique n’est pas un pays tiers. Elle est pratiquement la co-propriétaire d’une Europe faite des nations plus ou moins dépendantes et des dirigeants tenus en laisse par les USA.
Sur sa lancée, la Commission propose encore d'autoriser la Banque européenne d'investissement (BEI) à faciliter les investissements des entreprises européennes en Iran.
C’est en Bulgarie ces derniers jours que les chefs d'Etat et de gouvernement ont pris cette décision.
Tous les économistes sérieux savent que ces mesures sont dérisoires et inefficaces.
Le pire, c’est qu’il n’y a pas vraiment moyen de lutter contre l’emprise de l’économie américaine vu notre peu de capacité militaire, notre désunion hier avec le Brexit et maintenant avec un gouvernement italien constitué de parti antieuropéens.
L’Euro, en un mot, n’inspire pas confiance.
Nous payons le prix fort de notre vassalité aux USA. Les américanolâtres européens nous ont gâché la mise avec la Russie et empêché de trop nous engager avec la Chine, sans demander la permission des Américains.
Alors, l’UE, c’est quoi ?
Cela reste un machin très utile pour caser les anciennes gloires des partis qui y pantouflent ; mais à coups de réglementations pas toujours intelligentes et d’un manque complet de sensibilité sociale, si bien que les populations de l’Est et de l’Ouest s’en détournent tous les jours de plus en plus.
On se demande ce que l’État belge fera un jour des immenses bâtiments de l’Europe à Bruxelles, quand celle-ci aura mis la clé sous le paillasson ?
Une belle ambassade américaine et une résidence de prestige pour Trump ?

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